BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
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BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
'Tention, sujet casse tête et légèrement psychopatouille. Conseil : laisser mûrir
Le BLUES a 2 sens : on en parle comme d'une émotion d'une part (genre spleen ou cafard), et comme une expression musicale d'autre part.
A Bluesland on parle surtout du Blues comme expression musicale, en la rattachant d'ailleurs souvent et avec brio à ses différents contextes culturels. Mais on parle moins de l'émotion. Car c'est difficile de dire une émotion. Et puis ce n'est pas la vocation première du Forum de ... soigner ! C'est pourtant elle, cette émotion, qui déclenche il me semble, qui est à l'origine de l'expression musicale que l'on appelle BLUES et pour ma part, la technique m'intéresserait moins si elle ne servait pas si bien l'émotion. Et je trouve qu'elle lui colle parfaitement bien (que ça en est curieux, que ça pourrait faire l'objet d'une autre question) !
Tous ici, à des niveaux et pour des raisons divers, sommes mordus de Blues. Mais lions nous forcément le Blues dans ses 2 aspects, émotion et musique ?
Pour ma part, je me nourris (et le mot n'est pas trop fort) du Blues (musique) pour soigner mon blues (cafard) à un niveau ou à un autre.
QUESTION : Vivez vous la même chose et si oui, qu'est ce qui pour vous est (ou a été) déclencheur de l'émotion dans votre quotidien et qui du coup vous a fait vous tourner vers le Blues, expression musicale ??
J'avais prévenu, question casse tête
Le BLUES a 2 sens : on en parle comme d'une émotion d'une part (genre spleen ou cafard), et comme une expression musicale d'autre part.
A Bluesland on parle surtout du Blues comme expression musicale, en la rattachant d'ailleurs souvent et avec brio à ses différents contextes culturels. Mais on parle moins de l'émotion. Car c'est difficile de dire une émotion. Et puis ce n'est pas la vocation première du Forum de ... soigner ! C'est pourtant elle, cette émotion, qui déclenche il me semble, qui est à l'origine de l'expression musicale que l'on appelle BLUES et pour ma part, la technique m'intéresserait moins si elle ne servait pas si bien l'émotion. Et je trouve qu'elle lui colle parfaitement bien (que ça en est curieux, que ça pourrait faire l'objet d'une autre question) !
Tous ici, à des niveaux et pour des raisons divers, sommes mordus de Blues. Mais lions nous forcément le Blues dans ses 2 aspects, émotion et musique ?
Pour ma part, je me nourris (et le mot n'est pas trop fort) du Blues (musique) pour soigner mon blues (cafard) à un niveau ou à un autre.
QUESTION : Vivez vous la même chose et si oui, qu'est ce qui pour vous est (ou a été) déclencheur de l'émotion dans votre quotidien et qui du coup vous a fait vous tourner vers le Blues, expression musicale ??
J'avais prévenu, question casse tête
T.Jiel- ça marche pô chez moi
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
tout simplement un état d'esprit
je ne pense pas qu'il y ait un ordres bien précis c'est a dire l'émotion d'abord
ensuite la musique ou vice versa.
pour moi c'est tout dépent se que l'on resent
le blues c'est une chose que l'on sent soit on la soit on la pas.
Pour moi le blues est tout simplement se que l'on vit chaque jour
que se soit des bon moment ou des mauvais.
Toi Jeluta toi qui a écouter "Bad Love" malgré ses 12 minute,
c'est tout simplement se que j'ai vécu et se que j'ai ressenti.
ya pas trop de casse tête la dedans tout simplement un état d'esprit
je connais pas mal de bluesman qui ont une trés grande technique etc...
mais derrière ya rien du tout
aucune émotion, en général ils sont figé sur scène avec leurs guitare et rien...
je pense que se sont des gens qui n'ont pas vécu grand chose
et qui n'ont pas beaucoup de chose a raconter donc rien a exprimer.
On en revien toujour au même point,
soit tu le sens soit tu le sens pas
a+
jimmy
tout simplement un état d'esprit
je ne pense pas qu'il y ait un ordres bien précis c'est a dire l'émotion d'abord
ensuite la musique ou vice versa.
pour moi c'est tout dépent se que l'on resent
le blues c'est une chose que l'on sent soit on la soit on la pas.
Pour moi le blues est tout simplement se que l'on vit chaque jour
que se soit des bon moment ou des mauvais.
Toi Jeluta toi qui a écouter "Bad Love" malgré ses 12 minute,
c'est tout simplement se que j'ai vécu et se que j'ai ressenti.
ya pas trop de casse tête la dedans tout simplement un état d'esprit
je connais pas mal de bluesman qui ont une trés grande technique etc...
mais derrière ya rien du tout
aucune émotion, en général ils sont figé sur scène avec leurs guitare et rien...
je pense que se sont des gens qui n'ont pas vécu grand chose
et qui n'ont pas beaucoup de chose a raconter donc rien a exprimer.
On en revien toujour au même point,
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jimmy
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Une émotion certainement. Mais plus dans ce qu'exprime le bluesman que dans ce que je peux ressentir lorsque j'écoute.
