Pat Hare, de Memphis à Chicago
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Pat Hare, de Memphis à Chicago
Récemment évoqué par Odé et Phil, ce guitariste de sessions, souvent relégué à l'arrière plan, parfois ignoré dans les crédits, est encore considéré par beaucoup comme un 'second couteau' du blues.
A la réécoute de ses deux morceaux 'phares', totalement novateurs pour l'époque, ainsi qu'une petite partie des multiples enregistrements auxquels il a participé, l'envie de me pencher plus longuement sur son parcours s'est faite.
Au fil des différents éléments biographiques que j'ai pu lire, son existence n'a pas manqué de m'interpeller.
En voici donc les grandes lignes:
Pat Hare
Auburn 'Pat' Hare naît à Cherry Valley (Ark), le 20 Décembre 1930.
Son surnom, Pat le doit à sa grand-mère qui l'a élevé sur la plantation de Fay Van.
En 1940, peu de temps après que sa famille se soit installée dans une ferme proche de Parkin (Ark), il conduit le gros tracteur du domaine, joue au baseball dans la ligue locale, et commence son apprentissage de la guitare.
Pat apprend sous la férule de Joe Willie Wilkins, lequel fait alors partie du Sonny Boy's King Biscuit Flour de Rice Miller (Sonny Boy Williamson II).
Sur les ondes, les auditeurs l'entendent bientôt jouer avec cette formation.
Très vite, les week-ends, Pat vient également renforcer celle de Howlin' Wolf lorsqu'elle se produit aux alentours de Forrest City et à l'est Memphis.
Pat développe aussi très rapidement un penchant pour l'alcool, qu'il a d'ailleurs mauvais, puisque sous son influence, il perd tout self control, devenant vite provocateur. L'on raconte qu'il n'hésitera pas, un jour, à monter sur une chaise pour tenter de boxer Howlin' Wolf.
Wolf le ramènera aussitôt à sa famille, la chargeant de le corriger.
Toute une série d'autres anecdotes circulent sur le compte de Pat Hare à ce sujet, dont des coups de feu tirés sur Howlin' Wolf, une autre attaque à coup de râteau (altercation au cours de laquelle il perdra l'usage de son petit doigt). Mais le Wolf le garde néanmoins avec lui et l'emploie notamment lors de ses interventions sur KWEM, une radio locale du West Memphis.
Les riffs de Pat se propagent sur les ondes. Ils enjolivent notamment les prestations radio de James Cotton, Willie Nix, Joe Louis Hill et viennent plus tard soutenir celles de son cousin, Walter Bradford, sur WDIA, une station très prisée par la communauté noire de Memphis.
C'est à l'occasion d'une session chez 'Sun Studio' (le label de Sam Phillips) que Hare enregistre pour la première fois en 1952, derrière Bradford.
Le single 'Dreary nights/Nuthin' but the Blues' qui en fut issu s'avère désormais introuvable.
Pat Hare prétend être aussi intervenu à l'époque sur plusieurs sessions RPM de Howlin' Wolf, bien que Willie Lee Johnson, le guitariste officiel du Wolf durant toute sa période memphisienne, affirme avoir joué sur les prises en question.
Cependant difficile de dire qui, des deux guitaristes, est réellement intervenu, tant les similarités de leurs deux jeux étaient nombreuses : soli jazzy de mêmes veines, entrecoupés d'accords violents, déclinés en distorsion.
Pour exemple, un titre du Wolf, daté de 1952, et où apparaît Willie Johnson:
Toujours est-il que Pat Hare délaisse la formation du Wolf en 1952 pour rejoindre celle de Little Junior Parker.
Ensemble, et avec Bobby 'Blue' Bland, ils tournent sous l'appellation de 'Blues Unlimited'.
Hare en fera partie jusqu'en Avril 1953.
(Blues Unlimited/Caroline du Sud, 1952. Avec à l'extrême gauche : Bobby blue Bland -agenouillé ; Little Junior Parker -debout juste à côté ; Pat Hare - debout à l'extrême droite)
Lorsqu'il ne part pas en tournées, Pat regagne la ferme familiale.
De là, il se produit dans les environs de Memphis avec divers musiciens, tels Johnny Ace, Rosco Gordon, Ike Turner et James Cotton.
C'est d'ailleurs avec Cotton qu'à cette même époque il jouera le plus régulièrement.
Le célèbre souffleur (alors uniquement chanteur) se rappelle que lorsque Pat était dans l'impossibilité de jouer (probablement pour cause d'ivresse), le jeune Hubert Sumlin était capable de le remplacer au pied levé. Il pouvait jouer note pour note la partition de Hare, dans un style identique.
Cotton ajoute : '' Il (Sumlin) prenait un crayon, l'attachait à l'aide d'un bout de fil de fer au manche, en guise de capo, et se tournait vers moi en disant : '' Je suis prêt!''. Et en effet, je ne pouvais pas dire que ce n'était pas Pat Hare qui jouait là, devant moi. ''.
Pat devient aussi le guitariste de sessions favori du producteur Sam Phillips, lequel vient d'ouvrir un studio d'enregistrements sur Memphis. Phillips loue d'abord ses enregistrements à Chess ainsi qu'à RPM avant de créer son propre label (Sun Records).
