Sarah McCoy

(Cliché Benoît Fatou & Manuela Bonnet/ ''God Save the screen'')

Focus sur l'extravagante et non moins talentueuse chanteuse-pianiste Sarah McCoy, auteure-compositrice dont le répertoire s'inspire à la fois du blues des bas-fonds, du ragtime burlesque, du jazz des origines, du gospel, de la pop-soul et du classique.


Native de l'état de New-York, cette américaine trentenaire a grandi en Caroline du Sud. Son caractère rebelle et les aléas de l'existence l'ont propulsée sur les routes de son vaste pays.
En hobo du XXI ème siècle, elle a, en effet, sillonné les États-Unis, des années durant, d'abord en stop, puis au volant d'une fourgonnette aménagée, gravité un bon moment dans la région de Monterey (CA), avant de poursuivre son périple.

En 2011, elle débarque à la Nouvelle-Orléans, dont la frénésie et la démesure lui correspondent plutôt bien, et où finalement elle se fixe, après avoir décroché son premier engagement au célèbre cabaret , le ''Spotted Cat''.

Repérée chez nous à l'occasion des Nuits de l'Alligator 2014, Sarah enregistre un premier single 'Beautiful Stranger' avec les Limiñanas, aussi co-producteurs, titre disponible sur le tube mais jamais distribué, faute de n'avoir pas conquis les maisons de disques.

Réapparue plusieurs fois en France pour de petites exhibitions, elle impressionne son public à chacun de ses passages.
D'abord par sa prestance, son allure imposante et audacieuse, à la fois théâtrale et fantaisiste, un rien provocatrice, aussi.

Elle aimante d'emblée les regards, de ses fards outranciers, masques de lumière tragi-comiques, à ses coiffures improbables, savants échafaudages de dreadlocks multicolores et de diadèmes kitsch, en passant par les strass, paillettes, piercings, tatouages et dentelles qui ornent sa personne dans une exposition de chairs totalement décomplexée.

Et puis, à ce premier magnétisme s'en ajoute un autre, celui d'une voix incroyable, gorgée de feeling. Dotée d'un coffre impressionnant, elle utilise toute une palette d'inflexions, du rugissement jusqu'au murmure, pour mieux traduire ses états d'âme. Alors, oui, c'est certain, Sarah s'expose à nu, son piano en ultime rempart.

Car sous cette vigueur apparente, cette exubérance carnavalesque et ces délires bucoliques, se cachent de profondes fêlures. Et lorsque Sarah chante, c'est un maelström de sentiments à l'état brut qui déferle : détresse et allégresse, espérances et désespoirs, émerveillements et désillusions, révolte et résignation, rage et apaisement.
Autant d'émotions communiquées avec une telle sincérité ont de quoi ébranler!

Dès lors, comment ne pas comprendre d'où elle a tiré sa force?  
Les épreuves qui ont jalonné son parcours l'ont visiblement nourrie, lui permettant, au fil du temps, de balayer ses complexes et d'en tirer de précieux atouts.

La voici dans quelques unes de ses anciennes prestations :


- A la 16è édition de 'Blues sur Seine', en 2014 :

'Beautiful Stranger' - Sarah McCoy



- Au ''Sunset Club'' , en Nov 2014, à Paris :

'Voodoo Man'


Installée depuis deux ans en région parisienne, nous la retrouvons dans le cadre du 'ARTE concert festival', enregistrée durant sa prestation à la ''Gaieté lyrique'', en 2017:



Et encore à Paris, en Juin 2018, au ''Musée de la vie romantique'' :

'I ain't got no friends'


Diva au look difficile à qualifier, Sarah la Magnifique semble s'être quelque peu assagie, ces derniers temps, modérant à la fois son exaltation et son apparence, vraisemblablement afin de mieux coller aux ''canons'' des labels.
Décision avisée puisque la voilà qui sort, ce mois-ci chez Blue Note, l'album 'Blood siren', produit par Renaud Letang et Chilly Gonzales, et dont voici quelques  extraits :

'Devil's prospects' – Sarah McCoy



'New Orleans'



'Boogieman'


Vous pourrez retrouver l'ensemble des titres de cet album dans le blog des sorties CD ( http://www.aupaysdublues.com/t8546-sarah-mccoy-blood-siren-2019#197383 )

Je l'avais découvert lors d'une chronique de Djubaka programmateur musical de France Inter et j'avais été scotché par sa voix et son interprétation. Plus tard Chilly Gonzales qui a travaillé entre autre avec Feist une artiste que j'adore, disait tout le bien qu'il pensait de cette fauleuse voix

Ça fait un moment que je vois son nom un peu partout, mais je n'avais jamais écouté.
Merci pour la découverte, je vais aller creuser !