Archie Edwards

Archie Edwards

Archie Edwards nait en 1918 dans une ferme prés de Union Hall en Virginie, il est le troisième enfant de Roy et Pearl Edwards. Son père, joueur de banjo, d'harmonica et de slide est un musicien localement respecté, son répertoire est composé de ballade préblues comme "Stack O'Lee", "John Henry", et Archie dés sa prime jeunesse est tout naturellement attiré par la musique, et particulièrement par la guitare.

Dans ce coin retiré de Union Hall, les seuls distractions tournent autour de la récolte du tabac et du maïs, et ce fait, les musiciens locaux en profitent pour se rencontrer. Ce sont les premières influences d'Archie Edwards, malheureusement, aucun de ces musiciens ne furent enregistrés.
Archie commence la guitare au début des années 30's et apprend les morceaux de son père, de ses voisins et des musiciens ambulants, puis avec son frère Robert, ils apprennent les chansons de musiciens professionnels comme, Blind Lemon Jefferson, Blind Boy Fuller, et spécialement Mississippi John Hurt, en écoutant leurs disques.
Mississippi John Hurt
Grace à ces musiciens locaux et itinérants auxquels il se joint il gagne leur respect et une expérience valable.

Dans les années 30's les occasions de poursuivre des études, n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, et malgré qu'il soit bon élève Archie abandonne ses études assez tôt.(un de ses camarades de classe était John Tinsley, qui est devenu un bon guitariste du Piémont, et sur lequel j'essaierai de glisser quelques mots un de ces jours.)

Une vielle scierie
Avec son frère James, il travaille dans une scierie voisine, consacrant son temps libre à jouer de la guitare avec d'autres musiciens sur le chantier de la scierie, le samedi après midi il rentrait chez lui et jouait dans des soirées. Le dimanche matin était consacré à l'église et l'après midi, retour à la scierie.
En 1937, fatigué de cette vie, il décide de voler de ses propres ailes et travaille comme cuisinier et chauffeur pour une famille dans le New Jersey, deux ans plus tard il travaille dans un hôtel à Columbus, Ohio.

Avec un ami il s'engage dans l'armée, et avant que son année soit terminée, les Japonais bombardent Pearl Harbor.

En 1945, Edwards se trouve à Okinawa et se prépare à l'invasion du Japon quand Truman donne son feu vert pour laisser tomber les bombes atomiques sur Nagasaki et Hiroshima.


En quittant l'armée, il s'établit à Washington. Chez les GI's il a appris la maçonnerie, mais décide que ce n'est pas pour lui.
En 1959 il achète un salon de coiffure sur Bunker Hill Road in Northeast DC, celui-ci devient un lieu de rendez vous régulier pour tous les bluesmen du coin, y compris son héros musical Mississippi John Hurt, qui s'était établi à Washington après sa "redécouverte" et se produisait régulièrement dans le district. Edwards et Hurt resteront des amis intimes jusqu'à la mort de Mississippi John Hurt.
Ils jouent souvent ensemble à leur domicile respectif et pour les clients du salon de coiffure d'Edwards. Il commence aussi à jouer dans les alentours en compagnie de Hurt et de Skip James et se produit ainsi devant la toute nouvelle assistance blanche du blues.

Avec le décès de Mississippi John Hurt en 1966, il est très affecté, et ne veut pas paraitre voler la gloire de Hurt, il dépose sa guitare pendant deux ans.
Archie in front of his Barbershop
Durant ces années Edwards est en relation avec "The Travelling Blues Workshop" un large ensemble de bluesmen de D.C. qui compte à certain moment John Jackson, John Cephas, Flora Molton, Phil Wiggins, et Mother Scott, entre autres.

En plus de ses prestations dans les clubs de la régions il participe à quelques festivals dans le pays, y compris le festival Smithsonien à Washington, rencontrant beaucoup d'autre bluesmen.


En 1978 Axel Küstner (Un photographe du blues) le repère sur un titre de Flora Molton et de retour d'un festival à la Nouvelle-Orléans, se rend en compagnie de Leroy et Willie Gaines (Deux musiciens locaux) dans le salon de coiffure d'Archie Edwards. Küstner s'arrange pour qu'Edwards parte en Europe et participe l'American Folk Blues Festival.
Archie and friends on tour in Germany

De retour d'Allemagne, Edwards décide de chercher un associé musical, il prend contact avec Eleanor Ellis et Flora Molton. Le trio a joué partout à travers les USA, le Canada, et l'Europe, où ils ont voyagé avec Charlie Musselwhite en 1987.

Extrait d'une entrevue de Blues Magasine avec Eléanor Ellis :

Blues Magazine : Quelles sont tes influences ?

