Big Bill Broonzy
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Re: Big Bill Broonzy
"Si on parle un jour de moi, qu'on ne dise pas que j'étais un musicien de jazz, pas même que j'étais un guitariste. Dites simplement que Big Bill était un grand chanteur de blues"
Big Bill Broonzy
Catfish- Fever In The Bayou
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Re: Big Bill Broonzy
c tou un spectacle rien que de regardé ces doigts...... juska cet aprem je pensais que sur why don't you do right de lil green c'etait le mari de s'elle ci qui etait a la guitar bah non c big bill ( l'epous de lil green je crois qu'il etait guitariste alors si kelkun dans la foule peu m presenté un disk ou + sa srai gentil )
https://www.youtube.com/watch?v=IqUyg_zZy4E
https://www.youtube.com/watch?v=IqUyg_zZy4E
PeJam- Texas Howler
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Re: Big Bill Broonzy
Sa carrière dure en gros de 1940 à 1950 et elle a principalement enregistré avec Big Bill Broonzy, qui lui a composé quelques titres, et il parait qu'ils étaient co-propriétaires d'un club (?)
il y a 3 compils de son oeuvre sur le label Classics mais je ne sais pas si ça se trouve facilement. sinon il y a une compilation de sa période Chicago qui est sortie il y a 3 ou 4 ans et qui s'appelle Romance in the Dark; j'ai eu l'occasion d'écouter et ça vaut le coup ... mais pareil je ne sais pas si ça se trouve encore
Par contre je ne connais pas du tout le mari de Lil Green
_________________
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http://aupaysdublues.free.fr/index.php
Re: Big Bill Broonzy
bon et comme je suis curieux j'ai cherché sur le net et le mari de Lil Green s'appelait Howard Callender, trompettiste de son état dans le groupe de Lilian Henderson, le backing band de Lil Green quand elle a quitté son trio pour avoir son groupe
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Re: Big Bill Broonzy
g bien lu kelke part q'elle a etait marié avec un guitarist de qui elle divorça plus tard a moin que g des blemes de memoire
PeJam- Texas Howler
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Re: Big Bill Broonzy
dite a propos c de kel enregistrement originals cet video !! legends of country blues ?!!!!!!ou c autre chose si oui le nom svp
PeJam- Texas Howler
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Re: Big Bill Broonzy
C'est écrit sous la vidéo.
C'est :
A Musical Journey:
The Films of Pete, Toshi & Dan Seeger on DVD
Featuring: Sonny Terry, Big Bill Broonzy, Jean Carignan, The McPeake Family, Pete Steele and Others
...
http://guitarvideos.com/dvd/13042dvd.htm
...
C'est :
A Musical Journey:
The Films of Pete, Toshi & Dan Seeger on DVD
Featuring: Sonny Terry, Big Bill Broonzy, Jean Carignan, The McPeake Family, Pete Steele and Others
...
http://guitarvideos.com/dvd/13042dvd.htm
...
Invité- Invité
Re: Big Bill Broonzy
y propose les meme video de bbb , vé me trouvé l'original alors (enfin une copieillégale :p)
PeJam- Texas Howler
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Re: Big Bill Broonzy
Phil cotton color a écrit:La carrière de Big Bill Broonzy est longue et présente nombre d'enregistrements en tant que soliste ou accompagnateur sur plus de 30 ans ! La qualité va du bon à l'exceptionnel et aucun n'est franchement mauvais, ce qui est souvent le cas avec ce genre d'artiste.
Le présenter uniquement comme un "rural", presque un archétype pour certains critiques de son époque européenne de la fin de sa vie, est je crois très limitatif. Beaucoup de ses enregistrements américains le présentent dans un cadre orchestral (léger), et il a été un des principaux protagonistes du blues de Chicago des années 30 et 40.
Toujours une analyse pertinente avec Phil Cotton.......
Justement le Chicago des années 30 et après on dira que le blues est une musique qui ne bouge pas
Ha oui les participants :
Vocal, Guitar : Bumble Bee Slim
Guitar : Big Bill Broonzy
Piano : Back Bob
Clarinet : Arnett Nelson
My Big Moments' BUMBLE BEE SLIM (1936)
Re: Big Bill Broonzy
Dieu que c'est bon ! Merci pour le lien.
C'est très Jazz de la New Orleans avec cette clarinette. Il y a d'autre enregistrement de ce genre ? avec cette formation ou même avec d'autre d’ailleurs. C'est surtout la clarinette qui m'intrigue.
