James 'Guitar Slim' Stephenson

James 'Guitar Slim' Stephenson



Parmi la pléthore des 'Guitar Slim' °°°, je vous propose aujourd'hui James Stephenson


James 'Guitar Slim' Stephenson (à ne pas confondre avec James 'Preacher' Stephens, le texan) est un bluesman originaire de la Caroline du nord, et né près de Spartanburg, le 10 mars 1915.

James commence à jouer de l'orgue à 5 ans. Il chante aussi des spirituals appris de ses parents.
Etant trop petit à cette époque pour appuyer sur les pédales, l'un de ses frères les actionnent pour lui pendant qu'il fait ses gammes.
Bessie Benton lui apprend à jouer son premier blues , 'Sugar blues' .
Deux ans plus tard, il se met au piano.

Dès ses treize ans, James commence l'apprentissage de la guitare en picking. Il reprend des morceaux entendus à l'église et au cours des 'house-parties' locales.

Quelques années plus tard, il rejoint le 'John Henry Davis Medecine Show' où il sert d'appât pour attirer les badauds au spectacle de Davis, en s'accompagnant à la guitare. Davis y fourgue de vieux remèdes à base de maïs.
La pratique de cet exercice conduit d'abord James jusque dans le Sud-est du Piedmont.
Sa collaboration avec Davis durera 4 ans pendant lesquels ils s'arrêtent aussi bien à Richmond (Virg.), Durham (C. du N.), Louisville (Kent.), Nashville (Tenn.), Key West (Flor) et Miami qu'à Waterbury (Connecticut).



A Durham, en 1931, il prétend avoir rencontré Blind Boy Fuller.  Immédiatement, il abandonne le 'medecine show' et court littéralement après le célèbre bluesman. James affirme avoir fait un bout de chemin avec lui, prétendant encore avoir également enregistré avec Fuller, les années qui suivirent.

On ignore à quelle époque précise finit leur collaboration, 'Guitar Slim' reste vague à ce sujet. On apprend seulement qu'il poursuivit ses voyages musicaux à travers tout l'est des Etats-Unis, les vingt années suivantes.

En 1953, James gagne Greensboro (Carolines du Nord) où il s'installe définitivement pour le restant de ces jours.
Là, il joue aussi bien du piano que de la guitare, chante des blues aux 'parties' locales, et le gospel à l'église.
Il reprend néanmoins de temps à autres la route pour des tournées universitaires, et autres festivals folk.
...

'Worried blues' – James ' Guitar slim' Stephenson


(à la guitare slidée et au chant)

La musique de James 'Guitar slim' Stephenson atteignit pratiquement sa structure définitive durant ses premières années passées à Spartanburg (fin des années 20 - début des années 30).

Dans les environs, il put entendre des artistes aussi inventifs que Blind Willie Walker, Pink Anderson, Baby Tate, Willie Brooks & Peg Leg Sam.

Une fois installé à Greensboro, il passe les trente dernières années de sa vie à travailler comme jardinier-paysagiste et homme à tout faire.

Chaque quinzaine, Slim joue du piano et de la guitare électrique à l'un des pique-niques locaux. Et tous les Dimanche, il pratique aussi ces instruments à l'église.
...

'War service blues' - James ' Guitar slim' Stephenson


(chant accompagné au piano)

Mais arrivé à la soixantaine, son intérêt pour la musique ne devint plus pour lui aussi indispensable qu'auparavant, même s'il jouait encore souvent.

James 'Guitar slim' Stephenson est décédé en 1989 selon les uns, en 1991 d'après les autres.


'Greensboro rounder' constitue son seul album solo, paru chez Flyright en 1979.

A l'époque où ces enregistrements devaient avoir lieu, l'ethno-musicologue en devenir, Kip Lornell, confie qu'il rencontra quelques difficultés à mettre la main sur 'Guitar slim'.
Kip était alors étudiant alors au 'Guilford College' de Greensboro.
La faculté ne se situait pourtant qu'à 3 miles de chez Stephenson, mais une fois le premier contact établi, et l'accord conclu, il lui fut presque impossible de le coincer à nouveau.
Le seul moyen était de l'attendre de longs moments dans la cour de sa maison, au volant de son véhicule, James rentrant parfois chez lui, en fin d'après-midi.



