La revendication sociale et politique dans le blues
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La revendication sociale et politique dans le blues
Je repensais à ce sujet parfois abordé en réécoutant Recapturing The Banjo d'Otis Taylor qui propose quelques titres plus politiques ce qui est de plus en plus rare, et n'a d'ailleurs jamais été l'argument principal du blues.
Alors bien entendu tout le monde pense à JB Lenoir et à sa conscience politique très développée et ses textes incisifs mais il n'est pas le seul, loin de là, à avoir abordé des thèmes de société dans sa musique. Josh White a été également dans sa période blues un ardent militant du mouvement des droits civiques. Et d'autres au détour d'un texte ont abordé la question de façon plus ou moins imagée.
Voilà un excellent sujet à aborder en ce début d'été somnolent
Alors bien entendu tout le monde pense à JB Lenoir et à sa conscience politique très développée et ses textes incisifs mais il n'est pas le seul, loin de là, à avoir abordé des thèmes de société dans sa musique. Josh White a été également dans sa période blues un ardent militant du mouvement des droits civiques. Et d'autres au détour d'un texte ont abordé la question de façon plus ou moins imagée.
Voilà un excellent sujet à aborder en ce début d'été somnolent
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Absolument .....d'ailleurs c'est ce qui fait que notre Halliday national est un pitre au lieu d'un bluesman
Un sarkozyste ne pouvant avoir le blues
Autrement pour etre plus serieux ,excellent sujet en effet
Un sarkozyste ne pouvant avoir le blues
Autrement pour etre plus serieux ,excellent sujet en effet
novisad- Texas Howler
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
en France Deraime a abordé des question "politiques" ou sociales. même si c'est noyé dans un texte plus illustratif que démonstratif.
bluesygolum- At The Crossroad
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Ben moi, c'est la politique qui me colle le blues
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
"Damn Nam (Ain't Goin' To Vietnam)" de Leon Thomas :
You can call me crazy,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
You can do what you want,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
’Cause it’s a dirty mean war,
And nobody seems to give a damn.
They got boys upon the frontline,
And boys upon the backline too.
They got boys upon the frontline,
And boys upon the backline too.
They got so many weapons,
What do they need from me and you.
Lord Lord Lord!
How can a man get a thrill?
Won’t somebody tell me,
How is a man supposed to get a thrill?
If he’s got to drop some napalm,
And never see the guy he’s got to kill...
How much does it cost,
To fly a man up to the moon?
How much does it cost,
To fly a man up to the moon?
When I think of the hungry children,
That I see every afternoon.
So I’m singing, going crazy,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
You can throw me in jail,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
’Cause it’s a dirty mean war,
And nobody seems to give a damn.
You can call me crazy,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
You can do what you want,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
’Cause it’s a dirty mean war,
And nobody seems to give a damn.
They got boys upon the frontline,
And boys upon the backline too.
They got boys upon the frontline,
And boys upon the backline too.
They got so many weapons,
What do they need from me and you.
Lord Lord Lord!
How can a man get a thrill?
Won’t somebody tell me,
How is a man supposed to get a thrill?
If he’s got to drop some napalm,
And never see the guy he’s got to kill...
How much does it cost,
To fly a man up to the moon?
How much does it cost,
To fly a man up to the moon?
When I think of the hungry children,
That I see every afternoon.
So I’m singing, going crazy,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
You can throw me in jail,
But I ain’t goin’ to Vietnam!
’Cause it’s a dirty mean war,
And nobody seems to give a damn.
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Old_Debris a écrit:Ben moi, c'est la politique qui me colle le blues
Dans ce cas nous sommes deux...
Devil's Slide- Calembour ... bon
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
je ne connaissais pas ce titre Ayler. Et qui est très engagé !
Je vais me renseigner un peu sur les prises de position de Leon Thomas
Je vais me renseigner un peu sur les prises de position de Leon Thomas
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Je peux te répondre en partie Jungle.
Sur l'album "Super Back Blues", enregistrement d'un concert de blues auquel participaient de nombreux artistes, on peut entendre Eddie Vinson puis T Bone Walker puis Joe Turner, tous accompagnés du même orchestre, qui comprenait Winton Kelly au piano et Elvin Jones à la batterie. Leon Thomas lui est présent sur trois titres, avec son propre orchestre. Avec en point d'orgue un magnifique "Welcome to New York" connoté de préoccupations sociales, et dont le texte prouve l'engagement de Thomas sur les problèmes de son temps (à noter que pour celui-ci c'est toujours d'actualité hélas).
New York city sans contrôle des loyers
c'est un salaud qui vole les aveugles
yeah yeah, New York sans contrôle des loyers
ce serait comme un salaud qui vole les aveugles
toutes ces augmentations dans les locations
ça suffit, pour rendre un pauvre homme fou...