Je m'explique : je n'ai pas de musique de prédilection quand j'ai le blues, d'ailleurs ça serait plutôt du hard-rock dans ce cas
Mais lorsque j'écoute du blues, à l'inverse d'autres musiques, j'ai besoin de ressentir des émotions dans ce que joue ou chante l'artiste pour apprécier à sa juste valeur la musique. Comment je puis les ressentir ? je serais bien incapable de l'expliquer tellement c'est subjectif.
bref je n'associe pas mon humeur à l'écoute du blues mais plus l'humeur du musicien
Je m'explique : je n'ai pas de musique de prédilection quand j'ai le blues, d'ailleurs ça serait plutôt du hard-rock dans ce cas
Mais lorsque j'écoute du blues, à l'inverse d'autres musiques, j'ai besoin de ressentir des émotions dans ce que joue ou chante l'artiste pour apprécier à sa juste valeur la musique. Comment je puis les ressentir ? je serais bien incapable de l'expliquer tellement c'est subjectif.
bref je n'associe pas mon humeur à l'écoute du blues mais plus l'humeur du musicien
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Ceci dit, le blues n'est pas nécessairement signe de désespoir, de tristesse, de désillusions, de trahisons mais peut très bien aussi véhiculer de l'espérance, de l'espoir en des jours meilleurs,... Donc selon notre état d'esprit du moment, le message du musicien peut être perçu différemment et l'émotion véhiculée (ou ressentie) peut donc changer énormément alors que le morceau en lui-même n'a pas changé...
Je pense que l'écoute du blues ou même d'autres styles de musique est à la base lié à notre personnalité et à notre sensibilité à ce style. De plus, après il faut également être réceptif à un artiste et là peut encore rentrer en jeu un lien affectif pour telle ou telle raison. D'ailleurs, je fais partie des personnes à dire "ah oui mais si tu me parles de tel artiste, je perds tout esprit critique... je suis une véritable groupie" . Donc un message peut-être très bien perçu par certains et pas par d'autres.
Après la technique peut devenir assez importante selon la manière dont on écoute la musique. A certains moments, on a un peu plus envie de quelque chose de posé et où on fera attention aux émotions qui passent et à d'autres moments on aimera à écouter quelque chose qui "sonne bien" même si l'émotion en elle-même y est moins présente. Bref selon moi, un état d'esprit et nos envies à un moment précis.
Peut-être qu'une question qui découle directement de la tienne serait : "est-ce que ce sont nos vies qui influencent la musique qu'on écoute ou est-ce la musique qu'on écoute qui influence nos vies, nos choix, nos états d'esprit,...?"
Je pense que l'écoute du blues ou même d'autres styles de musique est à la base lié à notre personnalité et à notre sensibilité à ce style. De plus, après il faut également être réceptif à un artiste et là peut encore rentrer en jeu un lien affectif pour telle ou telle raison. D'ailleurs, je fais partie des personnes à dire "ah oui mais si tu me parles de tel artiste, je perds tout esprit critique... je suis une véritable groupie" . Donc un message peut-être très bien perçu par certains et pas par d'autres.
Après la technique peut devenir assez importante selon la manière dont on écoute la musique. A certains moments, on a un peu plus envie de quelque chose de posé et où on fera attention aux émotions qui passent et à d'autres moments on aimera à écouter quelque chose qui "sonne bien" même si l'émotion en elle-même y est moins présente. Bref selon moi, un état d'esprit et nos envies à un moment précis.
Peut-être qu'une question qui découle directement de la tienne serait : "est-ce que ce sont nos vies qui influencent la musique qu'on écoute ou est-ce la musique qu'on écoute qui influence nos vies, nos choix, nos états d'esprit,...?"
Invité- Invité
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
La vie d'un forum c'est champion pour s'élargir les idées. Au départ on voit les choses avec sa (petite) lorgnette, on ouvre la boite et, miracle, tu as droit aux regards des autres qui sont ... souvent différents. Et ça, c'est précieux!
Ha ben je vois que vous êtes inspirés ce matin ! Le robinet est ouvert, continuez ...
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T.Jiel- ça marche pô chez moi
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Date d'inscription : 26/09/2008
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
On touche là dans le deep subjectif propre à chacun, à sa vie, ses émotions, ses expériences bonnes ou mauvaises, ses influences (car nous sommes tous influencables).....
Pour ma part, j'ai découvert le blues dans les 60's avec les Stones & brian jones, puis avec les blues brakers. Sans analyser vraiment au tout début que c'était du Blues, mais parcequ'il y avait une ambiance "gimmick-turnaround" qui m'envoutait un poil. Et puis c'est devenu au fur et à mesure un peu plus à la mode et des zicos de talent s'y sont attelés et m'ont permis de découvrir leurs influences originales et là, j'ai fait un retour prodigieux vers le passé avec des vieux blackos qui avec une vieille pelle en bois à 3 balles + une capsule de bière clouée sous la semelle et une voix à te donner la chair de poule te faisait un morceau hypnotique qui te rentre dans la tête et dont le gimmick ne te quitte plus à tout jamais.
Et en rentrant dedans tu comprends que toute la pyramide de la musique que t'essayes de jouer avec ta gratte, "elle vient de là .... elle vient du blues"
Et tu te piques au jeu, tout en continuant à jouer d'autres styles de zic, mais dès que tu te poses dans un coin avec ta gratte sans but précis, avec simplement le besoin d'évasion que te procure ta guitare .... eh ben, inconsciemment tu dérapes vers des riffs et des rythmiques syncopées de blues basique sans l'avoir voulu.
Alors maintenant, quant à savoir qui des 2 est venu le premier, l'oeuf ou la poule? si je joue quand j'ai le blues ou si quand je joue j'attrappe le blues ? me suis pas encore pschycanalisé sur le sujet.