La meilleure solution consista donc à téléphoner chez Stephenson soit vers 1H du matin, soit dès 7H, pour lui rappeler leur rendez-vous. Et s'il n'était pas là, sa tendre épouse, pour le coup réveillée, se chargeait de lui en faire part.
A ce petit jeu de cache-cache, Lornell ne put vraiment enregistrer James que 5 ou 6 fois entre 1974 et 1975. Bien que la notoriété locale de 'Guitar slim' l'assimilât à un coureur de base-ball, le jeu en valut la chandelle et leur relations furent loyales.

Lornell procura à Stephenson plusieurs contrats sur Greensboro, Chapell Hill, ainsi qu'au North Carolina Folklife Festival de Durham, en 1976.  Et James y fut toujours à l'heure.

Et lorsque les séances d'enregistrement débutèrent enfin, James était presque toujours présent.
Elles s'étalèrent néanmoins sur une douzaine de mois.

'Lovin' Home blues' – James 'Guitar Slim' Stephenson


(guitare slidée et chant)


Le blues de 'Guitar slim' est un mélange de différents styles régionaux. Il peut aussi bien jouer dans la veine du vieux Delta blues bien crade, sur une six cordes avec juste un couteau de poche pour slider, qu'un East coast blues très propret sur une douze cordes, ou encore vous gratifier d'un morceau d'inspiration gospel au piano droit.



*** Synthèse biographique élaborée à partir des propos tenus par Kip Lornell au dos du LP  'Greensboro rounder' en Octobre 1977 et ceux d'Axel Küstner, au verso de 'Living country blues USA, Vol 8 – Lonesome home blues' /1982, l'ensemble librement traduit.



Discographie sélective:

*' Greensboro rounder' ( Flyright -1979)



(avec 10 prises datant de 1974 & 1975 – dont deux titres au piano - 'War service blues' & 'Guitar Slim's blues' , les autres morceaux étant interprétés à la guitare, la plupart d'entre eux slidés)

et ci-dessous en écoute intégrale :




*' Living Country blues USA, Vol 8 - '' Lonesome home blues '' ' (L+R Records – 1982)



Enregistrements de 1980 où l'on retrouve notamment 'Guitar Slim' Stephenson (sur 6 titres), 'Guitar Frank' & Lonnie Johnson.


-Autre extrait vidéo :

'Your close friend' – James 'Guitar Slim' Stephenson (à la guitare slidé)




Bonne écoute!




°°° Nb : Que de 'Guitar Slim' dans l'histoire du Blues : Alec Seward, Eddie Jones, Guitar Slim Jr (alias Rodney Armstrong – fils d'Eddie Jones), James Stephenson, Nate Savage, Norman Green, Edgar Moore, Joe Richardson, … !!!

Quelle rigueur Flovia!!!
C'est une chronique de OUF.
A chacun de tes retours, on en prend plein la figure.
Je n'ai pas encore eu le temps de tout écouter mais ça me plait bien.

Rigoureuse, je sais pas... (ça donne l'impression d'être vachement stricte, musicalement parlant, non? Alors qu'au contraire je suis ouverte à tous horizons) mais passionnée, ça oui!

c'est lui au piano dans War Service Blues ? parce que c'est un style pianistique qui me parait (avec les maigres connaissances qui sont les miennes dans ce domaine ) très élaboré, loin en tout cas du piano honky tonk qui prévalait à l'époque dans le blues

je ne connaissais pas et c'est toujours un plaisir de découvrir. Ne me reste plus qu'à écouter en entier l'album que tu proposes

Jungleland a écrit:c'est lui au piano dans War Service Blues ? parce que c'est un style pianistique qui me parait (avec les maigres connaissances qui sont les miennes dans ce domaine ) très élaboré, loin en tout cas du piano honky tonk qui prévalait à l'époque dans le blues

Oui, c'est bien lui qui officie au piano. Il s'y débrouille, hein?!

Diantre voilà qui ne simplifie pas les choses, un guitare slim de plus, va falloir organiser une petite soirée Guitare "Slim".
Il est tranquille pépère, dans son rocking-chair mais il y a un je ne sais quoi de sautillant dans sa musique.

Oui, je pense comme toi, ça n'est certes pas la trouvaille du siècle mais j'aime bien quand même!
A propos des 'Guitar Slim', je ne sais pas si tu as vu mon post dans le sujet consacré à Alec Seward , concernant du musicien qui joue sur la vidéo que tu avais mise, mais ça y est, il a un nom désormais.