C'est très Jazz de la New Orleans avec cette clarinette. Il y a d'autre enregistrement de ce genre ? avec cette formation ou même avec d'autre d’ailleurs. C'est surtout la clarinette qui m'intrigue.
Mr. Colours- Deep South
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Re: Big Bill Broonzy
Dans ce genre il y en a beaucoup oui avec de la clarinette non pas beaucoup une paire en 1937 avec Washboard Sam et 3/4 en 1938.
Par contre on retrouve un bon nombre d'enregistrement avec ce pianiste Back Bob
En fait 260 titres c’est déjà conséquent.
Par contre on retrouve un bon nombre d'enregistrement avec ce pianiste Back Bob
En fait 260 titres c’est déjà conséquent.
Re: Big Bill Broonzy
Il y a 3 boxs JSP
la première 5 CDs 1928/37
la seconde 4 CDs 1937/40
et la troisième 4 CDs 1940/51
Et là t'as déjà de quoi faire.
la première 5 CDs 1928/37
la seconde 4 CDs 1937/40
et la troisième 4 CDs 1940/51
Et là t'as déjà de quoi faire.
Re: Big Bill Broonzy
Je connaissais pas JSP, je suis sur leur site en je suis entrain de rêver.
Merci !
Merci !
Mr. Colours- Deep South
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Re: Big Bill Broonzy
J'ai les 3 coffrets JSP, bah je suis un peu déçu, beaucoup de morceaux avec un piano, je m'attendais plus à quelque chose comme guitare voix
mickael574- Texas Howler
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Re: Big Bill Broonzy
Hé... il fallait lire tout le topic Dès le début on a parlé de l'éclectisme de l'oeuvre de Big Bill et du malentendu qu'il y a à le considérer comme un artiste "rural".mickael574 a écrit:J'ai les 3 coffrets JSP, bah je suis un peu déçu, beaucoup de morceaux avec un piano, je m'attendais plus à quelque chose comme guitare voix
Phil cotton color- Chicago Hero
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Re: Big Bill Broonzy
Bah je pensais qu'on parlait de son éclectisme par rapport à ses différents styles pas par rapport à ses différents instruments...
mickael574- Texas Howler
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Date d'inscription : 16/09/2011
Re: Big Bill Broonzy
Un article très intéressant de la Gazette...
...
http://www.gazettegreenwood.net/doc/bluesfrance/part8.htm
...
LES TOURNEES DE BIG BILL BROONZY.
1) Portrait de Big Bill.
Les précédents artistes de blues Leadbelly et Josh White, qui s’étaient produits en France, aussi importants soient-ils, n’avaient pas pu avoir sur le public français un effet durable. Ils n’étaient pas restés en France plus d’un mois et s’étaient produits uniquement à Paris. Le premier bluesman qui popularise sa musique dans notre pays est Big Bill Broonzy. Cela s’explique à la fois par le nombre considérable de représentations et d’enregistrements qu’il fait durant ses six tournées en Europe, le fait qu’il se soit produit aussi en province, et par ses qualités même de musicien, d’extraordinaire chanteur et conteur.
William Lee Conley Broonzy est né en 1897 dans l’Etat du Mississippi. Comme beaucoup de noirs il suit le courant migratoire vers les grandes villes du nord qui s’est amorcé au début de notre siècle et se retrouve à Chicago dès 1926. A partir de 1928 il connaît un succès considérable auprès du public noir. Jusqu’à la seconde guerre mondiale il enregistre plus de 300 faces, soit en tant que leader, soit comme accompagnateur de Lil Green, Washboard Sam, Jazz Gillum, John Lee « Sonny Boy » Williamson... Il figure sur les catalogues de la plupart des grandes compagnies de race records : Okeh, Vocalion, Bluebird, Columbia... Comme le souligne Gérard Herzhaft : « Son immense talent joint à une personnalité exceptionnellement ouverte le rend immensément populaire auprès des noirs de Chicago et il règne en maître sur les clubs de la ville. Il se sert de cette influence pour aider de nombreux artistes et les faire enregistrer : Washboard Sam, Gillum, Williamson, Memphis Slim et même Muddy Waters lui doivent beaucoup »[1]. En 1938 il participe au spectacle de John Hammond From Spirituals to Swing, où il est remarqué par Hugues Panassié. Apres la guerre sa musique n’est plus à la mode auprès des noirs. Tout comme Leadbelly et Josh White, il réussi alors le tour de force d’attirer l’attention du public blanc new-yorkais. Cela lui permet en 1951 de venir faire une tournée en Europe.
2) La première tournée de Big Bill Broonzy.