Je crois que quand on aime bien profond: ça devient inconscient. Alors quand on prend sa gratte, la preuve par 9 c'est que sans y penser si on attaque "you gotta move" I see that woman, down on the street .... Alors, là on sait que c'est foutu, la picouse a été bien faite et qu'il n'y a pas d'antidote.
Donc en résumé, pour moi, le blues est plus un refuge ou un exutoire qu'une mode. Et celà même sans forcément avoir traduit le contenu des paroles.
Aware, non? cf JCV
"La vérité est ailleurs ....."
Pour ma part, j'ai découvert le blues dans les 60's avec les Stones & brian jones, puis avec les blues brakers. Sans analyser vraiment au tout début que c'était du Blues, mais parcequ'il y avait une ambiance "gimmick-turnaround" qui m'envoutait un poil. Et puis c'est devenu au fur et à mesure un peu plus à la mode et des zicos de talent s'y sont attelés et m'ont permis de découvrir leurs influences originales et là, j'ai fait un retour prodigieux vers le passé avec des vieux blackos qui avec une vieille pelle en bois à 3 balles + une capsule de bière clouée sous la semelle et une voix à te donner la chair de poule te faisait un morceau hypnotique qui te rentre dans la tête et dont le gimmick ne te quitte plus à tout jamais.
Et en rentrant dedans tu comprends que toute la pyramide de la musique que t'essayes de jouer avec ta gratte, "elle vient de là .... elle vient du blues"
Et tu te piques au jeu, tout en continuant à jouer d'autres styles de zic, mais dès que tu te poses dans un coin avec ta gratte sans but précis, avec simplement le besoin d'évasion que te procure ta guitare .... eh ben, inconsciemment tu dérapes vers des riffs et des rythmiques syncopées de blues basique sans l'avoir voulu.
Alors maintenant, quant à savoir qui des 2 est venu le premier, l'oeuf ou la poule? si je joue quand j'ai le blues ou si quand je joue j'attrappe le blues ? me suis pas encore pschycanalisé sur le sujet.
Je crois que quand on aime bien profond: ça devient inconscient. Alors quand on prend sa gratte, la preuve par 9 c'est que sans y penser si on attaque "you gotta move" I see that woman, down on the street .... Alors, là on sait que c'est foutu, la picouse a été bien faite et qu'il n'y a pas d'antidote.
Donc en résumé, pour moi, le blues est plus un refuge ou un exutoire qu'une mode. Et celà même sans forcément avoir traduit le contenu des paroles.
Aware, non? cf JCV
"La vérité est ailleurs ....."
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Je considère pratiquement le blues comme une philosophie de la vie. Il y a toujours un bluesman, un morceau, pour agrémenter un moment de l'existence (qu'il soit bon ou mauvais). Tu y trouves toujours quelque chose pour t'aider à encaisser un sale coup ou pour sublimer un agréable moment. En ce sens, pour moi, c'est un formidable vecteur d'émotions.
Devil's Slide- Calembour ... bon
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
j'embarque ce débat très intéressant vers la planète blues, c'est plus sa place
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
N'étant ni noir, ni petit, ni moche je ne saurais rien dire de l'émotion.
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Old_Debris a écrit:N'étant ni noir, ni petit, ni moche je ne saurais rien dire de l'émotion.
Ha bah non, elle est trop facile celle là, c'est pas du jeu Odé
T.Jiel- ça marche pô chez moi
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Date d'inscription : 26/09/2008
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Old_Debris a écrit:N'étant ni noir, ni petit, ni moche je ne saurais rien dire de l'émotion.
en même temps Sammy Davis Junior était petit, noir, moche et borgne par dessus le marché, il était pas blues man pour autant
jb28- Chicago Hero
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
j'ai remarquer une petite question néanmoins trés interessante de la part de:
Big Eyed Fish:
Peut-être qu'une question qui découle directement de la tienne serait : "est-ce que ce sont nos vies qui influencent la musique qu'on écoute ou est-ce la musique qu'on écoute qui influence nos vies, nos choix, nos états d'esprit,...?"
je répondrait pour ma part que c'est un petit peut ma vie qui influence se que j'écoute.
Enfin voila je trouver cette question asser interessante
et j'ai voulu la souligné
a+
jimmy
Big Eyed Fish:
Peut-être qu'une question qui découle directement de la tienne serait : "est-ce que ce sont nos vies qui influencent la musique qu'on écoute ou est-ce la musique qu'on écoute qui influence nos vies, nos choix, nos états d'esprit,...?"
je répondrait pour ma part que c'est un petit peut ma vie qui influence se que j'écoute.
Enfin voila je trouver cette question asser interessante
et j'ai voulu la souligné
a+
jimmy
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Le cafard, la frustration, le désespoir etc... sont des sentiments partagés par tous dans tous les coins du monde et que chacun expérimente tout au long de sa vie. L'art est un moyen de les exprimer et d'une certaine façon de les éloigner en les stylisant et en les magnifiant. Rendre beau quelque chose de terrible est une manière si ce n'est de le "dompter", du moins de mieux le supporter.
Et c'est vrai que toutes les civilisations ont des formes musicales dont l'esprit est comparable à celui du blues. Le flamenco ou le tango, par exemple. Mais les formes musicales et l'expression en sont fort différentes, question de culture et d'histoire bien sûr.
