Originaire de Bernice (Louisiane), et aujourd'hui âgé de 67 ans, Robert Finley fut autrefois militaire.
Il s'enrôla à 17 ans, guitare en main.
Envoyé en Allemagne dans les années 70 comme technicien d'hélicoptères, Robert intégra une formation musicale montée sous les drapeaux, avec laquelle il sillonna l'Europe. Également accompagnateur à la guitare de Marvin Gay et d'Isaac Hayes à l'occasion de leurs tournées européennes, Finley quitta l'armée à la fin de son engagement et rentra au pays.
Il devint charpentier, un savoir-faire autrefois appris auprès de son père, puisqu'à son désir de continuer dans la musique dès son retour d'Allemagne, il trouva les portes du showbiz hermétiquement closes. Il dût plus tard abandonner ce métier de substitution lorsque qu'un glaucome commença à lui faire perdre la vue, à l'âge de 62 ans
Il décida alors de se reconvertir dans la musique, estimant qu'il ne lui était pas nécessaire de voir pour jouer, et entama une carrière artistique en solo, son rêve de toujours.
Septembre 2016 vit la sortie de son premier album 'Age don't mean a thing' où il officiait en tant que guitariste-chanteur.

Il s'agit ici de son troisième album, le deuxième produit par Dan Auerbach ( cf ''Robert Finley - 'Goin’ Platinum!' – 2017) et, à mon sens, le meilleur des trois enregistrements.
Enregistré, mixé à Easy Eye Sound Studios – Nashville, la plupart des lyrics de cet album sont de Finley, lequel raconte en particulier son enfance rurale, alors que Dan Auerbach, Bobby Wood, Patrick James McLaughlin se partagent les compositions, excepté 'All My Hope' , titre signé David Crowder et Edmond Martin Cash.

Dès les premières mesures de 'Souled out on you', l'on tombe sous le charme de cette voix suprêmement touchante.
Très éraillée, plutôt assourdie itou, et malgré tout assez puissante, elle sait, de façon assez surprenante, encore monter haut dans les aigus.
Et l'on sait aussitôt que l'intégralité de cette galette nous procurera la même satisfaction.
De belles émotions à la clef, effectivement, à la l'écoute de ce chanteur, magistralement soutenu dans ses vocaux, il faut le dire, par une équipe de musiciens hors pairs, l'ensemble efficacement mixé par Mr Auerbach.
Parmi cette impressionnante brochette de zicos, citons notamment les guitaristes Kenny Brown, un proche de feu RL Burnside, comme chacun sait, et Dan Auerbach du combo The Black Keys ; le bassiste Eric Deaton (installé depuis un certain temps dans les Hills, et qui a notamment épaulé T-Model Ford, Paul 'Wine' Jones, le Reverend John Wilkins lors de leurs tournées, mais aussi enregistré avec eux); et le pianiste Bobby Wood.
Ecoutez seulement la superbe ligne de basse d'Eric Deaton, à dessein mixée très en avant, sur  'Country Boy', une sorte de swamp blues joliment slidé.
Et que dire de 'Country child', de 'Sharecropper's son', aux accents de NMCH blues?
Une belle réussite, bravo!

Merci Flo.