Jimmy "Duck" Holmes

Ca vous dit une petite balade au fin fond du Mississippi ? Alors en route pour Bentonia pour découvrir mister Jimmy “Duck” Holmes.

Toute sa vie Jimmy “Duck” Holmes a baigné dans le blues et s’est dévoué pour sa cause. Il est aujourd’hui le dernier pratiquant en vie du “blues de Bentonia” rendu célébre entre autres par Skip James et Jack Owens.

Jimmy peut se targuer de posséder le juke joint le plus ancien encore en activité au Mississippi. Et il est en outre l’organisateur d’un des plus fameux festival de l’État.

Il est né lors de l’été 1947 de Carey et Mary Holmes, d’humbles métayers. Jimmy a vécu toute sa vie dans et aux alentours de la petite ville de Bentonia. Cette cité apparait pour la première fois sur la carte du blues en 1931. C’est l’année où Skip James enregistre plusieurs chansons pour le label Paramount. Ces enregistrements vont d’ailleurs devenir des pierres d’angles pour plusieurs générations de bluesmen.

Au décès de James, en 1969, plusieurs guitaristes de Bentonia reprennent le flambeau, en particulier Cornelius Bright, Jacob Stuckey, Henry Stuckey et, le plus connu, Jack Owens. Tous ont depuis disparus

Heureusement pour les nombreux amateurs du lieu et au delà Jimmy “Duck” Holmes émerge, reprenant magistralement le flambeau du “Bentonia style”.

C’est sur le tard, en avril 2006, que parait son premier album sur le label Broke & Hungry Records, "Back to Bentonia". Aussitôt c’est un concert de louanges. BluesMatters Magazine lui attribue le titre de “meilleur enregistrement de blues traditionnel pour 2006” et Blues & Rhythm Magazine écrit à son sujet “Down-home and Delta blues fans are in for a treat – this is the real deal. A magnificent debut set from Holmes and Broke & Hungry Records.” Ce cd va recevoir trois Living Blues Awards : “meilleur premier album”, “meilleur album traditionnel acoustique” et “meilleur producteur de l’année” pour Broke & Hungry Records propriété de Jeff Konkel. Pas mal pour un premier essai discographique non ?

Les albums qui vont suivre, "Done Got Tired of Tryin" et "Gonna Get Old Someday", seront également l’objet de critiques tout aussi élogieuses.

Cependant la contribution de Holmes à la pérénité du blues de Bentonia ne se limite pas qu’à son rôle en tant que guitariste. Il est également le propriétaire du légendaire Blue Front Cafe, un juke joint old school que ses parents ont ouvert en 1948. Au décès de son père en 1970, Holmes en reprend la gestion. Il l’assume encore aujourdhui, le Blue Front Cafe reste un point de rencontre pour les habitants de Bentonia et un lieu de pélerinage pour tous les amoureux du blues (qui viennent même de tous les coins du globe). Le juke continue à offrir des concerts live, à accuellir des prestations lors du Festival Blues de Bentonia, mais surtout et d'abord à permettre à Jimmy et à ses amis musiciens de se lancer dans des jams chaleureux et impromptus.

En 1972 il a créé le Festival Blues de Bentonia marqué par la performance de Walter “Big Daddy” Hood chantant a cappella. Avec le temps ce festival est devenu l’un des plus apprécié du Mississippi et même au delà. Après un intermède de dix ans il a repris en 2006.

“Ain’t it Lonesome”, son nouvel album, doit paraître en octobre prochain.

“J’ai baigné dans le blues toute ma vie” dit Jimmy. “Ce n’est pas vraiment quelque chose que j’ai choisi. Je me sens comme lui m’a choisi. Je suis simplement heureux que les gens semblent aimer ce que je fais”.

Puisse cet artiste simple et honnête nous enchanter et défendre encore longtemps la cause du blues.

Lien internet utile :

http://www.brokeandhungryrecords.com/

Discographie :


Back to Bentonia - 2006


Done Got Tired of Tryin - 2007


Gonna Get Old Someday - 2008


Ain't it Lonesome - 2009

Disques conseillés : ben tous !

Sympa, cette 'tite ballade, merciii Devil's! Comme je ne connaissais pas le monsieur, voilà l'opportunité rêvée pour faire connaissance!

intéressant, tout ça, , très intéressant, encore du boulot (et du plaisir ) en perspective

Merci, Devil's

De rien les amis

C'est un bluesman qui mérite vraiment le détour. Content de vous l'avoir fait découvrir.

Je connaissais pas du tout merci pour cette découverte...