Sur l'album "Super Back Blues", enregistrement d'un concert de blues auquel participaient de nombreux artistes, on peut entendre Eddie Vinson puis T Bone Walker puis Joe Turner, tous accompagnés du même orchestre, qui comprenait Winton Kelly au piano et Elvin Jones à la batterie. Leon Thomas lui est présent sur trois titres, avec son propre orchestre. Avec en point d'orgue un magnifique "Welcome to New York" connoté de préoccupations sociales, et dont le texte prouve l'engagement de Thomas sur les problèmes de son temps (à noter que pour celui-ci c'est toujours d'actualité hélas).
New York city sans contrôle des loyers
c'est un salaud qui vole les aveugles
yeah yeah, New York sans contrôle des loyers
ce serait comme un salaud qui vole les aveugles
toutes ces augmentations dans les locations
ça suffit, pour rendre un pauvre homme fou...
Devil's Slide- Calembour ... bon
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
je connais mal Leon Thomas; n'est ce pas lui qui a fait une partie de sa carrière avec Pharaoh Sanders ?
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Absolument, ils ont fait un petit bout de chemin musical ensemble.
Devil's Slide- Calembour ... bon
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
moi c'est pas LA politique mais LE politique qui me flanque le blues : pas un pour racheter l'autre.Devil's Slide a écrit:Old_Debris a écrit:Ben moi, c'est la politique qui me colle le blues
Dans ce cas nous sommes deux...
comme disait coluche "un pour tous et tous pourris"
bluesygolum- At The Crossroad
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
bluesygolum a écrit:moi c'est pas LA politique mais LE politique qui me flanque le blues : pas un pour racheter l'autre.Devil's Slide a écrit:Old_Debris a écrit:Ben moi, c'est la politique qui me colle le blues
Dans ce cas nous sommes deux...
comme disait coluche "un pour tous et tous pourris"
Ouais tout a fait d'accord
et je crois que c'est de pire en pire
mais heureusement que l'on a notre music:
Le Blues
au moins sa nous permet de s'évader pendant qu'elques instant
pour un pure moment de bonnheur
a+
jimmy
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
J'ai écrit cet article si ça t'intéresse : Spirits Known And Unknown (1969).Jungleland a écrit:je connais mal Leon Thomas; n'est ce pas lui qui a fait une partie de sa carrière avec Pharaoh Sanders ?
Il a finalement enregistré assez peu avec Pharoah : 3 albums en 69, avant quelques retrouvailles dans les années 80.
Le fait qu'il soit lié au free jazz a toutefois son importance : même si Leon Thomas est aussi un bluesman, il est clair que le free est un genre plus ouvertement politique que le blues. Son texte sur Malcolm X (sur le même album) est à ce titre édifiant.
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
le blues a t'il lui aussi été influencé par le mouvement de revendication et d'émancipation des afro américain (Black Panther, Malcolm X, Luther King...) C'est vrai que c'est évident pour le Jazz avec le hard bop (Mingus entre autres) puis le free (Ayler entre autre) Pour le rock c'est peut etre moins facile à voir, par contre du coté Rhythm & blues on trouvera sans mal un mouvement revendicatif. Il y a aussi les prémices du Rap (Last Poets).
Y a t'il eu un Blues "de combat" ?
Y a t'il eu un Blues "de combat" ?
bluesygolum- At The Crossroad
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
merci pour l'analyse Ayler.
N'étant pas du tout connaisseur du free jazz j'ignorais ce lien avec les mouvements revendicatifs noirs des années soixante.
Blues de combat ? Je n'en suis pas sûr ... une frange importante du blues a été assez proche du mouvement des droits civiques mais beaucoup moins de mouvements plus radicaux tels que les black panthers
N'étant pas du tout connaisseur du free jazz j'ignorais ce lien avec les mouvements revendicatifs noirs des années soixante.
Blues de combat ? Je n'en suis pas sûr ... une frange importante du blues a été assez proche du mouvement des droits civiques mais beaucoup moins de mouvements plus radicaux tels que les black panthers
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
un texte un peu moins connu de JB Lenoir et pourtant très incisif :
"everybody's cryin' about Vietnam"
They tell me the Civil Rights Bill was killed anyhow
People let me tell you my belief : I never did believe the bill was alive
Viet Nam Viet Nam, everybody's crying about Viet Nam
Mr President If you don't want to give us our Civil Rights
Then why is you going to set Viet Nam on fire
"everybody's cryin' about Vietnam"
They tell me the Civil Rights Bill was killed anyhow
People let me tell you my belief : I never did believe the bill was alive
Viet Nam Viet Nam, everybody's crying about Viet Nam
Mr President If you don't want to give us our Civil Rights
Then why is you going to set Viet Nam on fire
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Tiens, ce matin j'ai entendu cet excellent morceau de Big Bill Broonzy sur TSF :
"Black, brown & white"
This little song that I'm singin' about
People you know it's true
If you're black and gotta work for a living
This is what they will say to you
They says if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But as you's black, m-mm brother, git back git back git back
I was in a place one night
They was all having fun
They was all byin' beer and wine
But they would not sell me none
They said if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But if you black, m-mm brother, git back git back git back
Me and a man was workin' side by side
This is what it meant
They was paying him a dollar an hour
And they was paying me fifty cent
They said if you was white, 't should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm boy, git back git back git back
I went to an employment office
Got a number 'n' I got in line
They called everybody's number
But they never did call mine
They said if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm brother, git back git back git back
I hope when sweet victory
With my plough and hoe
Now I want you to tell me brother
What you gonna do about the old Jim Crow?