Ainsi, Hare enregistre notamment avec Rosco Gordon, Junior Parker, Big Walter Horton, Kenneth Banks et 'Big Memphis Ma Rainey' (alias Lillie Mae Glover, 'The mother of Beale St')
Néanmoins, sa plus vive émotion restera d'avoir accompagné celle que de longue date il place au sommet de son panthéon personnel: la célébrissime Memphis Minnie. En effet, c'est en 1953, à l'occasion d'un des derniers gigs de Lizzie Douglas, alors retirée à Memphis, que Pat eût cet immense privilège.
Chez Sun records, l'on retiendra de Pat Hare ses fameuses interventions de 1953 & 54 sur les singles de James Cotton: 'My baby' et ' Cotton crop blues'/'Hold me in your arms'.
Il se distingue aussi sur ceux de l'harmoniciste Coy 'Hot shot' Love, dans 'Wolf call boogie'/ 'Harmonica jam', deux autres blues de 1954 assez singuliers, très bruts de décoffrage:
En mai 1954, Sam Phillips décide d'enregistrer Pat Hare sous son propre nom. James Cotton, pré-senti en accompagnement pour ces sessions, déclare forfait suite à une bagarre intervenue entre Hare et lui, un peu plus tôt ce jour-là. En soutien de Pat, Phillips décide donc de faire appel au pianiste Billy Love. Israel Franklin les accompagnera aux drums.
Le premier titre est une relecture assez incroyable du 'Cheatin & lyin' blues du Dr Clayton, rebaptisé pour la circonstance ''I'm gonna murder my baby' ; le deuxième, une reprise du 'Ain't gonna be that way' d'Eddie Vinson (le sax si bien nommé 'Cleanhead') réintitulée 'Bonus pay' .
Pour une raison inconnue, Philipps décide cependant de ne pas sortir ses deux prises en vinyle. Elles ne seront entendues que beaucoup plus tard, sur le LP bootleg '706 blues' du label Redita (1976), puis commercialisées en 1985 chez Charly, inclues à la box 9 CD (Sun Box 105 'The Blues years 1950-56- Sun Records)
Le Producteur et pianiste Jim Dickinson, en dira qu'ils furent les tous premiers témoignages du blues underground, et titres collectors chez bon nombre de fans du hardcore.
D'après Cub Koda, Pat Hare obtenait cette sonorité spécifique, lourde, puissante, toute en distorsion, en tournant à fond le bouton volume de son ampli 'Sears & Roebuck' jusqu'à faire hurler le haut-parleur. Saturation que l'on obtiendrait facilement aujourd'hui avec une simple pédale d'effets.
Malgré tout, Pat Hare finit par devenir un musicien prisé. On le retrouve en 1957 sur le hit de Bobby Blue Bland, ' Further up the road', et sur celui de Little Junior Parker, 'I wanna ramble'.
où son jeu se distincte particulièrement.
Bien que, dès 1956, l'on retrouve son nom crédité sur diverses sessions de Muddy Waters, aux côtés d'Hubert Sumlin (le guitariste attitré du Wolf), c'est en 1957, que James Cotton (lequel vient d'intégrer le 'band' de Muddy) , favorise l'entrée officielle de Pat Hare au sein du Muddy Waters' band, en remplacement du guitariste Jimmy Rogers, parti fin 1954 .
Hare jouera pour Muddy quelques années, apparaissant sur les albums 'Muddy Waters at Newport 1960', sous le pseudo de Tat Harris
(on l'aperçoit derrière Muddy, à sa droite)
(Pat Hare à gauche, Muddy Waters au centre, & Andrew Stephens à droite)
et sur 'Muddy Waters sings Big Bill'(1959)
Comme Pat ne s'entendait pas bien avec Leonard Chess (le boss de 'Chess records'), il n'apparaît que peu dans les crédits des morceaux sur lesquels il a réellement joué.
D'ailleurs, au son spécifique de Pat Hare, rude et distordu, Chess préférait un son plus propret, plus bas volume aussi, rappelant davantage celui de Jimmy Rogers.
On citera néanmoins ses brillantes interventions sur 'Hey, Hey' et Moppers blues'
(cf le CD 'Muddy Waters sings Big Bill')
Premier gros incident de parcours, chez Hare, certes mal défini dans le temps, mais que les témoignages situent quelque part entre 1960 et 1963.
Comme précisé plus haut, Pat, d'ordinaire plutôt affable lorsqu'il est sobre, devient incontrôlable une fois saoul.
Son épouse officielle (Dorothy Mae Good, dont il a eu trois enfants) demeurant à Cleveland, il entretient en parallèle à cette époque, sur Chicago, une relation tumultueuse avec une certaine Louise Kennedy.
Le couple se disputefréquemment, Pat accusant son amie de le tromper.
Un soir, ne pouvant obtenir sa compagne au téléphone, il débarque à l'appartement muni d'une winchester, et n'obtenant pas de réponse à son coup de sonnette, vise la fenêtre de la dame et y vide son chargeur.
Un mandat d'arrêt est alors lancé contre lui.
Pat se cache tout d'abord dans Chicago, avec l'aide de Muddy, puis il gagne Memphis, où il séjourne un temps chez Joe Willie Wilkins, pour finalement rejoindre la ferme familiale de Parkin.
C'est là qu'en 1963 Mojo Buford et Joseph 'Jojo' Williams retrouvent sa trace.