J'ai trouvé son Myspace
...
http://www.myspace.com/duckholmes
...

Et ce lien à l'air bien aussi
...
http://jukejointblues.blogspot.com/2009/07/jimmy-duck-holmes.html
...

Skip James, Jack Owens le bentonia blues, j'étais persuadé d'en avoir parlé sur le site mais je ne retrouve pas.
Bonne idée d'éclairer cette région fertile.

je ne connais pas ce dernier album paru en 2009

Done Got Tired of Tryin est certainement mon préféré du reste de sa discographie. On se croirait vraiment dans un juke paumé au fin fond du Mississippi

Merci pour cette découverte !

Jeff Konkel voudrait le faire tourner plus internationalement, mais Duck Holmes (comme Lightnin' Hopkins en son temps) est terrifié de l'avion; il a déjà planté Jeff sur des festivals à la dernière minute, et ça l'a passablement échaudé. Je ne sais pas du coup s'il fait partie des musiciens que Jeff et Roger Stolle essayent de faire venir sur Paris cet hiver pour la première française de M for Mississippi.

Accessoirement, Mississippi Gabe que j'ai fait jouer à Paris au début du mois est l'un des rares élèves de Duck Holmes.

PS : Ain't it lonesome sort fin septembre comme l'annonce Devil's, des pistes sur le Myspace de Broke 'n hungry

Un lien menant à une très intéressante interview de Jimmy "Duck" Holmes

www.absmag.fr/Images/JimmyDuckHolmes.pdf

Old_Debris a écrit:Skip James, Jack Owens le bentonia blues, j'étais persuadé d'en avoir parlé sur le site mais je ne retrouve pas.

C'était dans ce topic je pense :
Jack Owens

Tient voilà un de ces bluesmen, héritier de Skip James, la présentation bien faite de Devil's Slide, n'aura reçu que les réactions de quelques habitué, c'est pourtant l'occasion de découvrir un véritable bluesman toujours en activité.....



Ha oui au fait, le blues c'est surtout ce genre de truc pas toujours lisse avec des trucs qui dépassent.

...

Excellent, ce 'Duck', du Bentonia style aux p'tits oignons, rugueux à souhaits!
Le morceau que tu présentes s'intitule 'Done got tired of tryin'. Il est sur l'album 'Ain't it lonesome', et tout comme Devil's, je vous le conseille vivement: sur les dix prises que contiennent l'album, 7 sont dans cette même veine acoustique. Ici, pas d'harmo comme c'était le cas sur 'Back to Bentonia'. Bref, plus dépouillé, tu peux pas!
En résumé, un moment de bonheur authentique à la clef!

J'écoute les morceaux sur sa page myspace, c'est très bon effectivement.
En plus on peut trouver ses albums sur itunes.

Bon ben navré moi ça ne me remue pas les poils, question de goût sans doute. Comparer cet artiste à Skip James ça me laisse rêveur

C'est déjà bien si ça te permet de rêver.

Faut quand même remettre les choses à leur place, il ne s'agit pas de comparer Holmes et James les deux étant actif à plus de 50 ans de différence. Skip James est au départ du style, d'autres ont reprit le flambeau et aujourd'hui Jimmy "Duck" Holmes en est un des derniers représentant, mais leur vie est totalement différente ce qui intervient dans leur urgence musicale, la vie aujourd'hui est beaucoup plus facile que dans les années trente.
On se rend mieux compte de l’héritage que Skip James à transmit à Holmes en écoutant l'album "Back To Bentonia"

Mais c'est vrai, j’admets que ce ne sont pas des musiques faciles.....

Old_Debris a écrit:
Mais c'est vrai, j’admets que ce ne sont pas des musiques faciles.....

Ca n'est pas vraiment la question, je me passione pour le chant Soufi de Nusrat Fateh Ali Khan et crois moi ca n'est en aucune manière de la musique "facile". Je parlais d'émotion ressentie, pour moi il n'est pas suffisant d'être un survivant ou que ce soit et jouer d'une guitare pour acquérir un statut particulier

C'est bien ce qui m'avait dérangé dans le DVD de M for Mississipi ou ils s'extasient sur des musiciens qui pour certains arrivent à grand peine à jouer de leurs instruments. Je ne suis pas un ethnologue je suis un passionné de musique et en tant que tel, j'attends d'être chamboulé, remué, surpris par une musique et je suis moins sensible aux autres critères (dernier des mohicans, guitariste méritant car jouant sur un bout de bois etc..)

ethnologue..... comme t'y va Jipes.
Tu sais les raisons pour lesquels on joue du blues on bien changées depuis la créations de cette musique, alors faut bien s'adapter.
être chamboulé, remué, surpris par une musique je crois ça commence à être difficile, la marge avec le temps devient étroite.