Ce qui fait que nous sommes plus particulièrement attirés par le blues me semble provenir très prosaiquement de l'influence de la culture américaine. Et le fait que le blues, contrairement au tango et au flamenco, soit devenue une musique universellement appréciée et jouée m'en semble la preuve.
Alors oui, on aime le blues et on le joue parce qu'il traduit bien des sentiments que l'on éprouve et que quelque part il nous aide à les supporter. Mais pourquoi spécialement le blues ? parce que quelque part nous avons été un peu conditionnés à recevoir cette musique.
Bon, je sais, mon approche de la chose n'est pas très romantique...
Et c'est vrai que toutes les civilisations ont des formes musicales dont l'esprit est comparable à celui du blues. Le flamenco ou le tango, par exemple. Mais les formes musicales et l'expression en sont fort différentes, question de culture et d'histoire bien sûr.
Ce qui fait que nous sommes plus particulièrement attirés par le blues me semble provenir très prosaiquement de l'influence de la culture américaine. Et le fait que le blues, contrairement au tango et au flamenco, soit devenue une musique universellement appréciée et jouée m'en semble la preuve.
Alors oui, on aime le blues et on le joue parce qu'il traduit bien des sentiments que l'on éprouve et que quelque part il nous aide à les supporter. Mais pourquoi spécialement le blues ? parce que quelque part nous avons été un peu conditionnés à recevoir cette musique.
Bon, je sais, mon approche de la chose n'est pas très romantique...
Phil cotton color- Chicago Hero
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Date d'inscription : 30/12/2008
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Le Blues, mais à quel Blues fait on référence ? Celui de Son House ou celui de ZZ Top ? Celui de R. Johnson ou celui de S.R.V ? Le Blues chanté d'une voix éraillée et accompagné d'une guitare pas toujours bien accordée, ou bien celui bien calibré , millimétré, (ce qui ne vaut pas forçément dire sans émotion) de Clapton ? Le Blues traînant et nostalgique du Delta ou de la Louisiane, ou bien celui plus rythmé du Piedmont ?
N'y aurait il pas un style de Blues pour chaque moment de la vie ? Comme il pourrait y avoir plusieurs styles de musique pour un moment donné, une émotion donnée. Les soirs de spleen j'écouterai volontiers du Fado ou du Tango (du vrai, des faubourgs de Buenos Aires), pas forcément du Blues. D'ailleurs je trouve que le Blues peut avoir un côté revigorant : il nous fait appréhender les difficultés de la vie des noirs du Deep South, probablement bien pires que ce que nous pouvons connaître, et en même temps il nous montre l'extraordinaire capacité créatrice de ces musiciens, par une musique tellement « forte » qu 'elle inspire tout son siècle, et peut être même le suivant.
Et puis quoi de plus joyeux que de boeufer avec 2 potes sur un 12 bar blues in E qui va se prolonger au gré de l'inspiration de chacun ?
Perso, mes préférences vont au Prewar Blues que j'écoute quasiment tous les jours (merci O.D pour l'élargissement considérable de ma musicothèque) aussi bien au boulot que dans la voiture ou à la maison. Et puis un petit Clapton acoustique, une pincée de R.L Burnside, du Chicago Blues ,,, peu importent au fond mes états d'âme, la musique s'adapte à eux (à moins que cela soit le contraire ?)
Et pourquoi du Blues ? Parce que j'aime ça et que je ne sais pas forçément pourquoi.
N'y aurait il pas un style de Blues pour chaque moment de la vie ? Comme il pourrait y avoir plusieurs styles de musique pour un moment donné, une émotion donnée. Les soirs de spleen j'écouterai volontiers du Fado ou du Tango (du vrai, des faubourgs de Buenos Aires), pas forcément du Blues. D'ailleurs je trouve que le Blues peut avoir un côté revigorant : il nous fait appréhender les difficultés de la vie des noirs du Deep South, probablement bien pires que ce que nous pouvons connaître, et en même temps il nous montre l'extraordinaire capacité créatrice de ces musiciens, par une musique tellement « forte » qu 'elle inspire tout son siècle, et peut être même le suivant.
Et puis quoi de plus joyeux que de boeufer avec 2 potes sur un 12 bar blues in E qui va se prolonger au gré de l'inspiration de chacun ?
Perso, mes préférences vont au Prewar Blues que j'écoute quasiment tous les jours (merci O.D pour l'élargissement considérable de ma musicothèque) aussi bien au boulot que dans la voiture ou à la maison. Et puis un petit Clapton acoustique, une pincée de R.L Burnside, du Chicago Blues ,,, peu importent au fond mes états d'âme, la musique s'adapte à eux (à moins que cela soit le contraire ?)
Et pourquoi du Blues ? Parce que j'aime ça et que je ne sais pas forçément pourquoi.
jb28- Chicago Hero
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
je me lève avec le blues
je travaille avec le blues
je mange avec le blues
je me couche avec le blues
et parfois j'ai mème fais l'amour avec le blues.
john lee hooker
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fred-51- Mississippi Singer
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
ahah, j'aime la citation de John Lee Hooker :p)
Bon, pour ma part le blues c'est un truc vrai, ça sonne vrai en toi, que ce soit un moment de détresse car tu ne comprends pas ta chère et tendre! Que tu viens de perdre ton boulot, un ami, un parent.....
Ou bien quand tu réussis à comprendre ta chère et tendre, que tu réussis quelque-chose de grand pour toi et la tu veux dire ta joie à qui veut l'entendre
C'est de l'émotion mis en musique. Et vu que nous sommes des êtres normalement sensibles, et bien on résonne avec le blues car joué par quelqu'un que l'on écoute, ça rappel (fait résonner) des émotions ressenties physiquement en nous.....