Les deux musiciens, qui formaient alors un nouvel orchestre sur Minneapolis, proposent au guitariste d'en être. Et finissent par le rapatrier vers le nord du pays.
(Mojo Buford - 1973)
Ensemble, ils deviennent rapidement l'attraction du 'Mattie's Bar-B-Q', mais Pat continue de boire dru, et c'est souvent qu'il doit être reconduit chez lui sans avoir même pu jouer.
Deux soirs de suite, le même topo se reproduit. Et pourtant, Pat demande néanmoins à Buford de le payer. Comme ce dernier refuse, Pat menace de le tuer. Les choses en restent là.
Un deuxième événement, cette fois irrémédiable, survient peu de temps après.
Au départ, une querelle de ménage qui, sous l'emprise de l'alcool, tourne vraiment au drame:
L'après-midi du Dimanche 15 Décembre 1963, Hare en passe la première partie à boire avec le batteur SP Leary. Celui-ci était alors en ville pour enregistrer en compagnie de Willie Johnson & JT Brown.
Pat vivait à cette époque avec Aggie Winje, une femme mariée.
Les deux musiciens, accompagnés par une amie d'Aggie, Pat Morrow, se rendent ensuite chez un quatrième larron, où Hare écluse une demie bouteille de gin. De là, il se propulse chez James McHie (le patron de Pat, le guitariste exerçant alors un job de laveur de vitres).
Celui-ci étant absent, il se fait raccompagner chez lui. Aggie, présente au domicile, et constatant l'état d'ébriété de Pat, le menace encore une fois de le quitter. Hare s'empare alors d'une arme et tire sur elle au jugé, à deux reprises.
Il la manque de peu.
Puis les choses s'enveniment, deux autres coups de feu sont entendus.
La police est appelée par un voisin.
Hendricks, le premier agent à pénétrer dans l'appartement somme Pat de jeter son arme, l'injonction sitôt suivie de trois coups de feu. Lorsque le deuxième agent, l'officier Langaard, arrive à son tour, il découvre son coéquipier à terre, blessé, l'arme de Pat Hare encore pointée sur lui.
Aggie, elle, gît sur le lit, deux balles dans le corps. Langaard tire à deux reprises sur Hare, puis appelle les secours.
L'officier blessé meurt durant le trajet ambulancier. La jeune femme, Aggie, s'éteint le 22 janvier suivant, des suites de ses blessures. Pat Hare, lui, s'en sort.
A son procès, il dira se rappeler avoir bu mais ne pas se souvenir d'avoir tiré.
Condamné à perpétuité, il part purger sa peine à 'Stillwater', la prison d'état de Bayport (Minn).
Là, il arrête définitivement l'alcool et intègre l'orchestre 'Sounds Incarcerated', qui joue jazz, country, blues et rock'n'roll pour les compagnons de cellules.
Plus tard, le groupe sera autorisé à quitter le cadre de la prison lors d'événements ponctuels, tels des concerts publics, ou prestations hospitalières.
En 1974, sa liberté conditionnelle lui est refusée.
L'année suivante, un diagnostic médical le déclare atteint d'un cancer des poumons. Pat est opéré.
En 1977, le mal s'étend à sa gorge, il subit une chimiothérapie, puis une nouvelle opération.
Il est ensuite transféré dans une partie moins sécurisée de la prison, d'où il est souvent autorisé à sortir, toujours pour exercer ses talents guitaristes.
Il apparaît à un concert local d'Eric Clapton, dont il assure la première partie, aux côtés de Muddy Waters.
Il est aussi filmé en 1980 par une télé locale du Minnesota, pour d'une émission intitulée 'PM magazine'.
La maladie emporte finalement Pat Hare. Le 26 Septembre 1980, il s'éteint à St Paul (Minn).
Au moment de sa mort, une interview de lui, faite en prison, apparaît au sommaire du 'Living blues' magazine.
Triste fin, n'est-ce-pas?!...
Et quelle ironie du sort! La relation entre son destin tragique et le titre le plus représentatif de son jeu, 'I'm gonna muder my baby', ne peut malheureusement que la souligner.
Parmi les labels qui ont ressorti cette fameuse prise 'SUN', on notera encore le LP ' Memphis agressive guitars – Vol 1' du label japonais P-Vine,
ainsi que l'album 'Mystery train', un 'Various Artists' , paru chez Rounder Records (1990) où l'on retrouve Junior Parker, James Cotton et Pat Hare. Ce dernier intervient, en plus de ses 2 prises, sur un titre de Parker, ainsi que sur les 3 titres de James Cotton.
et enfin la box 4CD intitulée 'Memphis Blues' sortie chez JSP Records (cf CD n°2).
*Sources : The houndBlog ; Archives SundayBlues ; Critique de Cub Koda sur All music ; Wirz.de discography ; Frémeaux & Associés Editeurs ; Bman's blues library, Wiki.
PS: A propos... Petit coucou à Yza, dont j'ai dûment noté, au détour de mes recherches, l'allusion à notre méconnaissance disco, dans un forum ami. Puisqu'il continue apparemment de nous lire, j'espère, sans toutefois trop y croire, que ce sujet modifiera sa première mauvaise impression, du moins en ce qui concerne celle du Sieur Auburn 'Pat' Hare...
