Blind Boy Fuller

Blind Boy Fuller




Blind Boy Fuller a connu une carrière très courte, s'étalant sur environ six années mais cela ne l'a pas empêché d'être un des artistes à avoir le plus enregistré à l'époque et un des tenants les plus célèbres du Piedmont Blues. Sur sa National guitar il a tâté d'un peu tout les styles, de la slide au blues en passant par le ragtime.
Il est né en 1908 à Wadesboro et a passé la majeure partie de sa carrière musicale comme musicien de rue et de fêtes où il était apprécié pour sa capacité à offrir de nouvelles versions de titres connus d'autres bluesmen. Il est mort jeune le 13 février 1941 à Durham et laissera l'image d'un chanteur très expressif et d'un guitariste talentueux.


Disque conseillé :

Truckin' My Blues Away (1978) - compilation

Quelques info complémentaires à celles de Jungle , concernant Blind Boy Fuller, juste pour amener l’album (Heart ease blues) que j’écoute en ce moment…


Blind Boy Fuller (Fulton Allen de son vrai nom) (1907/08? – 1941) est décédé à Durham (NC) des suites d’une septicémie des voies urinaires.

C’était un chanteur et guitariste très représentatif du Piedmont blues, des plus populaires dans les années trente.

Blind Boy apprend très tôt la guitare, sous l’influence traditionnelle de ses aînés, lesquels perpétuent ces fameux ragtimes et blues ruraux. Et il apprend vite ! Il s’entraîne aussi à chanter à la façon des Field Hollers, d’une voix puissante.

Comme son nom d’artiste l’indique, il perd prématurément la vue durant son adolescence, à cause d’ulcères cornéens incurables, une des thèses émises, quant à cette cécité croissante, indiquant qu’il aurait subi une projection de produits chimiques de la part d’une petite amie plutôt colérique, une autre qu’il aurait été vitriolé par sa marâtre… Quoiqu’il en soit, malheureusement, il devient définitivement aveugle en 1928.

Aussi ne lui reste-t-il plus qu’à exercer ses talents de bluesman pour survivre, jouant aussi bien aux coins des rues que dans des entrepôts à tabac ou encore lors de House parties, sur Durham, Winston-Salem et Richmond.

Blind Boy a beaucoup été influencé par les enregistrements de Blind Blake, de même qu’à regarder le Révérend Gary Davis jouer.
Néanmoins son expression vocale reste rude, sans fioriture ni sentimentalisme excessif, le reflet de l’expérience d’un black, aveugle de surcroît, qui aurait goûté à tous les aléas de la rue. Ces textes en sont le vibrant témoignage.
Son jeu de steel guitare vigoureux, mais délié, est basé sur un finger picking de belle facture, alliant avec bonheur blues et rythmes rag.



A Durham, il fait figure d’émule pour des bluesmen tels Floyd Council, Richard Trice, Sonny Terry ou George Washington (aka Bull City Red).

Il semble qu’il commence à enregistrer en 1935 pour l’American Recording Company sous la férule de James Baxter Long, avec pour partenaires Gary Davis et G.Washington. C’est d’ailleurs ce même manager qui lui choisit son nom de scène.

Durant les cinq années suivantes, il enregistre énormément, sous de multiples labels.

En 38, Fuller est incarcéré pour avoir tiré à l’arme à feu sur son épouse, la blessant à la jambe. Il rate ainsi la formidable opportunité d’un concert à New York, le "Spirituals to Swing" organisé par John Hammond. Sonny Terry l’y remplace, avec en prime, le succès qui y fit suite…

Il n’empêche que Blind Boy Fuller reste une figure incontournable du Piedmont blues.
On lui doit d’excellents ragtimes comme Step it up and Go, Rag Mama rag, Truckin’ my blues away mais aussi des blues plus orientés Delta tels Lost lover blues, I’m a Rattlesnakin’ Daddy, Too many women blues, You got to have your dollar. *





Comme Jungle, je recommande l’album Truckin’ my blues away:
14 titres à la steel, dont certains atteignent des records de vélocité dans l’exécution du picking.
Les lents Homesick and lonesome blues, et Walking my troubles away , slidés, sont magnifiques!

Et juste derrière, celui-ci:


Blind Boy Fuller – Heart Ease Blues (The blues Collection)
20 titres joués au résonateur, ici encore, pour la plupart très entraînants (toujours dans une veine très ragtime). Deux-trois autres morceaux plus influencés deep south et puis autant de spirituals. Le son est un brin sourd, il y a quelques craquements, bien sûr, mais c’est une rétrospective très intéressante.


* Source principale: Wikipedia

Quelques vidéo, pour finir:

Et pour completer encore un peu les infos de Jungle et Flovia, voir cet excellent article sur la Gazette de Greenwood :
http://www.gazettegreenwood.net/an2003/n54/numero54ter.htm

En 1926, il épouse Cora Mae Martin il a 17 ans et elle 14.

Sinon j'aurais dit qu'il écoutait Révérend Gary Davis jouer, pas regardait.
Bon bluesman dont on parle trop peu et bon boulot Flo.

Old_Debris a écrit:
Sinon j'aurais dit qu'il écoutait Révérend Gary Davis jouer, pas regardait.

