Robert Pete Williams

T, C'est bien à Scott Dunbar que tu fais allusion ?


C'est drôle, je n'avais jamais fait le rapprochement, cela dit je ne pense pas connaitre ce "Louisiana blues" dont tu parles.
Je comprends bien ce que tu veux dire en revanche, chez Robert Pete Williams, ça vient de très profond en effet, et ça sort en direct, sans filtre ni pré-ampli pour moduler le message.
Et c'est donc souvent (très) émouvant je trouve.

J'ai corrigé! C'est bien lui!

et puis le Robert Pete il aime bien improviser ses textes de temps à autre, c'est pour ça qu'on trouve souvent des versions différentes de ses paroles. Certes d'autres l'ont fait mais lui c'est régulier

Alors là, chapeau Mr T (pas Bone) !


Je m'explique : j'ai donc ressorti mes quelques CDs de RPW, pas une corvée en soi, hein, et sur celui-là :



(et dont je parlais un peu plus haut), Ô miracle : on retrouve sur "Greyhound bus blues" exactement le même riff que sur le titre "Vicksburg blues" de Scott Dunbar
Je trouve ça d'autant plus étonnant que je ne pense pas avoir entendu ce riff ailleurs...
Et en plus, ces artistes, certes à peu près contemporains, n'étaient pas du tout originaires du même coin (Scott Dunbar vient d'un trou du Delta et n'en est jamais sorti).
On retrouve aussi cette similitude guitaristique sur "Kazoo Blues".

Je me permets donc de te décerner l'Oreille d'Or, T (pas un Model de Ford) !
Et voici une photo prise lors de la remise de cette haute distinction :

Et tant qu'on est par ici, je vous livre quelques extraits traduits vite fait de la pochette de ce CD qui me semblent intéressants (une citation de Norman Dayron) :
(Note : l'album fut enregistré à Chicago University en janvier et février 65 par un froid glacial propre à la Windy City, du genre la nuit de la mort de Blind Lemon Jefferson)

"Et nous voilà en plein coeur de cet hiver glacial, et il se retrouve face à tous ces gens qui l'admirent avec dévotion. Mais il a bien dû se poser la question : 'Qui sont tous ces gens ? Le monde ne serait-il peuplé que d'amateurs de Folk (ndt : folklorists) ?'
Son monde à lui devait être vraiment particulier.
Je me souviens avoir tenté de faire preuve d'empathie avec lui, mais que ça me semblait absolument impossible de me mettre à sa place. Mais j'entendais bien dans sa voix et dans son jeu qu'il y avait là quelque chose de vraiment exceptionnel.
Le temps passé avec lui, à discuter dans sa chambre ou dans les loges, tout m'indique que c'était un homme timide et réservé, qui parlait tout bas, et tellement tourmenté et perplexe devant ce Monde.
Il faut savoir que c'était alors sa première tournée (ndt : après son emprisonnement de 3 ans à Angola).
Il personnifiait le Blues d'un autre temps. Mais comme quelqu'un l'a dit autrefois, il n'était pas "primitif". Son style s'est beaucoup imprégné des disques actuels. Mais il semblerait qu'il ait obliqué dans une direction toute peronnelle vers 25 ou 30 ans. Il y a à l'évidence une influence des chants Gospel dans ce qu'il fait, mais aussi toute la tradition du "hollering" (ndt : ces chants de travail souvent plaintifs). Il sait aussi jouer des Blues classiques comme "Louise", mais toujours avec beaucoup d'humour, et énormément de douleur en même temps."

et hop un petit crossover entre deux sujets

https://bluesland.forumactif.com/cd-dvd-f44/an-introduction-to-robert-pete-williams-2006-t3249.htm

pg a écrit:

bla bla... Je me permets donc de te décerner l'Oreille d'Or, T (pas un Model de Ford) !
Et voici une photo prise lors de la remise de cette haute distinction :

Merci PG, c'est sympa, mais je n'accepte pas. Pour 2 raisons d'abord je ne collectionne que les trucs officiels. Ensuite, je crois que c'est plutôt toi qui la mérite, vu que je n'avais pas fais ta découverte (si tu veux je peux appuyer le truc du côté de Jungle).
Pis enfin entre nous, cette Oreille, elle est aussi moche que les Palmes du forum, c'est pas pour dire.

Jungleland a écrit:et hop un petit crossover entre deux sujets

https://bluesland.forumactif.com/cd-dvd-f44/an-introduction-to-robert-pete-williams-2006-t3249.htm

Yes !
Désolé Jungle, j'avais en effet oublié de rappeler ta chronique dans le feu de l'action...

(1 an déjà !)

RPW explique à Peter Guralnick qu'il avait acheté sa 1ere guitare 4 ou 5$ alors qu'elle en valait plus de 130. Il en était particulierement fier mais sa femme de l'époque détestait le blues et le surtout le voir aller jouer dans les pires bouges du coin et malgré les quelques $ qu'il en tirait lui a brûlé sa belle guitare ne lui laissant que les cordes........

Superbe cette vidéo OD, C'est probablement le bluesman que je trouve le plus proche de l'Afrique et de la musique malienne, c'est pas d'une très grande orthodoxie mais il s'en dégage une grande force et une poésie incroyable

Comme j'écoutais l'autre jour l'album des enregistrements d'Angola, il m'est revenu à l'esprit que Robert Pete Williams apparaissait aussi dans le superbe film de Robert Manthoulis (Along the old man river) et je me le suis donc re-visionné ce matin.

Quel voyage merveilleux sur les traces du blues le long du Mississipi direction Chicago...

Du coup RPW m'accompagne en ce début d'après-midi avec un des ses albums chef-d'oeuvre, Free Again, un de ses premiers, atmosphère tragique et profonde à souhait...
Indispensable !

Je ne suis pas musicien moi même mais je suis fasciné par sa rythmique complexe qui se marie à la perfection avec son chant rempli d'émotions (presque dissonant par moments !)