Now if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But if you black, whoa brother, git back git back git back
Superbe refrain qu'on pourrait traduire par quelque chose comme :
Si t'es blanc, pas de problème, c'est épatant,
Si t'es métis, tu peux encore faire l'artiste,
Mais si t'es noir, tu peux aller te faire voir.
"Black, brown & white"
This little song that I'm singin' about
People you know it's true
If you're black and gotta work for a living
This is what they will say to you
They says if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But as you's black, m-mm brother, git back git back git back
I was in a place one night
They was all having fun
They was all byin' beer and wine
But they would not sell me none
They said if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But if you black, m-mm brother, git back git back git back
Me and a man was workin' side by side
This is what it meant
They was paying him a dollar an hour
And they was paying me fifty cent
They said if you was white, 't should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm boy, git back git back git back
I went to an employment office
Got a number 'n' I got in line
They called everybody's number
But they never did call mine
They said if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm brother, git back git back git back
I hope when sweet victory
With my plough and hoe
Now I want you to tell me brother
What you gonna do about the old Jim Crow?
Now if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But if you black, whoa brother, git back git back git back
Superbe refrain qu'on pourrait traduire par quelque chose comme :
Si t'es blanc, pas de problème, c'est épatant,
Si t'es métis, tu peux encore faire l'artiste,
Mais si t'es noir, tu peux aller te faire voir.
Dernière édition par pg le Jeu 10 Juil 2008 - 17:42, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
exact. J'avais oublié ce morceau.
c'est d'ailleurs curieux de constater, et il y a quelques titres qui reprennent ce thème, qu'au sein de la communauté noire il y avait aussi une sorte de "hiérarchie" entre les différentes teintes de noir et aussi les métis.
c'est d'ailleurs curieux de constater, et il y a quelques titres qui reprennent ce thème, qu'au sein de la communauté noire il y avait aussi une sorte de "hiérarchie" entre les différentes teintes de noir et aussi les métis.
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
https://www.youtube.com/watch?v=DTFlLbEr7nY
Junior Wells - Vietcong Blues (Chicago The Blues Today)
I woke up early this mornin'
I was feelin' kind of blue
My landlady said you got a letter here
And i began to sing the blues
It was from my brother
Don't you know the boy's laying down in vietnam
Lord they say, you don't have no reason to fight baby but
Lord knows you think you're right
(but you got to be wrong, don't you hear me, you got to be wrong, now pick up -)
You wake up early in the mornin' baby
And you don't have nothin' to eat
You can't buy yourself no clothes baby
Lord knows who can you meet
My brother's in vietnam
People don't you know just why i'm singin' these blues
You might have no respect for your country darlin'
But that's why, that's why i'm singin' these blues
(you better pick up baby and get with it, you hear me? looka here -)
The mothers, all the wives,
All the fathers, that have sons,
In vietnam, you hear me?
This is to you
Always
Oh i'm gonna wake up early in the mornin'
People i'm 'bout to go out of my god-darn' mind
Lord i'm gonna wake up early in the mornin'
People i'm 'bout to go out of my god-darn' mind
It's so sad, it's so sad to think about your people
Lord when the other man thinks they're wrong
(you're not right baby. hear this just before i go -)
Lord i woke up in the mornin' (*)
You're gonna look up, you're gonna look up and find yourself gone
Lord i woke up this mornin'
You're gonna look up and find yourself gone
(how would you feel if it was your brother over there, eh? how would you feel?)
Lord then you're gonna ask the good lord to forgive you
Please forgive me for my sins.
Junior Wells - Vietcong Blues (Chicago The Blues Today)
I woke up early this mornin'
I was feelin' kind of blue
My landlady said you got a letter here
And i began to sing the blues
It was from my brother
Don't you know the boy's laying down in vietnam
Lord they say, you don't have no reason to fight baby but
Lord knows you think you're right
(but you got to be wrong, don't you hear me, you got to be wrong, now pick up -)
You wake up early in the mornin' baby
And you don't have nothin' to eat
You can't buy yourself no clothes baby
Lord knows who can you meet
My brother's in vietnam
People don't you know just why i'm singin' these blues
You might have no respect for your country darlin'
But that's why, that's why i'm singin' these blues
(you better pick up baby and get with it, you hear me? looka here -)
The mothers, all the wives,
All the fathers, that have sons,
In vietnam, you hear me?
