Entendre un jeune guitariste, blanc de surcroît, jouer avec autant de feeling un blues urbain de manière à la fois aussi intuitive et aussi traditionnellement classique ne manque jamais de m'étonner. Car il n'y a rien d'académique dans le jeu de Brooks Mason alias Eddie 9V.
En l'écoutant live, l'on se croirait replongés dans l'atmosphère des vieux clubs de blues enfumés des années 70-80.
A l'évidence disciple de Freddie King (B.B. King, Howlin’ Wolf, Junior Wells, Buddy Guy et Mike Bloomfield font également partie de ses autres influences), il ajoute ses propre fulgurances et un groove bien à lui.
Par plus d'un aspect, il n'est évidemment pas sans rappeler le regretté Sean Costello, jeune prodige de la guitare et chanteur auteur-compositeur atlantais, trop tôt disparu.
Versant chant, Eddie n'est pas non plus en reste: un peu à la façon de Rory Gallagher, sur scène, ses vocaux intenses, mi-parlés mi-chantés, tout comme son timbre fragile plutôt haut perché, passent très bien.
Et quel sens rythmique du phrasé, quelle décontraction ! Il a vraiment tout compris au blues, ce garçon.

Look over yonder wall,  Bottle and the blues et Catfish blues se révèlent de petites pépites à l'état brut.

Aussi, encore toute ma reconnaissance à Jipes de nous avoir fait découvrir cet artiste éminemment prometteur, dans son émission Kind of Blues (radio MNE).

Globalement, c'est un bon album de surcroit en Live ce qui ne permet pas les erreurs. Tout est bien dosé du chant aux parties guitares. C'est plein de sincérité tout cela.

Il devrait pouvoir se projeter facilement dans le futur du blues.