C’est Hugues Panassié et le Hot Club de France qui rendent possible la premiere tournée de Big Bill dans notre pays. En fait, les organisateurs profitent de son voyage en Allemagne pour le faire venir en France. Tout comme Leadbelly on craint que la musique du bluesman ne soit trop frustre. On lui adjoint un orchestre qui comprend les musiciens de jazz Merril Stepter (Trompette), Guy Lafitte (Saxophone), André Persiani (piano), George Hadjo (contrebasse) et Wallace Bishop (batterie). La tournée de Big Bill et de son orchestre est un véritable marathon. En moins de deux mois ils doivent assurer 27 dates. Le premier concert a lieu le 20 juillet 1951 à Vichy : l’amateur de blues André Vasset se souvient : « A Vichy, l’orchestre avait été engagé pour les dîneurs du gala Ford. Autant dire que l’auditoire, costumé en habits de soirée et robes longues, ne se souciait guère de musique et montrait une inattention soutenue. La présence de ce grand diable, rudoyant sa guitare et chantant avec une spontanéité, une sincérité et un naturel absolus, était la passablement insolite. Avec deux ou trois copains, embusqués derrière une haie de fusains servant de fond de scène, nous étions bouches et oreilles bées. Jamais nous n’avions entendu une musique semblable. Vocal et guitare nous atteignaient de plein fouet (...). Nous étions les premiers vrais auditeurs européens de Big Bill »[2]. Heureusement, le public se montre plus réceptif aux autres concerts que fait Big Bill. Il se produit le long de la côte française et termine sa tournée initiale à Saint Tropez le 25 août. Cependant, le succès est suffisamment important pour que le bluesman prolonge son séjour en France. Il se produit seul au Vieux Colombier de Juan-Les-Pins du 1er au 13 septembre, avec un court séjour entre temps à Clermont-Ferrand le 6.
Il part ensuite quelques jours en Allemagne mais revient à Paris les 20 et 21 septembre. Hugues Panassié a décidé de l’enregistrer pour le label Vogue. Il s’est rendu compte que l’orchestre était gênant et enregistre Big Bill seul avec sa guitare. Les progrès techniques permettent au bluesman d’enregistrer ce disque sur un support vinyl. En fait, ce disque Vogue est le premier 33 tours de l’histoire du blues ! La séance est particulièrement émouvante : « L’un des blues lents, « Hollerin’ and Cryin’ the Blues » qui dure 10 mn (au lieu des 3mn habituelles), donna même lieu à un incident dramatique comme je n’en avais jamais vu dans un studio d’enregistrement : au fur et à mesure qu’il chantait le morceau, Big Bill était de plus en plus bouleversé, de plus en plus « pris par le blues ». Il se mit à pleurer et, au début du dernier chorus, s’arrêta net, la voix brisée par un sanglot. Il lui fut impossible de reprendre l’enregistrement de ce blues. « I don’t want to fool with it anymore », dit-il (...). Et ce blues est un des plus bouleversants que j’ai jamais entendu. Il est probable que cet enregistrement sera publié tel quel »[3]. Big Bill grave aussi un autre morceau, Black, Brown and White, une dénonciation de la ségrégation aux Etats-Unis. Les compagnies américaines avaient refusé ce blues. Big Bill profite de son passage à Paris pour l’enregistrer. Le label Vogue propose les blues de Big Bill au début de l’année 1952, en 33 tours et en 78 tours[4]
A l’issu de cette première tournée on peut lire dans le Bulletin du Hot Club de France : « Cet authentique tour de France a remporté partout le succès le plus total (...). Grâce à Big Bill les Français savent maintenant ce qu’est le blues »[5]. Avant de retourner pour Chicago le 25 septembre, Big Bill s’est lié d’amitié avec Hugues Panassié, André Vasset, Madeleine Gautier et un amateur belge du nom de Yannick Bruynoghe.
3) Deuxième tournée.
Fort de son succès Big Bill revient en France le 18 janvier 1952. Cette fois-ci il est accompagné par le pianiste Blind John Davis. Ils jouent à Paris au Vieux Colombier, à la salle Pleyel et au Jazz Land. Sur leur prestation au Jazz Land, Madeleine Gautier écrit : « Big Bill joue seul. Selon son humeur, selon la tête des gens, il varie son répertoire à l’infini et vous amène dans des régions musicales qui vous laissent pantois. Quelle aisance, quelle « présence » chez ce chanteur de blues... Et lorsque Bill a fini de jouer en solo, il s’en va chercher Blind John. Et lorsque les deux artistes jouent ensemble, on ne sait plus très bien lequel écouter. Le régal est complet. Quand Blind John et qu’il est en forme, le régal, d’ailleurs, continue (...). Jamais tant de grands musiciens n’avaient été réunis dans un cabaret parisien »[6]. Au cours de ces concerts, Blind John Davis permet à beaucoup d’amateurs de découvrir le boogie woogie.