This is to you
Always
Oh i'm gonna wake up early in the mornin'
People i'm 'bout to go out of my god-darn' mind
Lord i'm gonna wake up early in the mornin'
People i'm 'bout to go out of my god-darn' mind
It's so sad, it's so sad to think about your people
Lord when the other man thinks they're wrong
(you're not right baby. hear this just before i go -)
Lord i woke up in the mornin' (*)
You're gonna look up, you're gonna look up and find yourself gone
Lord i woke up this mornin'
You're gonna look up and find yourself gone
(how would you feel if it was your brother over there, eh? how would you feel?)
Lord then you're gonna ask the good lord to forgive you
Please forgive me for my sins.
Bloomers- Doctor es Bloomfield
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Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Coucou, me revoilou par ici!!!
Je trouve le forum un peu calme en ce début d'été gris...Bon. Donc, histoire de remuer un peu l'eau qui dort, les amis…
Je trouve ce sujet excellent, Jungle, et je n'ai pas pu m'empêcher d'y apportter un peu de sable!
J'ai lu quelque part un commentaire du staff lié à une évocation des mouvements sociaux de ces derniers mois en France. Ce commentaire était du genre : "…hop hop hop, pas de politique sur le forum"…
Ca m'embête toujours un peu ce genre de phrases, vu que la politique, c'est bien connu, elle est partout, et quand on en fait pas soi même, elle en fait à notre place!!
Ceci posé, t'inquiètes Jungleboss, je ne vais pas foutre le feu Au Pays du Blues. C'est pas mon propos, et les polémiques à 3 balles ne m'intéressent pô non plus.
J'ai lu au dessus que la revendication sociale et politique dans le blues n'a été que très peu pratiquée finalement par les musiciens-ciennes. Excellentes citations de textes, mais le fait est là, peu de musiciens de Blues ont chanté les injustices dont leur communauté était victime.
Nous savons, et corrigez moi si je suis inexact, que le blues s'origine durant le XIXème siècle dans les milieux noirs d'Amérique du Nord particulièrement pauvres, évoluant, puis se précisant au début du XXème avec l'apparition de musiciens reconnus dans leur communauté. Blues des champs chantant et jouant la fête, l'amour, la dureté de la vie, avec humour souvent (et l'humour c'est la vie qui circule), joué et chanté par des pauvres. Très pauvres même. Ils ne possèdent rien, même pas leur propre corps, et sont niés dans leur être. Et les pauvres, hein, ça ne pense pas comme on sait, car on pense pour eux. Ca encaisse et ça souffre, et en général ça ferme sa gueule.
Ensuite dans le courant du XXème siècle, nos musiciens voyagent, émigrent vers les villes, ça donne le Chicago Blues. Blues des villes, on est un peu moins pauvres, toujours black (même si des blancs commencent à s'y intéresser). Il me semble que ce Blues là perd de sa profondeur d'âme. Il se professionnalise, s'institutionnalise, se vedettarise, s'électrise, se financise, bref, ça devient ce que tout devient dans les villes, tout en restant par ailleurs résolument festif et partageur. Il parle toujours du quotidien, mais ne revendique pas plus qu'avant.
Parce que ça reste une zique de pauvre. Et les pauvres, ça ne pense pas. Ca souffre, ça écope et en général ça ferme sa gueule, comme dit plus haut…
3ème période, celle du début de "l'émancipation" pour les noirs américains, qui … abandonnent le Blues. Et chose incroyable, ce sont des jeunes blancs, européens et pas pauvres, qui le redécouvrent et en font ce qu'il est devenu aujourd'hui, une forme musicale repérée, moulinée, répétée, jouée et rejouée dans tous les coins de la planète. Blues urbain là encore, malgré tout festif et partageur toujours, bien heureusement. Il exprime les états d'âme des artistes avec beaucoup de virtuosité parfois. Mais ils se cantonnent finalement trop souvent dans des formes de copié/collé, de manière très convenue, à grand coup d'époustouflants solos de guitares très rapidement emmerdants (de mon point de vue, bien sûr). On joue à…, on fait comme si que… On s'amuse.
Et j'en reviens à la 1ère période, c'est celle qui m'intéresse ici. Parce que ce Blues là ne faisait pas "comme si que", et que les émotions qui y étaient exprimées nourrissaient la communauté en profondeur et l'aidait à affronter le quotidien.
Il disait le quotidien, avec sa part de "réalité", et surtout de rêve caché derrière, ce qui est le propre de l'art, sa fonction. Car c'est justement là que surgit la vie. C'est pourquoi l'art relève du sacré, n'est ce pas?
Le Blues des origines est une longue plainte, celle de femmes et d'hommes qui sont en grande souffrance, mais qui sont vivants. Quand on est petit, noir et moche, mais vivant, qu'est ce qu'on chante? : ce qu'on vit, ce qu'on espère.
Aujourd'hui ici, comme hier, les pauvres ne votent pas. Ils ne font pas de politique, tous pourris, hein, et s'ils votent, c'est FN, histoire de secouer un peu le cocotier. Sans plus y croire au fond.