Le ventre noué, les mains moite, one burbon, one sctoch, one beer please!
La pulsation rappelle celle du rythme cardiaque, et les mots et histoires véhiculées par le blues sont basées de vécu de gens ordinaires, à l'origine des esclaves, des fermiers, etc....
Bon, pour ma part le blues c'est un truc vrai, ça sonne vrai en toi, que ce soit un moment de détresse car tu ne comprends pas ta chère et tendre! Que tu viens de perdre ton boulot, un ami, un parent.....
Ou bien quand tu réussis à comprendre ta chère et tendre, que tu réussis quelque-chose de grand pour toi et la tu veux dire ta joie à qui veut l'entendre
C'est de l'émotion mis en musique. Et vu que nous sommes des êtres normalement sensibles, et bien on résonne avec le blues car joué par quelqu'un que l'on écoute, ça rappel (fait résonner) des émotions ressenties physiquement en nous.....
Le ventre noué, les mains moite, one burbon, one sctoch, one beer please!
La pulsation rappelle celle du rythme cardiaque, et les mots et histoires véhiculées par le blues sont basées de vécu de gens ordinaires, à l'origine des esclaves, des fermiers, etc....
Largol- Fever In The Bayou
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Moi je dirais que c'est une forme musicale qui correspond à un état d'esprit particulier, ce qui engendre une émotion.
C'était pareil quand j'écoutais du Hard-Rock toute la journée étant plus jeune, cela correspondait à mon état d'esprit de l'époque et donc à mon émotion du moment...
Je crois que la première fois que j'ai compris que j'aimais le Blues c'était au début des années 80 quand je suis allé voir " Les Blues Brothers " au cinéma, j'ai tout de suite accroché, car ça correspondait ce que je cherchais émotionnellement, peut-être de façon inconsciente d'ailleurs...
Sauf que ça ne m'a plus lâché !
C'était pareil quand j'écoutais du Hard-Rock toute la journée étant plus jeune, cela correspondait à mon état d'esprit de l'époque et donc à mon émotion du moment...
Je crois que la première fois que j'ai compris que j'aimais le Blues c'était au début des années 80 quand je suis allé voir " Les Blues Brothers " au cinéma, j'ai tout de suite accroché, car ça correspondait ce que je cherchais émotionnellement, peut-être de façon inconsciente d'ailleurs...
Sauf que ça ne m'a plus lâché !
Invité- Invité
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Marrant ça ! J'ai aussi écouté du hard/rock ado pour les mêmes raisons je pense, ensuite je suis passé au rock via le boss & Mellencamp en 1980 & pour finir au blues en 1989 via In Step chez un pote. J'ai un pote qui était aussi fan du movie des blues brothers mais j'ai finalement accroché plus tard sur ce film. Ce même pote est en outre fan de country mais il n'a pas réussi à me convertirmosquito69 a écrit:Moi je dirais que c'est une forme musicale qui correspond à un état d'esprit particulier, ce qui engendre une émotion.
C'était pareil quand j'écoutais du Hard-Rock toute la journée étant plus jeune, cela correspondait à mon état d'esprit de l'époque et donc à mon émotion du moment...
Je crois que la première fois que j'ai compris que j'aimais le Blues c'était au début des années 80 quand je suis allé voir " Les Blues Brothers " au cinéma, j'ai tout de suite accroché, car ça correspondait ce que je cherchais émotionnellement, peut-être de façon inconsciente d'ailleurs...
Sauf que ça ne m'a plus lâché !
PS : plutôt d'accord avec toi concernant d'abord l'émotion avant l'expression.
Invité- Invité
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Pour moi, c'est avant tout une forme musicale...
Pourquoi?
...toutes les musiques existent parce qu'elles s'adressent aux émotions, certaines plus "intellectuelles" ou plus "savantes" (en fait nécessitant un degré certain de culture pour être comprises) d'autres plus "roots" provocant une émotion directe (tout ceci sans y mettre de notion qualitative)
Il existe d'autres formes musicales qui jouent sur le "blues" en tant qu'émotion, donc pour moi, il y a souvent confusion entre le blues en tant que forme musicale et le terme qui parle d'un certain type d'émotions...
Tout cela pour dire qu'il existe toutes sortes de climats dans le blues, même des débuts:
Bien entendu, le climat le plus connu est celui de la misère sociale, qui bien souvent débouche sur la misère affective (la femme qui s'en va parce qu'elle n'en peut plus et s'en va chercher une meilleure vie...)
- Celui du travail dans les champs, à la limite de la survie, mais aussi le travail en communauté (les voisins qui viennent donner un coup de main pour la récolte - coutume héritée d'Afrique, avec les chants qui "aident à travailler" et qui sont partie intégrante du blues)
- Celui de la misère des grandes villes et de la dureté du contremaître (Chicago & Detroit par ex.) à partir des années 20
- Celui de la grivoiserie, qui n'a rien à voir avec ce qu'on appelle "avoir le blues"
- Les histoires de couple: le cocu (Backdoor man)
- Une certaine religiosité: dans le blues, le hoodoo (vaudou) les mojo hand, black cat bones etc...
- Des thèmes politiques aussi (on n'en parle que très peu) jamais partisan, mais parlant de certaines lois, certaines orientations (lois Jim Crow, New Deal... ou alors de certains maires particulièrement racistes ou bienfaiteurs) même de politique internationale (guerre de Corée, guerre froide...)
