Albert King : The Lost Session (1986)
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Albert King : The Lost Session (1986)
Albert King : The Lost Session (1986)
Face 1
1. She Won't Gimme No Lovin'
2. Cold In Hand
3. Stop Lying
4. All The Way Down
5. Tell Me What True Love Is
Face 2
1. Down The Road I Go
2. Money Lovin' Women
3. Sun Gone Down (take 1)
4. Brand New Razor
5. Sun Gone Down (take 2)
Personnel :
Albert King - chant, guitare
John Mayall - orgue, piano, harmonica, guitare 12 cordes
Larry Taylor - basse
Ron Selico - batterie
Lee King - guitare rythmique
Kevin (nom inconnu) - orgue, piano
Clifford Solomon - saxophones alto & ténor
Ernie Watts - saxophone ténor
Blue Mitchell - trompette
Il aura fallu attendre 15 ans avant que la séance du 28 août 1971 d'Albert King produite par John Mayall ne soit publiée officiellement. Selon Albert King, c'est Al Bell, alors vice-président de Stax Records qui est à l'origine du projet alors que John Mayall penche plutôt pour Wolfman Jack. Bill Belmont (Fantasy Records) est tombé sur ces bandes alors qu'il tentait de compiler un album proposant des inédits de la période Stax d'Albert King : la qualité de la session a été jugée suffisante pour en tirer un album entier.
"The Lost Session" est effectivement un disque très intéressant d'Albert King, un peu à part dans sa discographie. Selon Mayall, c'est d'ailleurs parce qu'il ne sonnait pas comme un disque Stax que le projet a été recalé, et non parce que c'était un échec artistique.
Toutes les compositions sont signées King/Mayall. Le groupe travaillait le basic track en suivant les indications de Mayall, Albert King venant poser sa voix et sa guitare une fois les titres en place.
Clifford Solomon et Blue Mitchell venaient de quitter le Ray Charles Orchestra alors que Larry Taylor et Ron Selico étaient sur le point de rejoindre le Jazz Fusion Band de Mayall.
Lee Hildebrand, qui a rédigé les notes de pochette, estime que le disque fusionne blues du Delta du Mississippi, blues anglais, et jazz de Los Angeles. L'aspect anglais du disque se limite en fait à la présence de John Mayall (son empreinte est nette sur "All The Way Down", avec ce mélange typique d'orgue et d'harmonica). Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, "The Lost Session" est bien un disque de blues... où jouent certains jazzmen. Le disque comporte quelques éléments jazz, mais n'est pas un disque de jazz, à aucun moment. Le solo d'Ernie Watts (dont le CV ira de Charlie Haden aux Rolling Stones, en passant par Frank Zappa) sur "Money Lovin' Women" est à ce titre édifiant : il utilise son vocabulaire de jazzman dans un contexte blues.
L'accompagnement est certes éloigné d'un album de Chicago blues... mais Albert King reste toujours égal à lui même. Il évolue la plupart du temps sur des 12-bar blues à 3 accords ; seuls les turnarounds trahissent la présence de jazzmen. Le tempo est bien marqué, et relève plus du 12/8 que du swing.
Le choix de publier un album issu d'une seule session présente un gros avantage : il s'en dégage sur une grande unité. La voix d'Albert est toujours très posée, et le son de sa guitare jamais plus que légèrement crunchy. Mayall a su élaborer des titres aux climats différents, avec des tonalités inhabituelles - un classique chez lui : on ne peut toutefois pas dire que le jeu d'Albert soit pour autant différent de ce qu'il propose habituellement. On remarquera qu'Albert King n'hésite pas à emprunter dans son répertoire passé certains couplets qu'il recase ici (comparez "Cold In Hand" et "Matchbox Blues").
Au final ? Un superbe album d'inédits, où contrairement à ce qui arrive trop souvent, la rencontre de deux fortes personnalité musicale fonctionne vraiment bien. Un disque subtil, qu'il faut prendre le temps de découvrir.