Puis les deux musiciens tournent à Lyon, dans l’ouest de la France et dans le nord de l’Europe, à Liège, Anvers, Roubaix, Bruxelles, Lille. Ce deuxième voyage permet de nouveaux enregistrements de Big Bill[7] et de Blind John Davis[8]. Surtout, cette tournée dans le nord permet au Big Bill de retrouver Yannick Bruynoghe. Il l’héberge et lui propose d’écrire un livre sur sa vie. Le bluesman apprend alors à lire et à écrire. Lors de ses tournées, entre Paris, Bruxelles et Chicago, il écrit sur des bouts de papiers des anecdotes, des faits marquants de sa vie, des histoires sur des gens qu’il connaît. Il les donne ensuite à Yannick Bruynoghe qui entreprend de traduire cet anglais approximatif, plein de fautes d’orthographes et de mots d’argot. Plusieurs de ses notes paraissent dans le Bulletin du Hot Club de France en 1954[9]. Leur réunion permet finalement la publication d’un livre en mai 1955, intitulé Big Bill Blues. Ce livre écrit en français est édité à Bruxelles, mais il est disponible par correspondance et par l’intermédiaire des Hot Clubs. C’est un document fascinant sur la personnalité de Big Bill. C’est le premier ouvrage écrit par un bluesman. C’est aussi le premier livre écrit en français consacré spécifiquement au blues.
4) Les autres tournées de Big Bill.
Big Bill fait trois autres tournées en Europe. La première commence le 10 décembre 1952 et se termine le 15 mai 1953. Il joue beaucoup à Paris au Métro Jazz, au Ringside et aux Trois Mailletz. Il visite aussi les villes de Saint-Etienne, Lyon, Clermont-Ferrand, Limoges, Pau et Montauban. Il tourne aussi en Espagne.
Lors de son quatrième voyage en Europe, Big Bill ne passe pas par la France. Il joue en Angleterre, en Belgique et en Hollande.
Son cinquième voyage commence en février 1956 par la France. A cette occasion il donne un concert au Hot Club de France de Paris. Grâce au musicien Milton Mezzrow comme traducteur, les amateurs français peuvent discuter avec le bluesman. Big Bill parle en particulier de la poésie du blues et de son rôle comme chant de protestation : « « Les paroles de mes chansons parlent beaucoup de « babies », de l’amour, parce que c’est plus plaisant. Mais les vrais blues sont des chants de protestation à mots déguisés » Et ce sont surtout ces blues là que Big Bill a chanté à la réunion, dont Mezz traduisait les puissantes paroles»[11]. Ce concert est pour le bluesman l’occasion de dénoncer la ségrégation à mots couverts. Après cette réunion Big Bill part pour la Belgique, puis l’Allemagne et le Danemark. Il revient ensuite en France et joue à Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montauban, Perigueux, Brive, Limoge et Guéret. Apres un détour en Italie il rentre aux Etats-Unis fin juin 1956.
Lors de son dernier voyage en Europe il ne reste que 48 heures en France. Le 1er avril 1957, il donne concert au SHAPE à Paris. De retour aux Etats-Unis il meurt d’un cancer, à Chicago, en 1958.
5) L’apport de Big Bill au blues en France.
L’apport de Big Bill au blues en France est considérable. Par le nombre de ses prestations dans notre pays il élargit considérablement le public du blues, au delà des seuls amateurs de jazz. Beaucoup de ceux qui le voient sur scène sont impressionnés et se mettent à écouter cette musique.
Le nombre de renseignements qu’il donne sur le blues est très important. Musicien d’une multitude de séances d’enregistrements il donne à Hugues Panassié de précieuses informations sur nombres d’artistes avec lesquels il a jouer, ou qu’il a rencontré : Washboard Sam, John Lee « Sonny Boy » Williamson, Lil’ Green, Sleepy John Estes...
Pourtant Big Bill, malgré lui pensons nous, laisse à beaucoup d’amateurs de jazz une vision erronée du blues. Pour beaucoup le blues était mort avec Bessie Smith. Lorsque Big Bill arrive en France il est donc naturellement surnommé « le dernier chanteur de blues vivant ». Ce surnom lui reste jusqu’à sa mort et il faut attendre le début des années 60 pour que les amateurs de jazz réalisent que non seulement le blues est bien vivant, mais qu’en plus il a eu une évolution parallèle à celle du jazz et qu’il est encore très apprécié du public noir.
