Floyd Lee
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Floyd Lee
Floyd Lee (1933- 2020)
Cliché de la pochette de l'album 'Mean blues'
Hommage à Floyd Lee, bluesman originaire de Lamar (Mississippi) et qui vient de disparaître le 7 juin dernier.
'Down in Lamar' - Floyd Lee
Guitariste-chanteur et harmoniciste, de son vrai nom Ted Williams, Floyd Lee s'était installé à Harlem (NYC) en 1972, où il avait commencé à jouer dans les rues et stations de métro de la ''grosse pomme''.
Il fut l'un des premiers musiciens à participer au programme ''Art for Transit' de la Metropolitan Transportation Authority, aujourd'hui renommé ''Music under New-York''.
Devenu musicien officiel de la MTA's music, il joua le blues dans les sous-sols du métro new-yorkais durant plus de vingt ans, jusque dans les stations de Times Square & de Grand Central.
Il se produisit également dans les clubs et les écoles de Harlem, apprenant cette musique aux enfants.
A l'aube des années 2000, il fit la connaissance du guitariste canadien Joel Poluck, installé à New-York.
De cette rencontre naquît, en 2001, l'album du Floyd Lee band, 'Mean blues', premier enregistrement du bluesman produit par Joel Poluck (Amogla Records) .
'Mean blues' - Floyd Lee Band
Puis vint le solo 'Ain't doing nothing wrong' (2003), en majorité écrits et composés par Poluck, qui se chargeait aussi la guitare lead sur la plupart des morceaux.
'Red sun' - Floyd Lee
Cliché du site Discogs, avec de G à Dte: Sam Carr, Joel Poluck, Floyd Lee & Brad Vickers
En 2004, l'opus 'Full moon lightnin' par Floyd Lee and his Mean blues band (sessions enregistrées à Clarksdale, l'année précédente, avec la participation de Sam Carr à la batterie, Brad Vickers à la basse & Joel Poluck à la slide et à la première guitare), constituait en quelques sortes pour Lee une reprise de contact avec le sud profond, première étape d'un projet beaucoup plus vaste, en collaboration avec le réalisateur John C. Gardiner: celui d'un documentaire sur le blues.
La sortie de ce disque ''downhome'' fut cependant à l'origine d'une proposition de participation au festival de blues de Lucerne de 2004, avec Poluck et Carr.
Suivit une autre production du Floyd Lee band intitulée 'Doctors, devils & drugs', enregistrée en 2007, toujours en étroite collaboration avec Joel Poluck, et pour moitié composée de titres présents sur 'Full moon..'.
'Lunar Landing' - Floyd Lee Band
Pour en revenir au projet évoqué plus haut, c'est à l'occasion d'un festival de blues de rue new-yorkais que le réalisateur John Gardiner, renversé par la musique du duo, décida de leur consacrer le documentaire, lui-même intitulé 'Full moon lightnin', et qui retracerait notamment le parcours de Floyd Lee depuis son enfance.
Le tournage s'effectua dans le Mississippi, le Tennessee et à New-York.
Ce film, qui mit environ cinq ans à paraître, sortit en 2008.
Il établissait un parallèle entre ces deux artistes de blues, l'un (Poluck) dont la vie personnelle avait tourné au désastre (suite à la disparition prématurée de sa compagne, décédée d'un cancer, au terme d'une déjà longue vie commune), l'autre (Floyd) toujours en quête de ses origines, et bien décidé à retrouver ses racines sudistes.
'Sometimes I love you' - Floyd Lee
Abandonné un mois après sa naissance par une mère qu'il n'a jamais connu, Floyd Lee n'avait en effet jamais cessé de s'interroger sur les circonstances qui l'y avaient poussée.
Floyd avait grandi au sein d'une famille d'accueil du Tennessee, enfant cueilleur de coton l'été, scolarisé en mortes saisons.
Sous l'influence de son père adoptif, 'Guitar Floyd' , et de Guitar Slim, son proche voisin, il apprit à jouer de la guitare.
Sous celle de sa mère de substitution, qu'il entendait chanter aussi bien aux champs qu'à la maison, il forma également sa voix.
Envoyé vivre en 1942 à Chicago, chez des proches parents de la famille, il avait ensuite emménagé avec eux à Cleveland (Ohio) où il s'improvisa vendeur de journaux, et officia également comme 'batboy' (chargé de l'entretien des équipements de base-ball) pour une équipe amérindienne de la région.
Adolescent, Floyd se lança musicalement à l'occasion de fêtes locales. Il eut aussi l'opportunité de jouer de manière informelle avec Jimmy Reed au cours de l'un de ses déplacements solo dans l'Ohio.
