Finalement, ô miracle, je ne me suis pas paumée!

...Alors, juste quelques mots pour vous dire combien cette soirée jarnoussienne, placée sous des auspices météo plutôt aléatoires, s'est en fin de compte bien déroulée.
Malgré deux-trois averses nourries en fin d'après-midi, le reste de la soirée s'est poursuivi sous un soleil radieux! Ouf...

Les Shrubbies, premier groupe d'origine lyonnaise à officier, a déjà tout fait, reprises sixties rock'n'roll pêchues à l'appui, pour nous permettre d'oublier ce petit désagrément. A la faveur de rafales sournoises, eux-même ont été copieusement arrosés, et c'est avec tout leur professionnalisme qu'ils ont tenté de nous réchauffer.



D'autant plus dommage que la configuration des lieux, en pente légère, se prêtait à une installation confortable, tout en privilégiant une vue de choix.
Bon, les couvertures posées sur l'herbe par les premiers arrivants ont eu tôt fait d'être trempées, refroidissant du même coup l'ambiance à l'origine très bonne enfant.
Mais de toute façon, un peu plus tard, dès l'apparition d'Elliott Murphy, l'avant scène se remplirait brusquement, forçant la quasi totalité des spectateurs à se lever.

Vous n'aurez guère d'illustrations de ma part, j'en suis désolée, dans la mesure où la batterie de mon numérique (la vilaine!) a eu tôt fait de me lâcher. Mauvais contact, je suppose, le bitonio de maintien étant cassé ... (quelle idée, aussi, de faire du micro matériel aussi peu résistant!!!... )

Bref, au Shrubbies ont succédé les sympathiques Cotton Belly's que j'avais déjà eu l'occasion d'entendre au Creusot l'an dernier.



Toujours aussi bourrés d'énergie, leur registre acoustico électrique de jazz/blues festif a bien participé à remonter l'ambiance, un brin en chute libre, il faut l'avouer. Et de fait, leur enthousiasme a sûrement favorisé la réapparition du soleil , yess!!!



Merci à eux pour ce double réconfort!

Pour l'occasion, petit changement de line up les concernant, avec l'arrivée d'un nouveau guitariste soliste (à gauche sur le cliché) en remplacement de Jérôme 'Skippy Benson' Perraut.
Excellent guitariste, cette nouvelle recrue (dont j'ai oublié le nom ), au registre d'ailleurs fort étendu (qq arpèges en mode flamenco le montreront), m'a toutefois semblé moins correspondre à la mouvance roots du groupe que le précédent.



A sa décharge, cependant, il s'agissait-là de son premier concert avec ladite formation, ceci explique vraisemblablement cela.
J'aime beaucoup les Cotton Belly's, décidément! Je trouve leur style à la fois plein de fraîcheur et tout à fait tonique en même temps!

... Du point de vue organisation, l'attente entre les différents sets a été brève. C'est un détail qui méritait d'être souligné. Le staff de bénévoles s'est appliqué à promptement enlever le matériel, pendant qu'une autre équipe installait celui du groupe suivant. Parmi eux, le responsable programmation de 'Blues en bourgogne' a oeuvré comme un chef! Rapidité et efficacité, donc. Chapeau!

C'est ainsi qu'à peine le temps de m'offrir un sandwich merguez, Elliott Murphy débutait déjà son show!

Et quel show, mazette!!! A soixante ans révolus, ce troubadour du folk rock affiche toujours une sacré frite!
Généreux comme à l'habitude, enchaînant d'affilée les titres sans aucun temps mort, il a chauffé le public comme jamais!

Si ma mémoire ne me fait pas trop défaut (et dans le désordre, toutefois), ce sont en autres succédés: 'Diamond by the yard', 'A little bit of kindness', 'Pneumonia Alley', ' You never know what you're in for' et bien entendu 'Sonny'.

Petit extrait


Ce n'est qu'à la faveur du plus calme 'On Elvis Presley birthday' que cette bête de scène s'est accordée un bref répit.