Le documentaire Big Bill Broonzy live de Jean Delire fimé en 1956 dans un club de Monmartre.
...
http://www.gazettegreenwood.net/doc/bluesfrance/part8.htm
...
LES TOURNEES DE BIG BILL BROONZY.
1) Portrait de Big Bill.
Les précédents artistes de blues Leadbelly et Josh White, qui s’étaient produits en France, aussi importants soient-ils, n’avaient pas pu avoir sur le public français un effet durable. Ils n’étaient pas restés en France plus d’un mois et s’étaient produits uniquement à Paris. Le premier bluesman qui popularise sa musique dans notre pays est Big Bill Broonzy. Cela s’explique à la fois par le nombre considérable de représentations et d’enregistrements qu’il fait durant ses six tournées en Europe, le fait qu’il se soit produit aussi en province, et par ses qualités même de musicien, d’extraordinaire chanteur et conteur.
William Lee Conley Broonzy est né en 1897 dans l’Etat du Mississippi. Comme beaucoup de noirs il suit le courant migratoire vers les grandes villes du nord qui s’est amorcé au début de notre siècle et se retrouve à Chicago dès 1926. A partir de 1928 il connaît un succès considérable auprès du public noir. Jusqu’à la seconde guerre mondiale il enregistre plus de 300 faces, soit en tant que leader, soit comme accompagnateur de Lil Green, Washboard Sam, Jazz Gillum, John Lee « Sonny Boy » Williamson... Il figure sur les catalogues de la plupart des grandes compagnies de race records : Okeh, Vocalion, Bluebird, Columbia... Comme le souligne Gérard Herzhaft : « Son immense talent joint à une personnalité exceptionnellement ouverte le rend immensément populaire auprès des noirs de Chicago et il règne en maître sur les clubs de la ville. Il se sert de cette influence pour aider de nombreux artistes et les faire enregistrer : Washboard Sam, Gillum, Williamson, Memphis Slim et même Muddy Waters lui doivent beaucoup »[1]. En 1938 il participe au spectacle de John Hammond From Spirituals to Swing, où il est remarqué par Hugues Panassié. Apres la guerre sa musique n’est plus à la mode auprès des noirs. Tout comme Leadbelly et Josh White, il réussi alors le tour de force d’attirer l’attention du public blanc new-yorkais. Cela lui permet en 1951 de venir faire une tournée en Europe.
2) La première tournée de Big Bill Broonzy.
C’est Hugues Panassié et le Hot Club de France qui rendent possible la premiere tournée de Big Bill dans notre pays. En fait, les organisateurs profitent de son voyage en Allemagne pour le faire venir en France. Tout comme Leadbelly on craint que la musique du bluesman ne soit trop frustre. On lui adjoint un orchestre qui comprend les musiciens de jazz Merril Stepter (Trompette), Guy Lafitte (Saxophone), André Persiani (piano), George Hadjo (contrebasse) et Wallace Bishop (batterie). La tournée de Big Bill et de son orchestre est un véritable marathon. En moins de deux mois ils doivent assurer 27 dates. Le premier concert a lieu le 20 juillet 1951 à Vichy : l’amateur de blues André Vasset se souvient : « A Vichy, l’orchestre avait été engagé pour les dîneurs du gala Ford. Autant dire que l’auditoire, costumé en habits de soirée et robes longues, ne se souciait guère de musique et montrait une inattention soutenue. La présence de ce grand diable, rudoyant sa guitare et chantant avec une spontanéité, une sincérité et un naturel absolus, était la passablement insolite. Avec deux ou trois copains, embusqués derrière une haie de fusains servant de fond de scène, nous étions bouches et oreilles bées. Jamais nous n’avions entendu une musique semblable. Vocal et guitare nous atteignaient de plein fouet (...). Nous étions les premiers vrais auditeurs européens de Big Bill »[2]. Heureusement, le public se montre plus réceptif aux autres concerts que fait Big Bill. Il se produit le long de la côte française et termine sa tournée initiale à Saint Tropez le 25 août. Cependant, le succès est suffisamment important pour que le bluesman prolonge son séjour en France. Il se produit seul au Vieux Colombier de Juan-Les-Pins du 1er au 13 septembre, avec un court séjour entre temps à Clermont-Ferrand le 6.