Il faut lire l'excellente étude de Thomas Picketty, Le Capital au XXIème siècle, pour comprendre comment toute cette machine à faire du fric fonctionne, et surtout comment pour fonctionner elle doit écraser des êtres humains. Il y a un siècle en Amérique, des blancs s'enrichissaient avec le commerce du coton en faisant travailler des esclaves, sans lesquels ils n'auraient pu amasser leur fortune. Dans le monde entier, et depuis une trentaine d'années dans les pays riches avec la dérégulation des marchés, ce système produit les mêmes effets : appauvrissement de la grande masse des gens d'un côté, enrichissement d'une toute petite minorité de dangereux malins de l'autre. Pas de partage de la richesse produite, qui serait largement suffisante pour répondre aux besoins de tous. On nous bassine avec des histoires de taux de croissance, de réalité des marchés, du coût du travail, des fariboles!!!
Pour moi, la fonction du Blues aujourd'hui est toujours et avant tout de rester dans la description de ce qui est là autour. Bien sûr, n'étant pas franchement pauvre, je peux me permettre de penser, et donc de … revendiquer, à ma façon.
Ce que je fais avec ce Blues en E (je m'aperçois que je ne l'ai jamais enregistré, autrement, je vous l'aurais mis en écoute, les amis) :
Au bon endroit T.Jiel mai 2011
Certains sont nés une cuillère en argent dans la bouche
Chemin tracé ils sont toujours sous la douche
Les poches plein’ d’euros ils sont fait pour les affaires
Ils sont tous beaux et ils n’ont pas à s’en faire
Le tout pour eux c’est d’être à temps
Au bon endroit au bon moment.
Certains sont nés dans un bateau qui prend l’eau
A écoper tout l’temps ils se cassent le dos
Noirs et petits moches leur vie ne vaut pas grand chose
Trimer picoler l’horizon est morose
Ceux là ne sont jamais à temps
Au bon endroit au bon moment.
Certains sont nés le cul sur une étoile
Bien ou mal nés ils ont traversé la toile
Rire et pleurer c’est du pareil au même
On ne compte pas les coups quand on aime
Ceux là se trouvent toujours à temps
Au bon endroit au bon moment.
Moi mon bébé est née dans une orchidée
Plantée sur ses pieds elle a l’âme bien née
De temps en temps je viens comme une abeille
De haut en bas butiner ses merveilles
Pour moi elle est toujours à temps
Au bon endroit au bon moment.
Je trouve le forum un peu calme en ce début d'été gris...Bon. Donc, histoire de remuer un peu l'eau qui dort, les amis…
Je trouve ce sujet excellent, Jungle, et je n'ai pas pu m'empêcher d'y apportter un peu de sable!
J'ai lu quelque part un commentaire du staff lié à une évocation des mouvements sociaux de ces derniers mois en France. Ce commentaire était du genre : "…hop hop hop, pas de politique sur le forum"…
Ca m'embête toujours un peu ce genre de phrases, vu que la politique, c'est bien connu, elle est partout, et quand on en fait pas soi même, elle en fait à notre place!!
Ceci posé, t'inquiètes Jungleboss, je ne vais pas foutre le feu Au Pays du Blues. C'est pas mon propos, et les polémiques à 3 balles ne m'intéressent pô non plus.
J'ai lu au dessus que la revendication sociale et politique dans le blues n'a été que très peu pratiquée finalement par les musiciens-ciennes. Excellentes citations de textes, mais le fait est là, peu de musiciens de Blues ont chanté les injustices dont leur communauté était victime.
Nous savons, et corrigez moi si je suis inexact, que le blues s'origine durant le XIXème siècle dans les milieux noirs d'Amérique du Nord particulièrement pauvres, évoluant, puis se précisant au début du XXème avec l'apparition de musiciens reconnus dans leur communauté. Blues des champs chantant et jouant la fête, l'amour, la dureté de la vie, avec humour souvent (et l'humour c'est la vie qui circule), joué et chanté par des pauvres. Très pauvres même. Ils ne possèdent rien, même pas leur propre corps, et sont niés dans leur être. Et les pauvres, hein, ça ne pense pas comme on sait, car on pense pour eux. Ca encaisse et ça souffre, et en général ça ferme sa gueule.
Ensuite dans le courant du XXème siècle, nos musiciens voyagent, émigrent vers les villes, ça donne le Chicago Blues. Blues des villes, on est un peu moins pauvres, toujours black (même si des blancs commencent à s'y intéresser). Il me semble que ce Blues là perd de sa profondeur d'âme. Il se professionnalise, s'institutionnalise, se vedettarise, s'électrise, se financise, bref, ça devient ce que tout devient dans les villes, tout en restant par ailleurs résolument festif et partageur. Il parle toujours du quotidien, mais ne revendique pas plus qu'avant.