- le thème du "voyage" qui correspond à la grande émigration vers le Nord (le train)
Etc ... etc...
Donc, si bien entendu le "avoir le blues" est un thème majeur dans le blues - musique, c'est un peu court d'assimiler totalement les deux...
... Et puis, là, on ne parle que d'un blues "classique" noir et en gros de la 1ère moitié du XXème siècle, que penser du jeune bourgeois anglais ou ricain (ou autre) qui joue et chante cette musique (SRV, Clapton, Mayall etc etc ... ) ?
Personne ne me fera croire que ces gens-là ont la possibilité de ressentir même de très très loin la même chose (la même émotion) que le saisonnier noir du Delta ou du travailleur de Chicago dans les années 20 ou 30... et donc, ils ne feraient pas du blues?
Pourquoi?
...toutes les musiques existent parce qu'elles s'adressent aux émotions, certaines plus "intellectuelles" ou plus "savantes" (en fait nécessitant un degré certain de culture pour être comprises) d'autres plus "roots" provocant une émotion directe (tout ceci sans y mettre de notion qualitative)
Il existe d'autres formes musicales qui jouent sur le "blues" en tant qu'émotion, donc pour moi, il y a souvent confusion entre le blues en tant que forme musicale et le terme qui parle d'un certain type d'émotions...
Tout cela pour dire qu'il existe toutes sortes de climats dans le blues, même des débuts:
Bien entendu, le climat le plus connu est celui de la misère sociale, qui bien souvent débouche sur la misère affective (la femme qui s'en va parce qu'elle n'en peut plus et s'en va chercher une meilleure vie...)
- Celui du travail dans les champs, à la limite de la survie, mais aussi le travail en communauté (les voisins qui viennent donner un coup de main pour la récolte - coutume héritée d'Afrique, avec les chants qui "aident à travailler" et qui sont partie intégrante du blues)
- Celui de la misère des grandes villes et de la dureté du contremaître (Chicago & Detroit par ex.) à partir des années 20
- Celui de la grivoiserie, qui n'a rien à voir avec ce qu'on appelle "avoir le blues"
- Les histoires de couple: le cocu (Backdoor man)
- Une certaine religiosité: dans le blues, le hoodoo (vaudou) les mojo hand, black cat bones etc...
- Des thèmes politiques aussi (on n'en parle que très peu) jamais partisan, mais parlant de certaines lois, certaines orientations (lois Jim Crow, New Deal... ou alors de certains maires particulièrement racistes ou bienfaiteurs) même de politique internationale (guerre de Corée, guerre froide...)
- le thème du "voyage" qui correspond à la grande émigration vers le Nord (le train)
Etc ... etc...
Donc, si bien entendu le "avoir le blues" est un thème majeur dans le blues - musique, c'est un peu court d'assimiler totalement les deux...
... Et puis, là, on ne parle que d'un blues "classique" noir et en gros de la 1ère moitié du XXème siècle, que penser du jeune bourgeois anglais ou ricain (ou autre) qui joue et chante cette musique (SRV, Clapton, Mayall etc etc ... ) ?
Personne ne me fera croire que ces gens-là ont la possibilité de ressentir même de très très loin la même chose (la même émotion) que le saisonnier noir du Delta ou du travailleur de Chicago dans les années 20 ou 30... et donc, ils ne feraient pas du blues?
gorax- Delta King
- Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 21/10/2005
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
C'est très intéressant comme débat Pour ma part je rejoins un peu Jungle et un peu Gorax Je n'écoute pas du Blues quand je vais mal mais plutôt du Folk indépendant genre Ani Difranco ou Anais Mitchelle ou même Chris Whitley ca ca correspond pile poil à ma mélancolie, probablement que le Blues des noirs américaisn est un peu trop loin de ma condition de petit bourgeois blanc pour que je sois en osmose avec. Attention ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit J'adore l'émotion que véhiculent les chanteurs de Blues et je m'y associe en quelque sorte, mais elle ne me permet pas de m'identifier à celle-ci mais plutôt de faire vibrer ma corde sensible. Ce qui est vrai également pour le Fado, l'Opéra parfois, la musique classique (comme certains morceaux de Sainte Colombe: Le tombeau des regrets dans "tous les matins du monde") ou la musique du Nordeste du Brésil ou certains airs du Cap Vert comme la Morna
Après c'est vrai que la Forme Blues peut véhiculer tellemnets d'émotion différente que je ne la cantonne pas au Spleen que je peux ressentir
Après c'est vrai que la Forme Blues peut véhiculer tellemnets d'émotion différente que je ne la cantonne pas au Spleen que je peux ressentir
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Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Et puis, ne pas oublier que les genres sont extrêmement "solubles" aux USA: bien moins cloisonnés que ce qu'on imagine ici.
Même lorsque la ségrégation prévalait, les musiques "noires et blanches" s'inter-influençaient: le banjo dans la musique des blancs, le blues dans la country, le jazz new-orleans dans le jazz des chicagoans, à une époque où il était hors de question pour un noir d'entrer dans une boîte blanche etc...
et puis, combien de musiciens n'ont-ils pas vogué du blues au jazz, à la variéte la plus "soupe"?