A la réécoute de ses deux morceaux 'phares', totalement novateurs pour l'époque, ainsi qu'une petite partie des multiples enregistrements auxquels il a participé, l'envie de me pencher plus longuement sur son parcours s'est faite.
Au fil des différents éléments biographiques que j'ai pu lire, son existence n'a pas manqué de m'interpeller.
En voici donc les grandes lignes:
Pat Hare
Auburn 'Pat' Hare naît à Cherry Valley (Ark), le 20 Décembre 1930.
Son surnom, Pat le doit à sa grand-mère qui l'a élevé sur la plantation de Fay Van.
En 1940, peu de temps après que sa famille se soit installée dans une ferme proche de Parkin (Ark), il conduit le gros tracteur du domaine, joue au baseball dans la ligue locale, et commence son apprentissage de la guitare.
Pat apprend sous la férule de Joe Willie Wilkins, lequel fait alors partie du Sonny Boy's King Biscuit Flour de Rice Miller (Sonny Boy Williamson II).
Sur les ondes, les auditeurs l'entendent bientôt jouer avec cette formation.
Très vite, les week-ends, Pat vient également renforcer celle de Howlin' Wolf lorsqu'elle se produit aux alentours de Forrest City et à l'est Memphis.
Pat développe aussi très rapidement un penchant pour l'alcool, qu'il a d'ailleurs mauvais, puisque sous son influence, il perd tout self control, devenant vite provocateur. L'on raconte qu'il n'hésitera pas, un jour, à monter sur une chaise pour tenter de boxer Howlin' Wolf.
Wolf le ramènera aussitôt à sa famille, la chargeant de le corriger.
Toute une série d'autres anecdotes circulent sur le compte de Pat Hare à ce sujet, dont des coups de feu tirés sur Howlin' Wolf, une autre attaque à coup de râteau (altercation au cours de laquelle il perdra l'usage de son petit doigt). Mais le Wolf le garde néanmoins avec lui et l'emploie notamment lors de ses interventions sur KWEM, une radio locale du West Memphis.
Les riffs de Pat se propagent sur les ondes. Ils enjolivent notamment les prestations radio de James Cotton, Willie Nix, Joe Louis Hill et viennent plus tard soutenir celles de son cousin, Walter Bradford, sur WDIA, une station très prisée par la communauté noire de Memphis.
C'est à l'occasion d'une session chez 'Sun Studio' (le label de Sam Phillips) que Hare enregistre pour la première fois en 1952, derrière Bradford.
Le single 'Dreary nights/Nuthin' but the Blues' qui en fut issu s'avère désormais introuvable.
Pat Hare prétend être aussi intervenu à l'époque sur plusieurs sessions RPM de Howlin' Wolf, bien que Willie Lee Johnson, le guitariste officiel du Wolf durant toute sa période memphisienne, affirme avoir joué sur les prises en question.
Cependant difficile de dire qui, des deux guitaristes, est réellement intervenu, tant les similarités de leurs deux jeux étaient nombreuses : soli jazzy de mêmes veines, entrecoupés d'accords violents, déclinés en distorsion.
Pour exemple, un titre du Wolf, daté de 1952, et où apparaît Willie Johnson:
Toujours est-il que Pat Hare délaisse la formation du Wolf en 1952 pour rejoindre celle de Little Junior Parker.
Ensemble, et avec Bobby 'Blue' Bland, ils tournent sous l'appellation de 'Blues Unlimited'.
Hare en fera partie jusqu'en Avril 1953.
(Blues Unlimited/Caroline du Sud, 1952. Avec à l'extrême gauche : Bobby blue Bland -agenouillé ; Little Junior Parker -debout juste à côté ; Pat Hare - debout à l'extrême droite)
Lorsqu'il ne part pas en tournées, Pat regagne la ferme familiale.
De là, il se produit dans les environs de Memphis avec divers musiciens, tels Johnny Ace, Rosco Gordon, Ike Turner et James Cotton.
C'est d'ailleurs avec Cotton qu'à cette même époque il jouera le plus régulièrement.
Le célèbre souffleur (alors uniquement chanteur) se rappelle que lorsque Pat était dans l'impossibilité de jouer (probablement pour cause d'ivresse), le jeune Hubert Sumlin était capable de le remplacer au pied levé. Il pouvait jouer note pour note la partition de Hare, dans un style identique.
Cotton ajoute : '' Il (Sumlin) prenait un crayon, l'attachait à l'aide d'un bout de fil de fer au manche, en guise de capo, et se tournait vers moi en disant : '' Je suis prêt!''. Et en effet, je ne pouvais pas dire que ce n'était pas Pat Hare qui jouait là, devant moi. ''.
Pat devient aussi le guitariste de sessions favori du producteur Sam Phillips, lequel vient d'ouvrir un studio d'enregistrements sur Memphis. Phillips loue d'abord ses enregistrements à Chess ainsi qu'à RPM avant de créer son propre label (Sun Records).
Ainsi, Hare enregistre notamment avec Rosco Gordon, Junior Parker, Big Walter Horton, Kenneth Banks et 'Big Memphis Ma Rainey' (alias Lillie Mae Glover, 'The mother of Beale St')
Néanmoins, sa plus vive émotion restera d'avoir accompagné celle que de longue date il place au sommet de son panthéon personnel: la célébrissime Memphis Minnie. En effet, c'est en 1953, à l'occasion d'un des derniers gigs de Lizzie Douglas, alors retirée à Memphis, que Pat eût cet immense privilège.