Elleanor Ellis : Je suis très influencée par le BLues des années 20/30, ce que l'on appelle le Blues rural, mais j'aime aussi le Blues moderne. Ma principale influence musicale en tant que chanteuse guitariste, est Memphis Minnie. Je chante dans la même tonalité qu'elle, ce qui me permet de reprendre beaucoup de morceaux de son répertoire. J'aime aussi des musiciens tels que : Mance Lipscomb, Son House, Robert Johnson ou Skip James (un musicien très mystérieux) ... J'ai durant ces dernières années, rencontré de nombreux musiciens de Virginie, des gens comme John Jackson, John Cephas et Phil Wiggins ainsi qu' Archie Edwards (un de mes amis). Je suis venue en France il y a dix ans avec Archie pour un festival à Avignon. A Washington il tient un salon de coiffure et tous les samedis, des gens viennent chez lui pour jouer ou l'écouter. C'est quelqu'un de très important pour moi, pas vraiment d'un point de vue musical, car je ne joue pas dans son style, mais sur un plan humain.J'ai également beaucoup joué avec Flora Molton, nous avons enregistré un album ensemble.... Flora chante du Gospel, elle a environ 80 ans et joue surtout dans les rues.Elle a encore une voix très puissante mais surtout une forte personalité. C'est quelqu'un qui m'a beaucoup influencée humainement, elle a beaucoup d'expérience et d'humour.D'autres musiciens m'ont marqués : des gens comme Eugèle Powell qui vit dans le Mississippi à Greenville ou Axel Küstner. Mais également Bill Thomas que j'ai connu à Washington et qui m'a permis de rencontrer ici en France des gens comme Karim Albert Kook qui m'a beaucoup aidée, c'est un grand Monsieur que j'admire...

En 1989 il enregistre "Blues and Bones"
Archie Edwards, g, voc; Richard Thomas, bones; Mark Wenner, harp

Blackwood Bones

La collaboration Archie Edwards, Richard Thomas fonctionne bien et ils commencent à se produire ensemble de façon régulière.
Mr. Richard "Bones" Thomas

La musique d'Archie Edwards, tant dans ses propres compositions que dans ses interprétations et profondément ancrées dans la tradition du Piémont, tirant sont inspiration de différentes sources. Durant ses prestations, il s'est avéré un grand interprète des blues de ses maitres et des chants traditionnels, Il a joué de magnifiques versions de "John Henry", "Frankie and Johnny", "Stack O'Lee", et bien d'autres.

Edwards était également un parolier doué. Comme beaucoup de blues, la plupart de ses chansons sont basées sur des expériences et des incidents réels. "Saturday Night Hop" par exemple souvenir de son enfance où son frère le tirait du lit pour aller jouer de la guitare dans une soirée, "Duffel Bag Blues" est basés sur son expérience de l'armée, tandis que sur la route, il a écrit "I Called My Baby Long Distance"

Archie Edwards a fait juste cela, jouer, chanter, et diffuser le message de la tradition des blues du Piémont dans son salon de coiffure, sur des enregistrements, et en concerts partout dans le monde jusqu'à sa mort à l'âge de 79 en juin de 1998.

Discographie :

Living Country Blues USA Vol. 6
Archie Edwards: The Road Is Rough And Rocky rec. 1980

Archie Edwards:
The Toronto Sessions, Vol. 1 rec. 1986 in Toronto

On le retrouve également sur quelques compilations :

Living Country Blues USA The Introduction
Living Country Blues USA Vol. 10 Country Boogie
Living Country Blues USA Vol. 12 East Coast Blues
American Folk Blues Festival 1982
Living Country Blues: An Anthology

Ha, ben tiens, j'ai trouvé une vidéo de son salon de coiffure qui semble être devenu un lieu de rendez vous pour les musicos du coin.
Jamming at Archie Edward's Barbershop Washington DC

et une de Eleanor Ellis The Sun's Gonna Shine

Old_Debris a écrit:Ha, ben tiens, j'ai trouvé une vidéo de son salon de coiffure qui semble être devenu un lieu de rendez vous pour les musicos du coin.
Jamming at Archie Edward's Barbershop Washington DC

et une de Eleanor Ellis The Sun's Gonna Shine

Excellent ca me rappelle une vanne qui circule dans le milieu

Qu'est ce qu'il y a de pire qu'un harmoniciste ? : Deux

Jipes

Excellent portrait Jungleland, j'adore la photo ou il arbore une toque de fourrure comme celle de John Lee Hooker ca en jette !

Je me rapelle d'un docu blues qui montrait un barbier dans son salon je me demande si c'etait lui ou pas En tous cas merci de m'avoir fait découvrir ce personnage !

Jipes

Jipes a écrit:Excellent portrait Jungleland

T'as fumé la choucroute Jipes. C'est signé OD ce post.

@+

sergio88 a écrit:

Jipes a écrit:Excellent portrait Jungleland

T'as fumé la choucroute Jipes. C'est signé OD ce post.

@+

Tu m'étonnes je suis complètement à côté de la marmite

Désolé OD ca ne change rien excellent chronique

OD tu ne crois pas si bien dire à propos de son salon de coiffure : c'est devenu le quartier général de la blues foundation pour le Piedmont qui regroupe un peu les musiciens blues de cette région pour perpétuer le souvenir

le site est ici : http://www.acousticblues.com/index.html

je vois que tu as cité les Toronto Sessions : c'est le seul album de lui que je connaisse et comme il a enregistré alors qu'il avait dans les soixante dix ans ça ne reflète peut être pas tout son répertoire de jeunesse; je vais donc essayer de me procurer l'autre album dont tu parles (bien qu'il date de peu avant peut être y-a-t-il des anciens enregistrements ? )

Ses premiers enregistrements datent de 1980 et c'est cet album :
Living Country Blues USA Vol. 6
Archie Edwards: The Road Is Rough And Rocky rec. 1980 , mais c'est vraiment du blues traditionnel. En fait sa musique n'a pas varié d'un pouce.

ben hop, une petite youtuberie.

http://fr.youtube.com/watch?v=YqwGXRL7Y28&feature=related

Old_Debris a écrit:ben hop, une petite youtuberie.

http://fr.youtube.com/watch?v=YqwGXRL7Y28&feature=related

Superbe quel talent, grand merci Old Débris !