Floyd Lee parcourut ensuite le nord des États-Unis avec sa guitare avant de s'installer à Harlem.
En dehors de son temps libre consacré à la musique, il exerça durant 27 ans le métier de portier au 'Normandy', immeuble de luxe situé dans l'Upper West side de Manhattan.
'When you break a young girl's heart' - Floyd Lee band
En 1990, il joua en présence de Nelson Mandela, à l'occasion de l'élection du démocrate David Dinkins au poste de maire de New-York (premier afro-américain à y accéder).
En dehors des quatre albums qu'il enregistra avec Joel Poluck, et de leurs tournées américaines, il se produisit dans divers festivals de blues internationaux en France, en Suisse, au Japon, en Corée et en Russie.
Floyd Lee, cliché du site Discogs
Le documentaire de John C. Gardiner fut pour Floyd Lee l'occasion de renouer des liens avec une famille d'adoption qu'il n'avait pas revue depuis soixante ans.
Ce film, publié par Willow tree pictures, a été sacré par les lecteurs du ''Living blues'' magazine meilleur documentaire de blues 2009.
La même année, la bande originale du film a fait l'objet d'une édition CD limitée de 11 titres (Full Moon Lightnin' soundtrack , a documentary film by J.C. Gardiner)
'The Amogla sessions' – Floyd Lee Band, une compilation de 21 titres, parut en 2010.
Et enfin un dernier album solo de Floyd Lee , 'Blues on the 30th street', enregistré avec la participation d'Elliot Sharp et Kenny Aaronson, dans une mouvance funk/ r'n'b/soul, sortit chez Zoar records en 2016.
Floyd Lee est décédé le 7 Juin 2020, au cours de son séjour à l'hôpital 'Mount Carmel East' de Colombus (Ohio), des suites d'une insuffisance cardiaque congestive, à l'âge de 86 ans.
R E P, Floyd...
'Think I got somethin' on my mind' - Floyd Lee Band
Cliché de la pochette de l'album 'Mean blues'
Hommage à Floyd Lee, bluesman originaire de Lamar (Mississippi) et qui vient de disparaître le 7 juin dernier.
'Down in Lamar' - Floyd Lee
Guitariste-chanteur et harmoniciste, de son vrai nom Ted Williams, Floyd Lee s'était installé à Harlem (NYC) en 1972, où il avait commencé à jouer dans les rues et stations de métro de la ''grosse pomme''.
Il fut l'un des premiers musiciens à participer au programme ''Art for Transit' de la Metropolitan Transportation Authority, aujourd'hui renommé ''Music under New-York''.
Devenu musicien officiel de la MTA's music, il joua le blues dans les sous-sols du métro new-yorkais durant plus de vingt ans, jusque dans les stations de Times Square & de Grand Central.
Il se produisit également dans les clubs et les écoles de Harlem, apprenant cette musique aux enfants.
A l'aube des années 2000, il fit la connaissance du guitariste canadien Joel Poluck, installé à New-York.
De cette rencontre naquît, en 2001, l'album du Floyd Lee band, 'Mean blues', premier enregistrement du bluesman produit par Joel Poluck (Amogla Records) .
'Mean blues' - Floyd Lee Band
Puis vint le solo 'Ain't doing nothing wrong' (2003), en majorité écrits et composés par Poluck, qui se chargeait aussi la guitare lead sur la plupart des morceaux.
'Red sun' - Floyd Lee
Cliché du site Discogs, avec de G à Dte: Sam Carr, Joel Poluck, Floyd Lee & Brad Vickers
En 2004, l'opus 'Full moon lightnin' par Floyd Lee and his Mean blues band (sessions enregistrées à Clarksdale, l'année précédente, avec la participation de Sam Carr à la batterie, Brad Vickers à la basse & Joel Poluck à la slide et à la première guitare), constituait en quelques sortes pour Lee une reprise de contact avec le sud profond, première étape d'un projet beaucoup plus vaste, en collaboration avec le réalisateur John C. Gardiner: celui d'un documentaire sur le blues.
La sortie de ce disque ''downhome'' fut cependant à l'origine d'une proposition de participation au festival de blues de Lucerne de 2004, avec Poluck et Carr.
Suivit une autre production du Floyd Lee band intitulée 'Doctors, devils & drugs', enregistrée en 2007, toujours en étroite collaboration avec Joel Poluck, et pour moitié composée de titres présents sur 'Full moon..'.
'Lunar Landing' - Floyd Lee Band
Pour en revenir au projet évoqué plus haut, c'est à l'occasion d'un festival de blues de rue new-yorkais que le réalisateur John Gardiner, renversé par la musique du duo, décida de leur consacrer le documentaire, lui-même intitulé 'Full moon lightnin', et qui retracerait notamment le parcours de Floyd Lee depuis son enfance.