Même lorsque la ségrégation prévalait, les musiques "noires et blanches" s'inter-influençaient: le banjo dans la musique des blancs, le blues dans la country, le jazz new-orleans dans le jazz des chicagoans, à une époque où il était hors de question pour un noir d'entrer dans une boîte blanche etc...
et puis, combien de musiciens n'ont-ils pas vogué du blues au jazz, à la variéte la plus "soupe"?
Dernière édition par gorax le Jeu 3 Mar 2011 - 18:12, édité 1 fois
gorax- Delta King
- Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 21/10/2005
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
Jolie analyse, une fois de plus, Gorax!!
Et pour ma part, je suis presque intégralement en accord avec ton argumentation, à un détail près cependant.
Effectivement, l'appartenance à un milieu social plus privilégié n'empêche pas de jouer du blues!
Par contre, y exceller relève d'un autre facteur autrement plus important: celui d'en ressentir la viscérale nécessité!
Que ce soit d'ailleurs simplement d'aimer en écouter ou mieux encore, de l'interpréter, à un moment donné ce besoin naît d'une urgence.
Comme si tout à coup, l'on était touché par son appel et que l'on se dise: "Voilà, c'est exactement ça que je ressens intimement dans ma chair et dans mon âme!!!" .
Là, tout de suite ou depuis longtemps déjà, sans même le savoir!
Au cours d'une vie, tant d'évènements particuliers vous y incitent, qu'ils soient malheureux, d'ordre personnel ou non, ou bien qu'ils soient encore le résultat d'une prise de conscience plus globale face aux injustices de ce monde.
Ils font que, subitement, à l'occasion d'une écoute, l'on se reconnaît dans cette musique.
Le blues se fait alors l'écho de notre propre malaise intérieur, avec déjà l'impression d'une véritable symbiose émotionnelle, mais il se peut également se révéler une certaine forme d'exutoire.
Et d'ajouter que, faisant vibrer cette corde émotionnelle toute particulière à un instant précis, pour toujours il s'insinue en nous, que l'horizon de notre vie s'éclaircisse ou non. A l'état latent pour certains, il refera surface sitôt le moindre trouble.
Alors que chez d'autres, l'emprise du blues sera d'emblée si forte que l'addiction deviendra quasi totale!
Aussi, pourquoi certains guitaristes, jugés en outre par la plupart comme d'excellents performers (l'exemple le plus frappant étant probablement Malmsteem...), ne parviennent pas à faire passer cette émotion typique du blues, ce fameux feeling?
On pourrait avancer l'hypothèse qu'ils n'ont pas la fibre ancrée en eux, pour n'avoir jamais non plus ressenti ce déclic singulier?
Autre exemple, a contrario: regarde combien le décès dramatique du fils de Clapton a pu avoir une incroyable répercussion sur sa façon de jouer.
Je ne l'ai, quant à moi, jamais trouvé aussi touchant qu'à cette triste période!
Que cette souffrance sans nom ait profondément exacerbé sa sensibilité, lui ait donné un caractère infiniment plus 'à fleur de peau', aucun doute!
Ainsi, et à mon sens toujours, n'importe quel quidam, qu'il soit musicien ou simple mélomane, est à même de trouver un jour ou l'autre' l'illumination' blues! Parce que notre réserve d'émotions est là, en nous, et qu'il suffit d'un élément déclencheur pour que la vanne s'ouvre.
Juste que je verrais bien les aléas de la vie en décider, au final...
Et pour ma part, je suis presque intégralement en accord avec ton argumentation, à un détail près cependant.
Effectivement, l'appartenance à un milieu social plus privilégié n'empêche pas de jouer du blues!
Par contre, y exceller relève d'un autre facteur autrement plus important: celui d'en ressentir la viscérale nécessité!
Que ce soit d'ailleurs simplement d'aimer en écouter ou mieux encore, de l'interpréter, à un moment donné ce besoin naît d'une urgence.
Comme si tout à coup, l'on était touché par son appel et que l'on se dise: "Voilà, c'est exactement ça que je ressens intimement dans ma chair et dans mon âme!!!" .
Là, tout de suite ou depuis longtemps déjà, sans même le savoir!
Au cours d'une vie, tant d'évènements particuliers vous y incitent, qu'ils soient malheureux, d'ordre personnel ou non, ou bien qu'ils soient encore le résultat d'une prise de conscience plus globale face aux injustices de ce monde.
Ils font que, subitement, à l'occasion d'une écoute, l'on se reconnaît dans cette musique.
Le blues se fait alors l'écho de notre propre malaise intérieur, avec déjà l'impression d'une véritable symbiose émotionnelle, mais il se peut également se révéler une certaine forme d'exutoire.
Et d'ajouter que, faisant vibrer cette corde émotionnelle toute particulière à un instant précis, pour toujours il s'insinue en nous, que l'horizon de notre vie s'éclaircisse ou non. A l'état latent pour certains, il refera surface sitôt le moindre trouble.
Alors que chez d'autres, l'emprise du blues sera d'emblée si forte que l'addiction deviendra quasi totale!
Aussi, pourquoi certains guitaristes, jugés en outre par la plupart comme d'excellents performers (l'exemple le plus frappant étant probablement Malmsteem...), ne parviennent pas à faire passer cette émotion typique du blues, ce fameux feeling?
On pourrait avancer l'hypothèse qu'ils n'ont pas la fibre ancrée en eux, pour n'avoir jamais non plus ressenti ce déclic singulier?
Autre exemple, a contrario: regarde combien le décès dramatique du fils de Clapton a pu avoir une incroyable répercussion sur sa façon de jouer.