Oops... glurpp ... Sorry! Je pourrais te parler de 'lumière intérieure' pour tenter de rattraper ce mega lapsus, mais finalement, je crois que je vais m'abstenir ... Ah, mon Odé vigilant, rien ne t'échappe! (Du coup, j'en rectifie illico un autre, dont je viens de m'apercevoir, et qui a bien dû te faire sourire aussi! ... )

Comme d'hab je ne connais pas. A part le fameux Truckin my Blues qui me renvoie toujours à la version de Hot Tuna avec Papa John Creach!!! Merci à vous.
Juste un truc, en bon français, je ne voyage que dans ma tête. Je me fais une idée vague de la situation géographique du Piedmont , pour ce genre de bio, pouvez vous mettre un p'tit mot en plus pour les ignares, lorsqu'il ne s'agit pas du Delta, des côtes Ouest ou Est??? Je vais aller retrouver Blind Boy par le Train du Blues sur le site.
Merci encore.

en gros pour le blues le Piedmont ce sont les états de Caroline du nord et du sud, de Georgie et de Virginie
soit plus à l'est que les régions traditionnelles

Salut, j'ai vu que cet artiste ne figurait pas sur le forum, et comme je cherche des infos sur ce personnage Alors je relaye un article trouvé sur le net :

Depuis sa Caroline du Nord, où il est né en 1907 et a passé l’essentiel de sa courte vie à chanter à la sortie des entrepôts de tabac, Blind Boy FULLER a influencé tout un pan du Country Blues, celui du finger-picking et des mélodies virevoltantes caractéristiques du Piedmond Blues de la côte Est.



Il est le seul artiste de Blues traditionnel à connaître un immense succès commercial à la fin des années 30, alors que la crise économique a décimé les carrières des pionniers du genre et que les influences urbaines font déjà évoluer le Blues vers des expressions plus sophistiquées.



"Truckin’ My Blues Away", "Rag Mama Rag", "Step It Up And Go" resteront inscrits comme des classiques. Bob DYLAN, le Grateful Dead et les Rolling Stones lui rendront hommage à travers des titres de son répertoire.



FULLER trouve sa voie en perdant la vue. On est en 1928, et pour gagner de quoi nourrir son jeune couple, il descend dans la rue. Il y passera plusieurs années avant d’être remarqué, en 1935, par le recruteur local de RCA et envoyé en studio. Musicien au sens mélodique efficace, chanteur habile et guitariste accompli, son succès sera immédiat.



Dès lors ses Blues accrocheurs, puis ses duos avec Sonny TERRY, vont régulièrement alimenter les juke-boxes de tous les Etats du Sud. De 1935 à 1940, avec plus de 130 titres à son actif, il conservera le même succès, sur disque comme dans les rues de Durham où il continue à assurer son gagne-pain quotidien jusqu’à ce qu’une infection l’emporte prématurément début 1941.



Sa vie aura été aussi brève et son influence aussi grande que celles du grand Robert JOHNSON dont il est une sorte d’alter ego pour la côte Est. Des versions plus romanesques de sa vie, mais sans crédit, le rapprochent parfois encore un peu plus de son illustre contemporain. Il y est d’abord aveuglé par une marâtre cruelle et finit empoisonné. Mais Blind Boy FULLER était un homme sans histoire, à peine connu dans sa propre région pendant que la moitié du pays s’arrachait ses disques.



Lorsqu’il meurt, sa réputation est telle que son jeune disciple Brownie McGHEE lui consacre un Blues, "Death Of Blind Boy Fuller", et se produit un temps sous le nom de "Blind Boy Fuller II" avant de lui succéder au côté de Sonny TERRY pour un duo qui deviendra le plus célèbre du Blues.



texte de J.C. LEGROS pour Abc Blues & Soul.

Si vous avez d'autre infos

He bien il y a un index en tête des forums sur les musiciens, c'est plus facile pour trouver un artiste, le plus difficile étant de définir sa catégorie mais l'on s'y fait et dans l'index de blues rural, il y a Blind Boy Fuller, donc on en a déjà parlé, cela dit sans vouloir te chagriner.
https://bluesland.forumactif.com/le-blues-rural-f46/blind-boy-fuller-t3898.htm

bon ok j'ai pas tout compris alors... vous pouvez fermer ou supprimer. Milles excuses

pas de souci, t'inquiètes pas

je vais regrouper les deux sujets

Pour connaitre, en long, en large, en travers et même en français, la vie de Blind Boy Fuller, lire cette excellente biographie publiée sur la Gazette de Greenwood :
http://www.gazettegreenwood.net/an2003/n54/numero54ter.htm

Pour info, le guitariste Rory Gallagher à repris quelques titres de Blind Boy Fuller, notamment Pistol Slapper Blues et Rag Mama Rag, magnifiquement interprétés en 1976 au Rock Palast :

Guy Roël bluesman émérite de notre Alsace reprend plusieurs titres de Blin Boy Fuller dont notamment I'm a rattlesnake daddy je vous le conseille c'est carrément super

http://www.jazzenligne.com/Guy-Roel-the-Blues-Man-Unplugged-album-Jazz,5013.html

Blind boy Fuller avait joué avec les frères Trice (Willie et Richard)

Il existe un Little Boy Fuller ayant enregistré pour Savoy en 1947 donc après la mort de Fuller, il s'agit de Richard Trice, une façon de se souvenir ?
Il me semble bien que ces enregistrements sont restés inédits, on pourrait donc les voir ressortir à un moment où un autre.



Un des titres de 47 enregistré en 1967 sous le nom de Richard Trice