Old_Debris a écrit:ethnologue..... comme t'y va Jipes.

Je ne parlais pas de toi mais des passionés de Broke and Hungry Records et de quelques autres ! L'autenthicité je ne la mets pas du tout en doute mais si ca ne me remue pas ca ne m'intéresse pas tout simplement !

Old_Debris a écrit:Tu sais les raisons pour lesquels on joue du blues on bien changées depuis la créations de cette musique, alors faut bien s'adapter.
être chamboulé, remué, surpris par une musique je crois ça commence à être difficile, la marge avec le temps devient étroite.

Je ne crois pas que les raison de jouer du Blues aient vraiment changées, c'ets toujours une expression d'un resenti personnel, triste, gai ou plein d'espoir ce sont toujours les choses qui ressortent dans l'interprétation de cette musique !

Quand a être chambolué ou remué crois moi il y a bien assez de talent sur cette Planète pour permettre ca mais c'ets aussi vrai que je m'intéresse a bien d'autres styles musicaux que le Blues. D'ailleurs comme je le disais ailleurs mes achats de CD Blues ne représentent plus qu'a peine 10% de la musique que j'achète

Jipes a écrit:

Je ne crois pas que les raison de jouer du Blues aient vraiment changées, c'ets toujours une expression d'un resenti personnel, triste, gai ou plein d'espoir ce sont toujours les choses qui ressortent dans l'interprétation de cette musique !

Je te sens un brin naïf sur ce coup Jipes.
Je parle pour le blues et ce sentiment impalpable qu'il véhicule et que je pense unique dans le domaine de la musique, depuis les années 60's ce qui correspond en gros au revival, cette musique faite par des noirs pour des noirs (et qui en quelque sorte était un code) a complétement changé d'orientation, ceci pour plaire au blancs et d'une certaine manière et devenu une musique mercantile.
Bien évidement il est resté de ces musiciens pour qui le blues n'est pas seulement un moyen de vivre et qui ont continuer à jouer suivant les codes du blues, cela devient rare et il faut saluer le travail de certain ethnologue justement qui nous ont permis de découvrir un grand nombre de ces musiciens qui continuaient à jouer dans l'ombre.
Bien sur le ressenti d'une musique est différent suivant chaque individu et heureusement parce que c'est cela qui fait la richesse culturelle. Moi tu vois ma discothèque est composée à 98% de blues, c'est une musique qui me parle, mais cela tu l'aura déjà compris.....
Le blues est intemporel, beaucoup des autres musiques suivent une mode et finissent par lasser........

Jipes et OD, je trouve votre petit débat très intéressant. Au delà du cas particulier de Jimmy "Duck" Holmes, de l'appréciation personnelle que l'on a de son talent, et de ses goûts en général, vous mettez le doigt sur des points qui m'interpellent, comme on dit, depuis longtemps :

- Dans l'art, l'authenticité est elle un critère de qualité, et si oui dans quelle proportion ?

- Dans le Blues en particulier, ce critère est-il plus important que dans d'autres formes artistiques, voire primordial ?

- Enfin, même si on a tous ses préférences, quand aime le Blues en général, peut-on ne pas aimer des bluesmen authentiques en particulier ?

Wouahhh et ben voilà déjà 3 exemples de sujets "étripage collectif" pour la nouvelle année !

j'en rajoute un 4ème, Phil, issu des tiens : à partir de quand (ou de quoi) un Bluesman est il "authentique" ?

ce qui en amène un 5ème : qu'est ce que l'authenticité en général ? et dans le Blues en particulier ?

(surtout qu'on a déjà abordé peu ou prou ces sujets dans le forum)

jb28 a écrit:j'en rajoute un 4ème, Phil, issu des tiens : à partir de quand (ou de quoi) un Bluesman est il "authentique" ?

ce qui en amène un 5ème : qu'est ce que l'authenticité en général ? et dans le Blues en particulier ?

(surtout qu'on a déjà abordé peu ou prou ces sujets dans le forum)

Et en plus il ne faut pas confondre sincérité et authenticité...

OD, Sergio et JB, je ne voulais pas continuer la polémique car ca pourrit le sujet donc je me suis abstenu de continuer mais si vous voulez ouvrir ce débat ailleurs je me ferais un plaisir d'y livrer mes opinions iconoclastes