Face 1
1. She Won't Gimme No Lovin'
2. Cold In Hand
3. Stop Lying
4. All The Way Down
5. Tell Me What True Love Is
Face 2
1. Down The Road I Go
2. Money Lovin' Women
3. Sun Gone Down (take 1)
4. Brand New Razor
5. Sun Gone Down (take 2)
Personnel :
Albert King - chant, guitare
John Mayall - orgue, piano, harmonica, guitare 12 cordes
Larry Taylor - basse
Ron Selico - batterie
Lee King - guitare rythmique
Kevin (nom inconnu) - orgue, piano
Clifford Solomon - saxophones alto & ténor
Ernie Watts - saxophone ténor
Blue Mitchell - trompette
Il aura fallu attendre 15 ans avant que la séance du 28 août 1971 d'Albert King produite par John Mayall ne soit publiée officiellement. Selon Albert King, c'est Al Bell, alors vice-président de Stax Records qui est à l'origine du projet alors que John Mayall penche plutôt pour Wolfman Jack. Bill Belmont (Fantasy Records) est tombé sur ces bandes alors qu'il tentait de compiler un album proposant des inédits de la période Stax d'Albert King : la qualité de la session a été jugée suffisante pour en tirer un album entier.
"The Lost Session" est effectivement un disque très intéressant d'Albert King, un peu à part dans sa discographie. Selon Mayall, c'est d'ailleurs parce qu'il ne sonnait pas comme un disque Stax que le projet a été recalé, et non parce que c'était un échec artistique.
Toutes les compositions sont signées King/Mayall. Le groupe travaillait le basic track en suivant les indications de Mayall, Albert King venant poser sa voix et sa guitare une fois les titres en place.
Clifford Solomon et Blue Mitchell venaient de quitter le Ray Charles Orchestra alors que Larry Taylor et Ron Selico étaient sur le point de rejoindre le Jazz Fusion Band de Mayall.
Lee Hildebrand, qui a rédigé les notes de pochette, estime que le disque fusionne blues du Delta du Mississippi, blues anglais, et jazz de Los Angeles. L'aspect anglais du disque se limite en fait à la présence de John Mayall (son empreinte est nette sur "All The Way Down", avec ce mélange typique d'orgue et d'harmonica). Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, "The Lost Session" est bien un disque de blues... où jouent certains jazzmen. Le disque comporte quelques éléments jazz, mais n'est pas un disque de jazz, à aucun moment. Le solo d'Ernie Watts (dont le CV ira de Charlie Haden aux Rolling Stones, en passant par Frank Zappa) sur "Money Lovin' Women" est à ce titre édifiant : il utilise son vocabulaire de jazzman dans un contexte blues.
L'accompagnement est certes éloigné d'un album de Chicago blues... mais Albert King reste toujours égal à lui même. Il évolue la plupart du temps sur des 12-bar blues à 3 accords ; seuls les turnarounds trahissent la présence de jazzmen. Le tempo est bien marqué, et relève plus du 12/8 que du swing.
Le choix de publier un album issu d'une seule session présente un gros avantage : il s'en dégage sur une grande unité. La voix d'Albert est toujours très posée, et le son de sa guitare jamais plus que légèrement crunchy. Mayall a su élaborer des titres aux climats différents, avec des tonalités inhabituelles - un classique chez lui : on ne peut toutefois pas dire que le jeu d'Albert soit pour autant différent de ce qu'il propose habituellement. On remarquera qu'Albert King n'hésite pas à emprunter dans son répertoire passé certains couplets qu'il recase ici (comparez "Cold In Hand" et "Matchbox Blues").
Au final ? Un superbe album d'inédits, où contrairement à ce qui arrive trop souvent, la rencontre de deux fortes personnalité musicale fonctionne vraiment bien. Un disque subtil, qu'il faut prendre le temps de découvrir.
Re: Albert King : The Lost Session (1986)
chronique qui m'a donné l'envie de découvrir cet album que je ne connais pas. J'en profite d'ailleurs pour tester un autre fournisseur du marketplace d'amazon qui le propose à 4,75 euros + 2,49 de frais de port. A ce prix là ...
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