Chez Sun records, l'on retiendra de Pat Hare ses fameuses interventions de 1953 & 54 sur les singles de James Cotton: 'My baby' et ' Cotton crop blues'/'Hold me in your arms'.
Il se distingue aussi sur ceux de l'harmoniciste Coy 'Hot shot' Love, dans 'Wolf call boogie'/ 'Harmonica jam', deux autres blues de 1954 assez singuliers, très bruts de décoffrage:
En mai 1954, Sam Phillips décide d'enregistrer Pat Hare sous son propre nom. James Cotton, pré-senti en accompagnement pour ces sessions, déclare forfait suite à une bagarre intervenue entre Hare et lui, un peu plus tôt ce jour-là. En soutien de Pat, Phillips décide donc de faire appel au pianiste Billy Love. Israel Franklin les accompagnera aux drums.
Le premier titre est une relecture assez incroyable du 'Cheatin & lyin' blues du Dr Clayton, rebaptisé pour la circonstance ''I'm gonna murder my baby' ; le deuxième, une reprise du 'Ain't gonna be that way' d'Eddie Vinson (le sax si bien nommé 'Cleanhead') réintitulée 'Bonus pay' .
Pour une raison inconnue, Philipps décide cependant de ne pas sortir ses deux prises en vinyle. Elles ne seront entendues que beaucoup plus tard, sur le LP bootleg '706 blues' du label Redita (1976), puis commercialisées en 1985 chez Charly, inclues à la box 9 CD (Sun Box 105 'The Blues years 1950-56- Sun Records)
Le Producteur et pianiste Jim Dickinson, en dira qu'ils furent les tous premiers témoignages du blues underground, et titres collectors chez bon nombre de fans du hardcore.
D'après Cub Koda, Pat Hare obtenait cette sonorité spécifique, lourde, puissante, toute en distorsion, en tournant à fond le bouton volume de son ampli 'Sears & Roebuck' jusqu'à faire hurler le haut-parleur. Saturation que l'on obtiendrait facilement aujourd'hui avec une simple pédale d'effets.
Malgré tout, Pat Hare finit par devenir un musicien prisé. On le retrouve en 1957 sur le hit de Bobby Blue Bland, ' Further up the road', et sur celui de Little Junior Parker, 'I wanna ramble'.
où son jeu se distincte particulièrement.
Bien que, dès 1956, l'on retrouve son nom crédité sur diverses sessions de Muddy Waters, aux côtés d'Hubert Sumlin (le guitariste attitré du Wolf), c'est en 1957, que James Cotton (lequel vient d'intégrer le 'band' de Muddy) , favorise l'entrée officielle de Pat Hare au sein du Muddy Waters' band, en remplacement du guitariste Jimmy Rogers, parti fin 1954 .
Hare jouera pour Muddy quelques années, apparaissant sur les albums 'Muddy Waters at Newport 1960', sous le pseudo de Tat Harris
(on l'aperçoit derrière Muddy, à sa droite)
(Pat Hare à gauche, Muddy Waters au centre, & Andrew Stephens à droite)
et sur 'Muddy Waters sings Big Bill'(1959)
Comme Pat ne s'entendait pas bien avec Leonard Chess (le boss de 'Chess records'), il n'apparaît que peu dans les crédits des morceaux sur lesquels il a réellement joué.
D'ailleurs, au son spécifique de Pat Hare, rude et distordu, Chess préférait un son plus propret, plus bas volume aussi, rappelant davantage celui de Jimmy Rogers.
On citera néanmoins ses brillantes interventions sur 'Hey, Hey' et Moppers blues'
(cf le CD 'Muddy Waters sings Big Bill')
Premier gros incident de parcours, chez Hare, certes mal défini dans le temps, mais que les témoignages situent quelque part entre 1960 et 1963.
Comme précisé plus haut, Pat, d'ordinaire plutôt affable lorsqu'il est sobre, devient incontrôlable une fois saoul.
Son épouse officielle (Dorothy Mae Good, dont il a eu trois enfants) demeurant à Cleveland, il entretient en parallèle à cette époque, sur Chicago, une relation tumultueuse avec une certaine Louise Kennedy.
Le couple se disputefréquemment, Pat accusant son amie de le tromper.
Un soir, ne pouvant obtenir sa compagne au téléphone, il débarque à l'appartement muni d'une winchester, et n'obtenant pas de réponse à son coup de sonnette, vise la fenêtre de la dame et y vide son chargeur.
Un mandat d'arrêt est alors lancé contre lui.
Pat se cache tout d'abord dans Chicago, avec l'aide de Muddy, puis il gagne Memphis, où il séjourne un temps chez Joe Willie Wilkins, pour finalement rejoindre la ferme familiale de Parkin.
C'est là qu'en 1963 Mojo Buford et Joseph 'Jojo' Williams retrouvent sa trace.
Les deux musiciens, qui formaient alors un nouvel orchestre sur Minneapolis, proposent au guitariste d'en être. Et finissent par le rapatrier vers le nord du pays.
(Mojo Buford - 1973)
Ensemble, ils deviennent rapidement l'attraction du 'Mattie's Bar-B-Q', mais Pat continue de boire dru, et c'est souvent qu'il doit être reconduit chez lui sans avoir même pu jouer.