Parce que ça reste une zique de pauvre. Et les pauvres, ça ne pense pas. Ca souffre, ça écope et en général ça ferme sa gueule, comme dit plus haut…
3ème période, celle du début de "l'émancipation" pour les noirs américains, qui … abandonnent le Blues. Et chose incroyable, ce sont des jeunes blancs, européens et pas pauvres, qui le redécouvrent et en font ce qu'il est devenu aujourd'hui, une forme musicale repérée, moulinée, répétée, jouée et rejouée dans tous les coins de la planète. Blues urbain là encore, malgré tout festif et partageur toujours, bien heureusement. Il exprime les états d'âme des artistes avec beaucoup de virtuosité parfois. Mais ils se cantonnent finalement trop souvent dans des formes de copié/collé, de manière très convenue, à grand coup d'époustouflants solos de guitares très rapidement emmerdants (de mon point de vue, bien sûr). On joue à…, on fait comme si que… On s'amuse.
Et j'en reviens à la 1ère période, c'est celle qui m'intéresse ici. Parce que ce Blues là ne faisait pas "comme si que", et que les émotions qui y étaient exprimées nourrissaient la communauté en profondeur et l'aidait à affronter le quotidien.
Il disait le quotidien, avec sa part de "réalité", et surtout de rêve caché derrière, ce qui est le propre de l'art, sa fonction. Car c'est justement là que surgit la vie. C'est pourquoi l'art relève du sacré, n'est ce pas?
Le Blues des origines est une longue plainte, celle de femmes et d'hommes qui sont en grande souffrance, mais qui sont vivants. Quand on est petit, noir et moche, mais vivant, qu'est ce qu'on chante? : ce qu'on vit, ce qu'on espère.
Aujourd'hui ici, comme hier, les pauvres ne votent pas. Ils ne font pas de politique, tous pourris, hein, et s'ils votent, c'est FN, histoire de secouer un peu le cocotier. Sans plus y croire au fond.
Il faut lire l'excellente étude de Thomas Picketty, Le Capital au XXIème siècle, pour comprendre comment toute cette machine à faire du fric fonctionne, et surtout comment pour fonctionner elle doit écraser des êtres humains. Il y a un siècle en Amérique, des blancs s'enrichissaient avec le commerce du coton en faisant travailler des esclaves, sans lesquels ils n'auraient pu amasser leur fortune. Dans le monde entier, et depuis une trentaine d'années dans les pays riches avec la dérégulation des marchés, ce système produit les mêmes effets : appauvrissement de la grande masse des gens d'un côté, enrichissement d'une toute petite minorité de dangereux malins de l'autre. Pas de partage de la richesse produite, qui serait largement suffisante pour répondre aux besoins de tous. On nous bassine avec des histoires de taux de croissance, de réalité des marchés, du coût du travail, des fariboles!!!
Pour moi, la fonction du Blues aujourd'hui est toujours et avant tout de rester dans la description de ce qui est là autour. Bien sûr, n'étant pas franchement pauvre, je peux me permettre de penser, et donc de … revendiquer, à ma façon.
Ce que je fais avec ce Blues en E (je m'aperçois que je ne l'ai jamais enregistré, autrement, je vous l'aurais mis en écoute, les amis) :
Au bon endroit T.Jiel mai 2011
Certains sont nés une cuillère en argent dans la bouche
Chemin tracé ils sont toujours sous la douche
Les poches plein’ d’euros ils sont fait pour les affaires
Ils sont tous beaux et ils n’ont pas à s’en faire
Le tout pour eux c’est d’être à temps
Au bon endroit au bon moment.
Certains sont nés dans un bateau qui prend l’eau
A écoper tout l’temps ils se cassent le dos
Noirs et petits moches leur vie ne vaut pas grand chose
Trimer picoler l’horizon est morose
Ceux là ne sont jamais à temps
Au bon endroit au bon moment.
Certains sont nés le cul sur une étoile
Bien ou mal nés ils ont traversé la toile
Rire et pleurer c’est du pareil au même
On ne compte pas les coups quand on aime
Ceux là se trouvent toujours à temps
Au bon endroit au bon moment.
Moi mon bébé est née dans une orchidée
Plantée sur ses pieds elle a l’âme bien née
De temps en temps je viens comme une abeille
De haut en bas butiner ses merveilles
Pour moi elle est toujours à temps
Au bon endroit au bon moment.
T.Jiel- ça marche pô chez moi
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Localisation : Le Mans
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Rien à corriger sur ce que tu as écrit, Tidji, ni à contredire, d'ailleurs. Et j'ajouterais : hélas!!!
Je n'ai pas lu le bouquin de Thomas Piketty, mais j'en ai entendu parler. Ce retour annoncé aux inégalités patrimoniales de début du dernier siècle, tout comme les régressions sociales qui se profilent à l'horizon, font froid dans le dos, même si l'on se doute bien que les rouages économiques de ce monde ne sont pas huilés par une bande de philanthropes.
Il faudrait une volonté supérieure alliée à des reins d'acier pour les enrayer.
