Albert Collins : Trash Talkin' (1969)

Albert Collins : Trash Talkin' (1969)



Face 1

1. Harris County Line-Up
2. Conversation With Collins
3. Jawing
4. Grapeland Gossip
5. Chatterbox
6. Trash Talkin'

Face 2

1. Medley: Baby What You Want Me To Do/Rock Me Baby
2. Lip Service
3. Talking Slim Blues (The Things I Used To Do)
4. Back-Yard Back-Talk
5. Tongue Lashing
5. And Then It Started Raining


Même s'il ne jouit pas de la même reconnaissance que d'autres guitaristes de blues de sa génération, Albert Collins reste une des références en la matière. "Trash Talkin'" est le second des trois disques publiés par Collins pour Imperial. C'est avant tout le disque d'un (excellent) guitariste : l'écriture est tout à fait secondaire et les parties vocales assez réduites. D'une certaine manière, Albert Collins prend acte de ses limites en tant que musicien. L'écriture n'est en effet pas au centre de ses préoccupations, et il n'hésite pas à plagier certains standards : "Harris County Line-Up" compile les thèmes de "That's All Right" et de "You Don't Love Me" alors que "Back-Yard Back-Talk" est un remake instrumental de "Mustang Sally".
Chanteur honnête mais limité, il se contente de reprendre des classiques ("Baby What You Want Me To Do/Rock Me Baby" et "The Things I Used To Do") dans des versions correctes... voire d'aligner des titres comme "Conversation With Collins" qui traînent en longueur avec un style parlé un peu kilométrique.

Reste les interventions de notre homme sur sa Telecaster, avec ce son incisif inimitable qui n'appartient qu'à lui. Que les rythmiques soient blues ou plus funky ("Chatterbox"), le jeu d'Albert Collins est toujours efficace. Mais il ne suffit pas d'être un grand musicien pour sortir un grand disque : "Trash Talkin'" repose trop sur le seul jeu de guitare d'Albert Collins. Pour un disque de blues, le compte n'y est pas.

C'est quoi le souçis avec sa voix? moi j'aime bien......

Collins a la réputation d'être un chanteur de blues aux capacités vocales limités. Si effectivement, sa voix manque de puissance et de chaleur, je trouve pour ma part qu'elle colle bien à son jeu de guitare et au son qu'il s'est forgé. Finalement, comme le soulignait Ayler, la grande force de Collins c'est d'avoir pris conscience de ses propres limites et d'avoir en conséquence adapté son jeu et son chant à ses capacités. Reste que l'album chroniqué ici est l'un de ses premiers et qu'il se cherche encore un peu.

"Trash Talkin'" repose trop sur le seul jeu de guitare d'Albert Collins.

Dans ses albums pour Alligator, Collins saura d'ailleurs mieux équilibrer ses compositions et des Albums comme Ice Pickin ou Frostbite utilisent à merveille les possibilités des cuivres (il y a quelques chorus de saxo à tomber par terre).

Iceman a écrit:Collins a la réputation d'être un chanteur de blues aux capacités vocales limités.

qu'est ce qu'il faut pas entendre !
Collins était un p... de bon chanteur expressif, moi j'adore sa voix, that's it, conversation with Collins je trouve que ca raconte une bonne histoire tout en feeling, bref terrible !

Attention : cette chronique ne porte que sur le seul "Trash Talkin'". Son chant est ici honnête, mais n'a (à mon sens) pas l'expressivité que tu lui prêtes.