Deux soirs de suite, le même topo se reproduit. Et pourtant, Pat demande néanmoins à Buford de le payer. Comme ce dernier refuse, Pat menace de le tuer. Les choses en restent là.
Un deuxième événement, cette fois irrémédiable, survient peu de temps après.
Au départ, une querelle de ménage qui, sous l'emprise de l'alcool, tourne vraiment au drame:
L'après-midi du Dimanche 15 Décembre 1963, Hare en passe la première partie à boire avec le batteur SP Leary. Celui-ci était alors en ville pour enregistrer en compagnie de Willie Johnson & JT Brown.
Pat vivait à cette époque avec Aggie Winje, une femme mariée.
Les deux musiciens, accompagnés par une amie d'Aggie, Pat Morrow, se rendent ensuite chez un quatrième larron, où Hare écluse une demie bouteille de gin. De là, il se propulse chez James McHie (le patron de Pat, le guitariste exerçant alors un job de laveur de vitres).
Celui-ci étant absent, il se fait raccompagner chez lui. Aggie, présente au domicile, et constatant l'état d'ébriété de Pat, le menace encore une fois de le quitter. Hare s'empare alors d'une arme et tire sur elle au jugé, à deux reprises.
Il la manque de peu.
Puis les choses s'enveniment, deux autres coups de feu sont entendus.
La police est appelée par un voisin.
Hendricks, le premier agent à pénétrer dans l'appartement somme Pat de jeter son arme, l'injonction sitôt suivie de trois coups de feu. Lorsque le deuxième agent, l'officier Langaard, arrive à son tour, il découvre son coéquipier à terre, blessé, l'arme de Pat Hare encore pointée sur lui.
Aggie, elle, gît sur le lit, deux balles dans le corps. Langaard tire à deux reprises sur Hare, puis appelle les secours.
L'officier blessé meurt durant le trajet ambulancier. La jeune femme, Aggie, s'éteint le 22 janvier suivant, des suites de ses blessures. Pat Hare, lui, s'en sort.
A son procès, il dira se rappeler avoir bu mais ne pas se souvenir d'avoir tiré.
Condamné à perpétuité, il part purger sa peine à 'Stillwater', la prison d'état de Bayport (Minn).
Là, il arrête définitivement l'alcool et intègre l'orchestre 'Sounds Incarcerated', qui joue jazz, country, blues et rock'n'roll pour les compagnons de cellules.
Plus tard, le groupe sera autorisé à quitter le cadre de la prison lors d'événements ponctuels, tels des concerts publics, ou prestations hospitalières.
En 1974, sa liberté conditionnelle lui est refusée.
L'année suivante, un diagnostic médical le déclare atteint d'un cancer des poumons. Pat est opéré.
En 1977, le mal s'étend à sa gorge, il subit une chimiothérapie, puis une nouvelle opération.
Il est ensuite transféré dans une partie moins sécurisée de la prison, d'où il est souvent autorisé à sortir, toujours pour exercer ses talents guitaristes.
Il apparaît à un concert local d'Eric Clapton, dont il assure la première partie, aux côtés de Muddy Waters.
Il est aussi filmé en 1980 par une télé locale du Minnesota, pour d'une émission intitulée 'PM magazine'.
La maladie emporte finalement Pat Hare. Le 26 Septembre 1980, il s'éteint à St Paul (Minn).
Au moment de sa mort, une interview de lui, faite en prison, apparaît au sommaire du 'Living blues' magazine.
Triste fin, n'est-ce-pas?!...
Et quelle ironie du sort! La relation entre son destin tragique et le titre le plus représentatif de son jeu, 'I'm gonna muder my baby', ne peut malheureusement que la souligner.
Parmi les labels qui ont ressorti cette fameuse prise 'SUN', on notera encore le LP ' Memphis agressive guitars – Vol 1' du label japonais P-Vine,
ainsi que l'album 'Mystery train', un 'Various Artists' , paru chez Rounder Records (1990) où l'on retrouve Junior Parker, James Cotton et Pat Hare. Ce dernier intervient, en plus de ses 2 prises, sur un titre de Parker, ainsi que sur les 3 titres de James Cotton.
et enfin la box 4CD intitulée 'Memphis Blues' sortie chez JSP Records (cf CD n°2).
*Sources : The houndBlog ; Archives SundayBlues ; Critique de Cub Koda sur All music ; Wirz.de discography ; Frémeaux & Associés Editeurs ; Bman's blues library, Wiki.
PS: A propos... Petit coucou à Yza, dont j'ai dûment noté, au détour de mes recherches, l'allusion à notre méconnaissance disco, dans un forum ami. Puisqu'il continue apparemment de nous lire, j'espère, sans toutefois trop y croire, que ce sujet modifiera sa première mauvaise impression, du moins en ce qui concerne celle du Sieur Auburn 'Pat' Hare...
Dernière édition par Flovia le Ven 23 Nov 2012 - 11:29, édité 2 fois (Raison : un oubli, au niveau des 'sources' ...)
Flovia- The voice of Bluesland
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Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
oufff quel boulot, Flo, c'est trop pour ce soir, j'va lire ça tranquille ce W.E
jb28- Chicago Hero
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Date d'inscription : 04/07/2008
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Oui comme tu dis quel boulot.