Il part ensuite quelques jours en Allemagne mais revient à Paris les 20 et 21 septembre. Hugues Panassié a décidé de l’enregistrer pour le label Vogue. Il s’est rendu compte que l’orchestre était gênant et enregistre Big Bill seul avec sa guitare. Les progrès techniques permettent au bluesman d’enregistrer ce disque sur un support vinyl. En fait, ce disque Vogue est le premier 33 tours de l’histoire du blues ! La séance est particulièrement émouvante : « L’un des blues lents, « Hollerin’ and Cryin’ the Blues » qui dure 10 mn (au lieu des 3mn habituelles), donna même lieu à un incident dramatique comme je n’en avais jamais vu dans un studio d’enregistrement : au fur et à mesure qu’il chantait le morceau, Big Bill était de plus en plus bouleversé, de plus en plus « pris par le blues ». Il se mit à pleurer et, au début du dernier chorus, s’arrêta net, la voix brisée par un sanglot. Il lui fut impossible de reprendre l’enregistrement de ce blues. « I don’t want to fool with it anymore », dit-il (...). Et ce blues est un des plus bouleversants que j’ai jamais entendu. Il est probable que cet enregistrement sera publié tel quel »[3]. Big Bill grave aussi un autre morceau, Black, Brown and White, une dénonciation de la ségrégation aux Etats-Unis. Les compagnies américaines avaient refusé ce blues. Big Bill profite de son passage à Paris pour l’enregistrer. Le label Vogue propose les blues de Big Bill au début de l’année 1952, en 33 tours et en 78 tours[4]
A l’issu de cette première tournée on peut lire dans le Bulletin du Hot Club de France : « Cet authentique tour de France a remporté partout le succès le plus total (...). Grâce à Big Bill les Français savent maintenant ce qu’est le blues »[5]. Avant de retourner pour Chicago le 25 septembre, Big Bill s’est lié d’amitié avec Hugues Panassié, André Vasset, Madeleine Gautier et un amateur belge du nom de Yannick Bruynoghe.
3) Deuxième tournée.
Fort de son succès Big Bill revient en France le 18 janvier 1952. Cette fois-ci il est accompagné par le pianiste Blind John Davis. Ils jouent à Paris au Vieux Colombier, à la salle Pleyel et au Jazz Land. Sur leur prestation au Jazz Land, Madeleine Gautier écrit : « Big Bill joue seul. Selon son humeur, selon la tête des gens, il varie son répertoire à l’infini et vous amène dans des régions musicales qui vous laissent pantois. Quelle aisance, quelle « présence » chez ce chanteur de blues... Et lorsque Bill a fini de jouer en solo, il s’en va chercher Blind John. Et lorsque les deux artistes jouent ensemble, on ne sait plus très bien lequel écouter. Le régal est complet. Quand Blind John et qu’il est en forme, le régal, d’ailleurs, continue (...). Jamais tant de grands musiciens n’avaient été réunis dans un cabaret parisien »[6]. Au cours de ces concerts, Blind John Davis permet à beaucoup d’amateurs de découvrir le boogie woogie.
Puis les deux musiciens tournent à Lyon, dans l’ouest de la France et dans le nord de l’Europe, à Liège, Anvers, Roubaix, Bruxelles, Lille. Ce deuxième voyage permet de nouveaux enregistrements de Big Bill[7] et de Blind John Davis[8]. Surtout, cette tournée dans le nord permet au Big Bill de retrouver Yannick Bruynoghe. Il l’héberge et lui propose d’écrire un livre sur sa vie. Le bluesman apprend alors à lire et à écrire. Lors de ses tournées, entre Paris, Bruxelles et Chicago, il écrit sur des bouts de papiers des anecdotes, des faits marquants de sa vie, des histoires sur des gens qu’il connaît. Il les donne ensuite à Yannick Bruynoghe qui entreprend de traduire cet anglais approximatif, plein de fautes d’orthographes et de mots d’argot. Plusieurs de ses notes paraissent dans le Bulletin du Hot Club de France en 1954[9]. Leur réunion permet finalement la publication d’un livre en mai 1955, intitulé Big Bill Blues. Ce livre écrit en français est édité à Bruxelles, mais il est disponible par correspondance et par l’intermédiaire des Hot Clubs. C’est un document fascinant sur la personnalité de Big Bill. C’est le premier ouvrage écrit par un bluesman. C’est aussi le premier livre écrit en français consacré spécifiquement au blues.
4) Les autres tournées de Big Bill.
Big Bill fait trois autres tournées en Europe. La première commence le 10 décembre 1952 et se termine le 15 mai 1953. Il joue beaucoup à Paris au Métro Jazz, au Ringside et aux Trois Mailletz. Il visite aussi les villes de Saint-Etienne, Lyon, Clermont-Ferrand, Limoges, Pau et Montauban. Il tourne aussi en Espagne.