A notre échelle nationale, beaucoup ont espéré voir ce monopole financier petit à petit ébranlé, et tous ont été aussi rapidement que profondément déçus. Le pire étant que pris à notre corps défendant, et le plus souvent à titre individuel, dans cet infernal engrenage quotidien, nous en sommes réduits à continuer sur cette funeste lancée dont l'impact futur ne nous a pourtant pas échappé...
Quant à ton blues en E, il ne te reste plus qu'à l'enregistrer. On l'attend avec impatience. Tes lyrics sont de ceux qui trouvent leur résonances en moi, et le terme 'butiner', aussi délicat qu'éloquent en langage d'amour courtois, me plaît décidément beaucoup.
Vas-y, fais-le-nous écouter!
Je n'ai pas lu le bouquin de Thomas Piketty, mais j'en ai entendu parler. Ce retour annoncé aux inégalités patrimoniales de début du dernier siècle, tout comme les régressions sociales qui se profilent à l'horizon, font froid dans le dos, même si l'on se doute bien que les rouages économiques de ce monde ne sont pas huilés par une bande de philanthropes.
Il faudrait une volonté supérieure alliée à des reins d'acier pour les enrayer.
A notre échelle nationale, beaucoup ont espéré voir ce monopole financier petit à petit ébranlé, et tous ont été aussi rapidement que profondément déçus. Le pire étant que pris à notre corps défendant, et le plus souvent à titre individuel, dans cet infernal engrenage quotidien, nous en sommes réduits à continuer sur cette funeste lancée dont l'impact futur ne nous a pourtant pas échappé...
Quant à ton blues en E, il ne te reste plus qu'à l'enregistrer. On l'attend avec impatience. Tes lyrics sont de ceux qui trouvent leur résonances en moi, et le terme 'butiner', aussi délicat qu'éloquent en langage d'amour courtois, me plaît décidément beaucoup.
Vas-y, fais-le-nous écouter!
Flovia- The voice of Bluesland
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Date d'inscription : 19/03/2009
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Flo a écrit:et le terme 'butiner', aussi délicat qu'éloquent en langage d'amour courtois, me plaît décidément beaucoup.
Une petite prolongation de l'autorisation d'exploitation des néonicotinoïdes jusqu'en 2018 va sûrement réguler tout ça...
Gut bucket- Chicago Hero
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Localisation : Le Havre
Date d'inscription : 07/05/2013
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Ouh là là, je vois que mes cogitations déchaînent le forum tout entier.
Du coup je continue. Grand Méchant Bayou ou Jungleboss me feront "hop hop hop" le moment venu...???
Le Blues de la 1ère heure " disait le quotidien, avec sa part de "réalité", et surtout de rêve caché derrière, ce qui est le propre de l'art, sa fonction. Car c'est justement là que surgit la vie. C'est pourquoi l'art relève du sacré, n'est ce pas?" ai je écris, mû par une soudaine inspiration venu de je ne sais où.
Oups, tout un débat qui mériterait un chapitre ici à lui tout seul.
D'abord, élaguons : le sacré, c'est quoi? Allez, disons que c'est l'énergie qui pousse la vie en nous, par exemple. Et l'énergie, il faut la puiser où elle est. Je viens de lire un livre de Jacques Lusseyran. http://sileneedition.wordpress.com/jacques-lusseyran. Plutôt inconnu, ce mec, non? Né dans les années 20, à 8 ans, il devient totalement aveugle. Sous l'occupation, il a autour de 20 ans, il entre dans la ... résistance!! En 43 son réseau tombe, il passera 1 an à Buchenwald. Bluesy, non? Il s'en sort!!! Il explique : c'est la poésie qui m'a aidé à m'en sortir.
Que veux t il dire? La poésie aurait un pouvoir tel qu'elle régénérait ces pauvres types destinés à l'abattoir? Ben oui, tout simplement. Ce qui est caché derrière les mots d'un poème, dans l'assemblage des mots de ce poème, et que notre cœur entend, nous régénère. Pas mal, hein? C'est pourquoi l'Art fait les vraies révolutions, sans avoir besoin de "revendiquer".
C'est pourquoi le carnaval des actualités, de nos chers élus, de nos chers spécialistes, s'il m'attriste trop souvent, je ne le prends que pour ce qu'il est en premier lieu: du music-hall.
Tiens, après ces cogitations d'un dimanche matin et avant d'aller bosser sur un salon (pffff), j'ai dans la tête le sourire de Michel Rocard. Non, c'est pas un guitariste de Blues, mais son sourire...
Du coup je continue. Grand Méchant Bayou ou Jungleboss me feront "hop hop hop" le moment venu...???
Le Blues de la 1ère heure " disait le quotidien, avec sa part de "réalité", et surtout de rêve caché derrière, ce qui est le propre de l'art, sa fonction. Car c'est justement là que surgit la vie. C'est pourquoi l'art relève du sacré, n'est ce pas?" ai je écris, mû par une soudaine inspiration venu de je ne sais où.