Une vie mouvementée dis donc dont j'ignorais la fin, drôle de bonhomme de toute façon et qui exprime bien la vie de bluesman.
Le genre de gars qu'on entend inévitablement jouer sans savoir que c'est lui, je crois qu'il est intéressant de se pencher sur tous ses enregistrements, je dois bien en avoir 80% reste plus qu'a les classer.
Tu l'as dis tu l'as fais, et bien, respect mâaame.
Une vie mouvementée dis donc dont j'ignorais la fin, drôle de bonhomme de toute façon et qui exprime bien la vie de bluesman.
Le genre de gars qu'on entend inévitablement jouer sans savoir que c'est lui, je crois qu'il est intéressant de se pencher sur tous ses enregistrements, je dois bien en avoir 80% reste plus qu'a les classer.
Tu l'as dis tu l'as fais, et bien, respect mâaame.
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Hé, une flo va toujours au bout de ses intentions, tu savais pas encore, Odé?
D'un autre côté, je comprends tout à fait JB!
Vue la longueur du récit, 'faut être bien persévérant, à c't'heure! (Pis, je ne vous raconte même pas combien les corrections, elles aussi, sont fastidieuses...)
Prenez tout votre temps, les amis!
PS: Au fait, Odé, si parmi ton énOrme disco, tu as quelques interventions particulièrement intéressantes de notre homme, n'hésite pas à nous les faire entendre, d'ac?
D'un autre côté, je comprends tout à fait JB!
Vue la longueur du récit, 'faut être bien persévérant, à c't'heure! (Pis, je ne vous raconte même pas combien les corrections, elles aussi, sont fastidieuses...)
Prenez tout votre temps, les amis!
PS: Au fait, Odé, si parmi ton énOrme disco, tu as quelques interventions particulièrement intéressantes de notre homme, n'hésite pas à nous les faire entendre, d'ac?
Flovia- The voice of Bluesland
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Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Eh beh Flo, qu'elle boulot. C'est très intéressant, j'ai tout lu, mais pas encore écouté les youtuberies.
Merci bien Ma'm Floflo.
P.S. : pour les corrections, fais les dans le bloc notes, c'est bien plus confortable, et si ça merdoie au niveau du forum tu ne perds pas tout.
Merci bien Ma'm Floflo.
P.S. : pour les corrections, fais les dans le bloc notes, c'est bien plus confortable, et si ça merdoie au niveau du forum tu ne perds pas tout.
sergio88- Admin
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Age : 61
Localisation : Epinal, enfin tout près.
Date d'inscription : 16/05/2006
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Sacrée vie de bluesman en effet, presque un archétype, et sacré travail de Flo ! je ne savais pas que l'on possédait autant de renseignements sur lui...
Phil cotton color- Chicago Hero
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Age : 69
Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Mon dieu on a un rat de bibliothèque dans le forum !!!!
Bravo miss et merci !
Grande question maintenant as tu un éditeur ?
Mr Bear- Fever In The Bayou
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Age : 57
Date d'inscription : 14/09/2012
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Nouveau ici, je suis très impressionné par l'érudition de la majorité des membres ; j'ai encore beaucoup à apprendre ... belle performance de Miss Flovia ,chapeau !
edouard- At The Crossroad
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Age : 76
Localisation : Bretagne de l'est
Date d'inscription : 19/11/2012
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Bien sympa, vos commentaires, les garçons!
Mais attendez, ça n'est jamais qu'un job de recoupements d'info et de traduction. J'ai peut-être adapté un peu librement l'ensemble, soit, en revanche je n'ai rien inventé.
Du coup, j'ai pris l'habitude de tout 'crocheter' directement sur le brouillon, avec les symboles adéquats, y compris les 'encadrés' youtube. Néanmoins, au niveau de la mise en page, il reste toujours des failles d'espaces, des oublis de slash, qu'il faut ensuite corriger. Et bien entendu, la fenêtre de visionnage du forum ne facilite pas trop la manœuvre, aussi me faut-il souvent rééditer. Mais avec un minimum de patience, j'y parviens.
Mais attendez, ça n'est jamais qu'un job de recoupements d'info et de traduction. J'ai peut-être adapté un peu librement l'ensemble, soit, en revanche je n'ai rien inventé.
C'est toujours ce que je fais pour les longues bafouilles, Sergio. Seulement entre open office et le forum, certains 'fonts' ne sont pas identiques, comme les caractères 'gras', 'italique', 'soulignage', sans compter les alignements, la tabulation.sergio88 a écrit:
P.S. : pour les corrections, fais les dans le bloc notes, c'est bien plus confortable, et si ça merdoie au niveau du forum tu ne perds pas tout.
Du coup, j'ai pris l'habitude de tout 'crocheter' directement sur le brouillon, avec les symboles adéquats, y compris les 'encadrés' youtube. Néanmoins, au niveau de la mise en page, il reste toujours des failles d'espaces, des oublis de slash, qu'il faut ensuite corriger. Et bien entendu, la fenêtre de visionnage du forum ne facilite pas trop la manœuvre, aussi me faut-il souvent rééditer. Mais avec un minimum de patience, j'y parviens.