Le tournage s'effectua dans le Mississippi, le Tennessee et à New-York.
Ce film, qui mit environ cinq ans à paraître, sortit en 2008.
Il établissait un parallèle entre ces deux artistes de blues, l'un (Poluck) dont la vie personnelle avait tourné au désastre (suite à la disparition prématurée de sa compagne, décédée d'un cancer, au terme d'une déjà longue vie commune), l'autre (Floyd) toujours en quête de ses origines, et bien décidé à retrouver ses racines sudistes.
'Sometimes I love you' - Floyd Lee
Abandonné un mois après sa naissance par une mère qu'il n'a jamais connu, Floyd Lee n'avait en effet jamais cessé de s'interroger sur les circonstances qui l'y avaient poussée.
Floyd avait grandi au sein d'une famille d'accueil du Tennessee, enfant cueilleur de coton l'été, scolarisé en mortes saisons.
Sous l'influence de son père adoptif, 'Guitar Floyd' , et de Guitar Slim, son proche voisin, il apprit à jouer de la guitare.
Sous celle de sa mère de substitution, qu'il entendait chanter aussi bien aux champs qu'à la maison, il forma également sa voix.
Envoyé vivre en 1942 à Chicago, chez des proches parents de la famille, il avait ensuite emménagé avec eux à Cleveland (Ohio) où il s'improvisa vendeur de journaux, et officia également comme 'batboy' (chargé de l'entretien des équipements de base-ball) pour une équipe amérindienne de la région.
Adolescent, Floyd se lança musicalement à l'occasion de fêtes locales. Il eut aussi l'opportunité de jouer de manière informelle avec Jimmy Reed au cours de l'un de ses déplacements solo dans l'Ohio.
Floyd Lee parcourut ensuite le nord des États-Unis avec sa guitare avant de s'installer à Harlem.
En dehors de son temps libre consacré à la musique, il exerça durant 27 ans le métier de portier au 'Normandy', immeuble de luxe situé dans l'Upper West side de Manhattan.
'When you break a young girl's heart' - Floyd Lee band
En 1990, il joua en présence de Nelson Mandela, à l'occasion de l'élection du démocrate David Dinkins au poste de maire de New-York (premier afro-américain à y accéder).
En dehors des quatre albums qu'il enregistra avec Joel Poluck, et de leurs tournées américaines, il se produisit dans divers festivals de blues internationaux en France, en Suisse, au Japon, en Corée et en Russie.
Floyd Lee, cliché du site Discogs
Le documentaire de John C. Gardiner fut pour Floyd Lee l'occasion de renouer des liens avec une famille d'adoption qu'il n'avait pas revue depuis soixante ans.
Ce film, publié par Willow tree pictures, a été sacré par les lecteurs du ''Living blues'' magazine meilleur documentaire de blues 2009.
La même année, la bande originale du film a fait l'objet d'une édition CD limitée de 11 titres (Full Moon Lightnin' soundtrack , a documentary film by J.C. Gardiner)
'The Amogla sessions' – Floyd Lee Band, une compilation de 21 titres, parut en 2010.
Et enfin un dernier album solo de Floyd Lee , 'Blues on the 30th street', enregistré avec la participation d'Elliot Sharp et Kenny Aaronson, dans une mouvance funk/ r'n'b/soul, sortit chez Zoar records en 2016.
Floyd Lee est décédé le 7 Juin 2020, au cours de son séjour à l'hôpital 'Mount Carmel East' de Colombus (Ohio), des suites d'une insuffisance cardiaque congestive, à l'âge de 86 ans.
R E P, Floyd...
'Think I got somethin' on my mind' - Floyd Lee Band
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Floyd Lee
Merci Flovia.
C'est vraiment bien.
C'est vraiment bien.
Mirage3- Texas Howler
- Nombre de messages : 224
Age : 65
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 05/02/2012
Re: Floyd Lee
Heureuse que ce duo t'ait plu, Jean-Paul!
De leur collaboration, aussi inattendue qu'elle soit, émane un blues sans fard, plutôt authentique, et tout à fait convaincant, je trouve.
De leur collaboration, aussi inattendue qu'elle soit, émane un blues sans fard, plutôt authentique, et tout à fait convaincant, je trouve.
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Floyd Lee
Flovia, je prends le train en marche mais c'est excellent et recherché musicalement. Merci.
Jipem- Delta King
- Nombre de messages : 357
Age : 74
Localisation : Pays d'Auge
Date d'inscription : 12/10/2016
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