Oups, tout un débat qui mériterait un chapitre ici à lui tout seul.
D'abord, élaguons : le sacré, c'est quoi? Allez, disons que c'est l'énergie qui pousse la vie en nous, par exemple. Et l'énergie, il faut la puiser où elle est. Je viens de lire un livre de Jacques Lusseyran. http://sileneedition.wordpress.com/jacques-lusseyran. Plutôt inconnu, ce mec, non? Né dans les années 20, à 8 ans, il devient totalement aveugle. Sous l'occupation, il a autour de 20 ans, il entre dans la ... résistance!! En 43 son réseau tombe, il passera 1 an à Buchenwald. Bluesy, non? Il s'en sort!!! Il explique : c'est la poésie qui m'a aidé à m'en sortir.
Que veux t il dire? La poésie aurait un pouvoir tel qu'elle régénérait ces pauvres types destinés à l'abattoir? Ben oui, tout simplement. Ce qui est caché derrière les mots d'un poème, dans l'assemblage des mots de ce poème, et que notre cœur entend, nous régénère. Pas mal, hein? C'est pourquoi l'Art fait les vraies révolutions, sans avoir besoin de "revendiquer".
C'est pourquoi le carnaval des actualités, de nos chers élus, de nos chers spécialistes, s'il m'attriste trop souvent, je ne le prends que pour ce qu'il est en premier lieu: du music-hall.
Tiens, après ces cogitations d'un dimanche matin et avant d'aller bosser sur un salon (pffff), j'ai dans la tête le sourire de Michel Rocard. Non, c'est pas un guitariste de Blues, mais son sourire...
T.Jiel- ça marche pô chez moi
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Date d'inscription : 26/09/2008
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Bonne réflexion T.J. C'est vrai qu'en parcourant le Mississippi (l'Etat) on s'aperçoit que les noirs sont toujours très pauvres, à la périphérie des villes, dans des habitations rudimentaires. Le Mississippi est l'état le plus pauvre et il faut bien voir que l'élection d'Obama qui a suscité de la fierté et de l'espoir n'a pas fondamentalement changer le vie des pauvres.
Maintenant il faut aussi admettre que le blues ne véhicule plus l'histoire et la souffrance de peuple afro-américain. En avril à Clarksdale le public qui écoutait les vieux musiciens étaient blanc à 98% et plutôt assez intello.
Où étaient les jeunes blacks ? Dans leur voiture, vitres ouvertes, du rap à fond un pétard ou un bière à la main.
Le gros problème est que le blues (surtout celui du delta) devient quasiment une musique écoutée que par une poignée de blancs, encore jouée par des musiciens qui peu à peu disparaissent. Et à part quelques uns comme Cédric Burnside qui cherchent à perpétuer l'héritage, les autres préfèrent d'autres chemins musicaux et sociaux.
Maintenant il faut aussi admettre que le blues ne véhicule plus l'histoire et la souffrance de peuple afro-américain. En avril à Clarksdale le public qui écoutait les vieux musiciens étaient blanc à 98% et plutôt assez intello.
Où étaient les jeunes blacks ? Dans leur voiture, vitres ouvertes, du rap à fond un pétard ou un bière à la main.
Le gros problème est que le blues (surtout celui du delta) devient quasiment une musique écoutée que par une poignée de blancs, encore jouée par des musiciens qui peu à peu disparaissent. Et à part quelques uns comme Cédric Burnside qui cherchent à perpétuer l'héritage, les autres préfèrent d'autres chemins musicaux et sociaux.
_________________
Mon Blog
http://mick.over-blog.com/
Re: La revendication sociale et politique dans le blues
Merci, Bayou, pour ces remarques sorties d'une réalité constatée sur place, je suppose.
Ca me fait penser à ce qui me vient à chaque fois que j'entends dire au sujet d'un métier qui disparaît " c'est dommage, tout ce merveilleux savoir faire etc...", et bien si le besoin n'est plus là, c'est dans la suite logique que tout cela s'en aille et se fasse oublier. Personne ne peut vivre le nez tourné vers l'arrière!
Du coup, toute "revendication sociale ou politique" se déplacera sur des terrains plus appropriés.
Mais une fois de plus, je crois qu'un estomac vide ne "revendique" pas. Il n'en a tout simplement pas les moyens.
Ca me fait penser à ce qui me vient à chaque fois que j'entends dire au sujet d'un métier qui disparaît " c'est dommage, tout ce merveilleux savoir faire etc...", et bien si le besoin n'est plus là, c'est dans la suite logique que tout cela s'en aille et se fasse oublier. Personne ne peut vivre le nez tourné vers l'arrière!
Du coup, toute "revendication sociale ou politique" se déplacera sur des terrains plus appropriés.
Mais une fois de plus, je crois qu'un estomac vide ne "revendique" pas. Il n'en a tout simplement pas les moyens.
T.Jiel- ça marche pô chez moi
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