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
merci bien, je vais lire ça ce soir chez moi, quand free aura accepté de charger toutes les youtuberies
sinon pour l’hurluberlu qu'on a viré d'ici parce qu'il croyait qu'un forum est un empilage de références discographiques, et qui se répand où il peut, je dirais : laisse filer ...
Je ne doute pas qu'il ait la science infuse en matière de blues mais quand on vante sur un forum un livre en anglais, livre qui n'a jamais été traduit en français, et qu'on se présente sur un forum américain en écrivant en français sous prétexte qu'on ne connait pas l'anglais, je souris discrètement
sinon pour l’hurluberlu qu'on a viré d'ici parce qu'il croyait qu'un forum est un empilage de références discographiques, et qui se répand où il peut, je dirais : laisse filer ...
Je ne doute pas qu'il ait la science infuse en matière de blues mais quand on vante sur un forum un livre en anglais, livre qui n'a jamais été traduit en français, et qu'on se présente sur un forum américain en écrivant en français sous prétexte qu'on ne connait pas l'anglais, je souris discrètement
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Mais j'espère bien Flo !Flovia a écrit:Bien sympa, vos commentaires, les garçons!
Mais attendez, ça n'est jamais qu'un job de recoupements d'info et de traduction. J'ai peut-être adapté un peu librement l'ensemble, soit, en revanche je n'ai rien inventé.
Phil cotton color- Chicago Hero
- Nombre de messages : 5303
Age : 69
Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
wah, merci Flovia
faut que je me le mette de côté, je doute d'avoir le temps de tout écouter ni de tout lire d'ici la fin de la tournée de Gabe
faut que je me le mette de côté, je doute d'avoir le temps de tout écouter ni de tout lire d'ici la fin de la tournée de Gabe
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Excellent moi qui étais en quête d'infos sur ce musicien, là je me suis régalé. Mon intérêt pour le gus vient de la découverte récente du Muddy at Newport (dont je parlais dans "j'écoute un disque de blues et...." il y a peu).
J'ai trouvé tout ça passionnant, je te dis donc bravo et merci surtout!
J'ai trouvé tout ça passionnant, je te dis donc bravo et merci surtout!
Loic- Fever In The Bayou
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Age : 48
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Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Flovia a écrit:Et bien entendu, la fenêtre de visionnage du forum ne facilite pas trop la manœuvre, aussi me faut-il souvent rééditer. Mais avec un minimum de patience, j'y parviens.
C'est ce que je disais l'autre jour à Jean, pas évident on y vois pas grand chose en mode saisie et aperçu. Du coup il faut s'y prendre en plusieurs fois. Pour les balises BBCode, il suffit de les mémoriser et les saisir manuellement. Sinon il existe une extension BBCode pour Open Office (je ne l'ai pas testée) :
http://extensions.services.openoffice.org/fr/project/BBkode
sergio88- Admin
- Nombre de messages : 11279
Age : 61
Localisation : Epinal, enfin tout près.
Date d'inscription : 16/05/2006
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Flovia a écrit:
PS: Au fait, Odé, si parmi ton énOrme disco, tu as quelques interventions particulièrement intéressantes de notre homme, n'hésite pas à nous les faire entendre, d'ac?
C'est bien parce que c'est toi qui le demande
Un enregistrement de 58 avec Muddy Waters.
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Je reconnais bien là ton grand coeur, Odé!
...Décidément, il est partout ce Pat Hare! On le retrouve aux côtés de John Lee Hooker (avec toute la formation de Muddy) durant son set au Newport fest 1960.
Ici, c'est plutôt Otis Spann qui donne du corps aux morceaux, et avec quel panache lors deuxième titre, magistral!
'Maudie' & 'I wish you were here' :
Et puis, venant du cameraman, toujours de sympathiques clins d'oeil, comme par ex. celui situé à 5'50, ici.
PS @ Sergio: Merci pour le lien, Serge! Je le note pour la prochaine fois.
...Décidément, il est partout ce Pat Hare! On le retrouve aux côtés de John Lee Hooker (avec toute la formation de Muddy) durant son set au Newport fest 1960.
Ici, c'est plutôt Otis Spann qui donne du corps aux morceaux, et avec quel panache lors deuxième titre, magistral!
'Maudie' & 'I wish you were here' :
Et puis, venant du cameraman, toujours de sympathiques clins d'oeil, comme par ex. celui situé à 5'50, ici.
PS @ Sergio: Merci pour le lien, Serge! Je le note pour la prochaine fois.
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Formidable cette biographie de Pat Hare : très détaillée et joliment écrite.
Merci d'avoir rendu hommage à cet innovateur de la guitare.
Merci d'avoir rendu hommage à cet innovateur de la guitare.
Re: Pat Hare, de Memphis à Chicago
Merci Flovia je cherchais des infos sur Pat Hare, très intéressant ton topic
"Memphis Aggressive Guitars" ça me parle ça ! surtout agressive haha
j'ai toujours bien aimé ce son hyper crado de gratte de Pat Hare. on sent bien que tout est à burne sur les fameux enregistrements Sun.
et merci OD pour la prise avec Muddy je le connaissais pas celui là !
"Memphis Aggressive Guitars" ça me parle ça ! surtout agressive haha
j'ai toujours bien aimé ce son hyper crado de gratte de Pat Hare. on sent bien que tout est à burne sur les fameux enregistrements Sun.
et merci OD pour la prise avec Muddy je le connaissais pas celui là !
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