Lors de son quatrième voyage en Europe, Big Bill ne passe pas par la France. Il joue en Angleterre, en Belgique et en Hollande.
Son cinquième voyage commence en février 1956 par la France. A cette occasion il donne un concert au Hot Club de France de Paris. Grâce au musicien Milton Mezzrow comme traducteur, les amateurs français peuvent discuter avec le bluesman. Big Bill parle en particulier de la poésie du blues et de son rôle comme chant de protestation : « « Les paroles de mes chansons parlent beaucoup de « babies », de l’amour, parce que c’est plus plaisant. Mais les vrais blues sont des chants de protestation à mots déguisés » Et ce sont surtout ces blues là que Big Bill a chanté à la réunion, dont Mezz traduisait les puissantes paroles»[11]. Ce concert est pour le bluesman l’occasion de dénoncer la ségrégation à mots couverts. Après cette réunion Big Bill part pour la Belgique, puis l’Allemagne et le Danemark. Il revient ensuite en France et joue à Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montauban, Perigueux, Brive, Limoge et Guéret. Apres un détour en Italie il rentre aux Etats-Unis fin juin 1956.
Lors de son dernier voyage en Europe il ne reste que 48 heures en France. Le 1er avril 1957, il donne concert au SHAPE à Paris. De retour aux Etats-Unis il meurt d’un cancer, à Chicago, en 1958.
5) L’apport de Big Bill au blues en France.
L’apport de Big Bill au blues en France est considérable. Par le nombre de ses prestations dans notre pays il élargit considérablement le public du blues, au delà des seuls amateurs de jazz. Beaucoup de ceux qui le voient sur scène sont impressionnés et se mettent à écouter cette musique.
Le nombre de renseignements qu’il donne sur le blues est très important. Musicien d’une multitude de séances d’enregistrements il donne à Hugues Panassié de précieuses informations sur nombres d’artistes avec lesquels il a jouer, ou qu’il a rencontré : Washboard Sam, John Lee « Sonny Boy » Williamson, Lil’ Green, Sleepy John Estes...
Pourtant Big Bill, malgré lui pensons nous, laisse à beaucoup d’amateurs de jazz une vision erronée du blues. Pour beaucoup le blues était mort avec Bessie Smith. Lorsque Big Bill arrive en France il est donc naturellement surnommé « le dernier chanteur de blues vivant ». Ce surnom lui reste jusqu’à sa mort et il faut attendre le début des années 60 pour que les amateurs de jazz réalisent que non seulement le blues est bien vivant, mais qu’en plus il a eu une évolution parallèle à celle du jazz et qu’il est encore très apprécié du public noir.
Le documentaire Big Bill Broonzy live de Jean Delire fimé en 1956 dans un club de Monmartre.
Invité- Invité
Re: Big Bill Broonzy
'tain t'imagines Big Bill Broonzy à Vichy ou Limoges dans les années cinquante ! ça a du être le choc des cultures
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Re: Big Bill Broonzy
Jungleland a écrit:'tain t'imagines Big Bill Broonzy à Vichy ou Limoges dans les années cinquante ! ça a du être le choc des cultures
Et à Périgueux... ( chez les Gueux...)
Sinon c'est vraiment les débuts du Blues en France donc, mais j'ai le sentiment que les musiciens de Jazz de l'époque voulaient transformer le Blues en une forme de Jazz.
C'est cette phrase qui me fait penser cela:
_"Tout comme Leadbelly on craint que la musique du bluesman ne soit trop frustre. On lui adjoint un orchestre qui comprend les musiciens de jazz Merril Stepter (Trompette), Guy Lafitte (Saxophone), André Persiani (piano), George Hadjo (contrebasse) et Wallace Bishop (batterie)."
Dernière édition par mosquito69 le Jeu 16 Aoû 2012 - 10:29, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Big Bill Broonzy
Ce passage est incroyablement fort aussi..
La séance est particulièrement émouvante : « L’un des blues lents, « Hollerin’ and Cryin’ the Blues » qui dure 10 mn (au lieu des 3mn habituelles), donna même lieu à un incident dramatique comme je n’en avais jamais vu dans un studio d’enregistrement : au fur et à mesure qu’il chantait le morceau, Big Bill était de plus en plus bouleversé, de plus en plus « pris par le blues ». Il se mit à pleurer et, au début du dernier chorus, s’arrêta net, la voix brisée par un sanglot. Il lui fut impossible de reprendre l’enregistrement de ce blues. « I don’t want to fool with it anymore », dit-il (...). Et ce blues est un des plus bouleversants que j’ai jamais entendu.