Effervescence quasi continue, les brèves plages calmes n'étant là que pour mettre en valeur des reprises rythmiques toutes en puissance!
Aux côtés d'Elliott, Olivier Durand a une nouvelle fois brillé, mais cela n'étonnera personne, j'imagine... Et comme le déclare bien volontiers et si justement Murphy, c'est peut-être bien là l'un de nos meilleurs solistes français.
Olivier nous a en effet gratifié de superbes riffs, d'autant de soli inspirés, sublimant ainsi tous les morceaux du plus français des songwriters ricains.
Tout y était présent, l'énergie rock, comme l'incitation au rêve propre au folk, soit autant de moments magiques!!!

C'est dire si, malgré le rappel, nous avons eu peine à les laisser partir!

... Encore une fois, rapide permutation de matériel, Steve Walwyn, d'un calme olympien, cent pour cent british, est venu faire ses réglages de gratte, en sourdine.
Kevin Morris, un peu moins ceux de ses fûts . A cette occasion (et pour peu qu'il y ait eu doute possible), d'emblée l'évidence s'est affichée: le son serait LOUD!

Et puis, était-ce voulu (? ), nous avons attendu, pour la première fois de la soirée.
A tel point que les esprits se sont échauffés , et certaines humeurs avec (rire)...

Au bout d'une bonne demie-heure, la totalité des membres du Dr Feelgood grimpait enfin sur scène, tels des cabris fringants.
Sitôt, ce fut une déferlante de watts qui de plein fouet nous a frappés!
Gros gros son! Enorme même (pour le coup, le coeur battait double, bizarre! Les tympans, eux aussi: normal, vous me direz...)!!!

OK, la première surprise passée (juste le temps d'accommoder un chouia, on va dire, et également celui de se faire à l'idée qu'un blues peinard ne serait définitivement pas d'actualité ), l'effet s'est avéré superbe!!!

Rythmique d'enfer, shuffle ô combien énergique, toutes les conditions d'un excellent pub rock étaient effectivement réunies!



La veine initiale du Feelgood est bien conservée, j'ai trouvé, et le charisme évident du chanteur/ harmo, Robert Kane, conséquent (un petit quelque chose de Jeremy Iron, déjà, chez ce garçon-là - je suis fan de l'acteur, pour situer... ).
A cela, il allie un jeu de scène tout à fait convaincant, mélange subtil de flegme pur jus et d'une facette provoc' plutôt punk.
Si bien qu'il était difficile d'en détacher le regard (d'autant qu'un savant déboutonnage de pan de chemise dévoilait - à la faveur de ses nombreuses gesticulations - outre un ventre d'une agréable platitude , un début de frondaison définitivement sexy!... ) et qu'il a fallu attendre le premier solo de Walwyn (brillant!)... pour pouvoir s'en arracher.
...Je blague, évidemment! Quoique...



Un autre long solo, alone on stage, cette fois (les autres musicos s'en étant allés), me confirmera que le guitariste se défend dans bien des domaines!

En vrac (toujours...): 'Baby Jane', ' Back in the night',' Route 66','My baby quit me' (un des deux seuls morceaux soft - rhythm'n' bluesy du set), 'See you later right again' me semble-t-il aussi, ainsi qu'une version endiablée et très déjantée de 'Who do you love?' ont été notamment jouées.

Et je suis partie avant la fin du show - les embouteillages post-concert, je crains beaucoup - poursuivie par l'écho clair d'un dernier titre tout aussi speedé.
Au passage, et chemin faisant, je songeais, à considérer tous ces volets clos, que ce n'était pas précisément la nuit à favoriser le sommeil serein des résidents...
Mais oui, ce fut un chouette set! Vraiment!!!

Ainsi qu'une bonne soirée!

C'est donc peu dire si, en guise d'épilogue, et l'avant dernier album du DTB jouant dans l'auto, mes ardeurs à attaquer franco la route du retour s'en sont trouvées très vite calmées...