Je ne l'ai, quant à moi, jamais trouvé aussi touchant qu'à cette triste période!
Que cette souffrance sans nom ait profondément exacerbé sa sensibilité, lui ait donné un caractère infiniment plus 'à fleur de peau', aucun doute!
Ainsi, et à mon sens toujours, n'importe quel quidam, qu'il soit musicien ou simple mélomane, est à même de trouver un jour ou l'autre' l'illumination' blues! Parce que notre réserve d'émotions est là, en nous, et qu'il suffit d'un élément déclencheur pour que la vanne s'ouvre.
Juste que je verrais bien les aléas de la vie en décider, au final...
Flovia- The voice of Bluesland
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Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
merci Flovia je te suis tout-à-fait à un point près (et qui en fait ne retire rien à la justesse de ton propos):
il me semble que le fils d'EC est décédé dans les '90, je ne vois pas d'énorme différence dans le feeling et le "ressenti" de Clapton après, j'irais même jusqu'à dire que sa période Bluesbreakers et même Cream est une des plus productives, celle où sa créativité était la plus forte, sur base de blues traditionnels.
Son Tears in Heaven, dédié à cet évènement n'est pas à proprement parler empreint d'une émotion comparable à celle qu'il exprimait dans Crossroads, une chanson, certes belle et poignante, mais parlons-nous là de blues ?(tu vas me dire que je chipote et tu as sans doute raison !
... et puis, sur le milieu social, il me semblait justement avoir souligné que "ces jeunes bourgeois" jouent et "font" du blues même s'ils ne peuvent avoir le même ressenti que les mecs du Delta au début du siècle...
il me semble que le fils d'EC est décédé dans les '90, je ne vois pas d'énorme différence dans le feeling et le "ressenti" de Clapton après, j'irais même jusqu'à dire que sa période Bluesbreakers et même Cream est une des plus productives, celle où sa créativité était la plus forte, sur base de blues traditionnels.
Son Tears in Heaven, dédié à cet évènement n'est pas à proprement parler empreint d'une émotion comparable à celle qu'il exprimait dans Crossroads, une chanson, certes belle et poignante, mais parlons-nous là de blues ?(tu vas me dire que je chipote et tu as sans doute raison !
... et puis, sur le milieu social, il me semblait justement avoir souligné que "ces jeunes bourgeois" jouent et "font" du blues même s'ils ne peuvent avoir le même ressenti que les mecs du Delta au début du siècle...
gorax- Delta King
- Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 21/10/2005
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
C'est quand même le propre de l'art en général que de faire écho à notre personnalité profonde et de procurer des émotions plus ou moins intenses. Et c'est sans doute la musique qui est l'art le plus directement et immédiatement accessible au commun des mortels, bien qu'elle nécessite aussi, comme les autres formes artistiques, plus ou moins d'initiation et de compréhension de ses codes pour être vraiment appréciée.
Que l'émotion musicale plus que d'autres arts renvoit souvent, mais pas toujours, à une certaine mélancolie qui d'ailleurs, au delà des circonstances de la vie, est assez inhérente à notre condition humaine, prouve sans doute que la musique est le vecteur le mieux adapté à celà. Dans ce contexte, le Blues est évidemment en première ligne mais à mon avis pas plus que beaucoup d'autres musiques bien différentes, y compris la musique classique. Après bien entendu tout est question de goûts et de culture.
Franchement, pour prendre une musique "comparable", je ne pense pas que le Flamenco soit moins intense et moins "urgent" que le Blues. Alors bien sûr le Blues véhicule souvent un cortège d'émotions plutôt dures et tristes, émotions que dans le langage courant on appelle "Blues". Mais il n'y a pas bijection entre les deux !
Que l'émotion musicale plus que d'autres arts renvoit souvent, mais pas toujours, à une certaine mélancolie qui d'ailleurs, au delà des circonstances de la vie, est assez inhérente à notre condition humaine, prouve sans doute que la musique est le vecteur le mieux adapté à celà. Dans ce contexte, le Blues est évidemment en première ligne mais à mon avis pas plus que beaucoup d'autres musiques bien différentes, y compris la musique classique. Après bien entendu tout est question de goûts et de culture.
Franchement, pour prendre une musique "comparable", je ne pense pas que le Flamenco soit moins intense et moins "urgent" que le Blues. Alors bien sûr le Blues véhicule souvent un cortège d'émotions plutôt dures et tristes, émotions que dans le langage courant on appelle "Blues". Mais il n'y a pas bijection entre les deux !
Phil cotton color- Chicago Hero
- Nombre de messages : 5303
Age : 69
Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: BLUES une émotion d'abord, une forme musicale ensuite ?
très clairement exprimé! je ne connaissais pas ce terme de "bijection": il est tout-à-fait approprié!
... Que la musique soit "l'art le plus directement..." : ne pas oublier tout de même que si chez nous la poésie (l'Art) a quasiment disparu, il n'en n'est pas de même partout: fort présente en Amérique latine, même dans des milieux pas spécialement favorisés: elle remplit aussi ce rôle de "passeuse d'émotions"
... Que la musique soit "l'art le plus directement..." : ne pas oublier tout de même que si chez nous la poésie (l'Art) a quasiment disparu, il n'en n'est pas de même partout: fort présente en Amérique latine, même dans des milieux pas spécialement favorisés: elle remplit aussi ce rôle de "passeuse d'émotions"
gorax- Delta King
- Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 21/10/2005
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