Voici ce morceau à l'écoute...
http://www.deezer.com/fr/music/track/10305471
...
Hollerin' And Crying' The Blues (09-20-51)
Big Bill Broonzy
Durée : 09:27
...
La séance est particulièrement émouvante : « L’un des blues lents, « Hollerin’ and Cryin’ the Blues » qui dure 10 mn (au lieu des 3mn habituelles), donna même lieu à un incident dramatique comme je n’en avais jamais vu dans un studio d’enregistrement : au fur et à mesure qu’il chantait le morceau, Big Bill était de plus en plus bouleversé, de plus en plus « pris par le blues ». Il se mit à pleurer et, au début du dernier chorus, s’arrêta net, la voix brisée par un sanglot. Il lui fut impossible de reprendre l’enregistrement de ce blues. « I don’t want to fool with it anymore », dit-il (...). Et ce blues est un des plus bouleversants que j’ai jamais entendu.
Voici ce morceau à l'écoute...
http://www.deezer.com/fr/music/track/10305471
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Hollerin' And Crying' The Blues (09-20-51)
Big Bill Broonzy
Durée : 09:27
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Invité- Invité
Re: Big Bill Broonzy
Ne pas oublier qu'à l'époque, le Blues était considéré en France uniquement comme la forme primitive du Jazz, une musique folklorique du temps de l'esclavage et des débuts de l'apartheid reprise ensuite formellement ça et là par quelques chanteuses de Jazz. Les connaissances en la matière étaient quasi nulles et, comme c'est bien dit dans ce remarquable article de l'époque, Bessie Smith était la seule artiste de Blues vraiment connue, et l'orchestration de ses enregistrements étaient plutôt jazzy. Je crois que Big Bill apparaissait donc un peu comme un OVNI venu tout droit du temps passé et on a du penser qu'en jazzifiant un peu sa musique celà déconcerterait moins les auditeurs qui étaient tous des fans de jazz.mosquito69 a écrit:Et à Périgueux...
Sinon c'est vraiment les débuts du Blues en France donc, mais j'ai le sentiment que les musiciens de Jazz de l'époque voulaient transformer le Blues en une forme de Jazz.
C'est cette phrase qui me fait penser cela:
_"Tout comme Leadbelly on craint que la musique du bluesman ne soit trop frustre. On lui adjoint un orchestre qui comprend les musiciens de jazz Merril Stepter (Trompette), Guy Lafitte (Saxophone), André Persiani (piano), George Hadjo (contrebasse) et Wallace Bishop (batterie)."
Phil cotton color- Chicago Hero
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Re: Big Bill Broonzy
Je crois me souvenir que je l'avais déjà posté dans le topic "les Blues poignants". Effectivement un grand moment !... Quel extraordinaire chanteur et guitariste c'était ! Quelle puissance dans la voix et dans son jeu !...mosquito69 a écrit:Ce passage est incroyablement fort aussi..
La séance est particulièrement émouvante : « L’un des blues lents, « Hollerin’ and Cryin’ the Blues » qui dure 10 mn (au lieu des 3mn habituelles), donna même lieu à un incident dramatique comme je n’en avais jamais vu dans un studio d’enregistrement : au fur et à mesure qu’il chantait le morceau, Big Bill était de plus en plus bouleversé, de plus en plus « pris par le blues ». Il se mit à pleurer et, au début du dernier chorus, s’arrêta net, la voix brisée par un sanglot. Il lui fut impossible de reprendre l’enregistrement de ce blues. « I don’t want to fool with it anymore », dit-il (...). Et ce blues est un des plus bouleversants que j’ai jamais entendu.
Voici ce morceau à l'écoute...
http://www.deezer.com/fr/music/track/10305471
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Hollerin' And Crying' The Blues (09-20-51)
Big Bill Broonzy
Durée : 09:27
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Il y a certainement beaucoup de guitaristes qui ont repris son fameux instrumental "Hey Baby hey" présent dans le documentaire, mais je doute qu'il y en ait un seul capable de le projeter aussi puissamment et souplement à la fois.
Phil cotton color- Chicago Hero
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Re: Big Bill Broonzy
Très intéressant, cet article sur les tournées françaises de Big Bill! Sympa de nous en faire profiter, Moustique!
Le doc montmartrois est un plaisir aussi, je ne l'avais jamais vu.
Le doc montmartrois est un plaisir aussi, je ne l'avais jamais vu.
Flovia- The voice of Bluesland
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