Nono Krief et Louis Bertignac - 20/07/11 à Nice

Il est des concerts dont on ressort avec une impression mitigée et d’autres avec un grand sourire jusqu’aux oreilles. Celui qui réunissait ce mercredi Nono Krief et Louis Bertignac appartenait à la seconde catégorie.

C’est dans le vénérable Théâtre de Verdure de Nice, dans le décor idyllique de la Promenade des Anglais, que va se passer cette musicale soirée. Les gradins sont à moitié remplis, partagés entre vieux nostalgique de Trust et de Téléphone, jeunes gens et quelques touristes égarés.

C’est Tapenga, un groupe local, qui ouvre le feu. A défaut d’être follement original leur rock énervé nous fera patienter agréablement. Un rapide ballet de roadies et ca y est le voilà ! Nono Krief himself déboule sur scène avec ses zycos. Il n’a guère changé le bougre avec sa tignasse massive et ses lunettes depuis que je l’avais vu au même endroit il a une trentaine d’années alors qu’il officiait au sein de Trust. Il commence à nous balancer plusieurs morceaux issus de son nouvel album ma foi pas mal du tout. Puis l’ambiance va monter d’un cran et même carrément s’enflammer quand Nono attaque une série de titres du bon vieux temps avec en point d’orgue un “Antisocial” où tout le monde se fait un plaisir de se faire péter les cordes vocales. Allez, on est bien chaud, il embraye sur une suite de classiques anglo-saxon avec en particulier un “Satisfaction” du feu de dieu où la foule martèle des “I can’t get no” avec puissance et ferveur. C’est une bien belle complicité qui s’établit entre Nono et son public, il faut souligner aussi sa grande simplicité vis à vis de ses trois accompagnateurs, ne se mettant pas plus en avant qu’il ne faut et leur faisant la part belle à plusieurs reprises. Le set s’écoule comme dans un rêve et déjà Nono doit quitter la scène à regret.

Juste le temps de s’humecter le gosier avec une petite mousse et Bertignac entre en action. Son dernier album marque un retour vers un rock pur dur et on va en avoir la confirmation sur scène. C’est justement avec “22 m3”, un nouveau titre, qu’il ouvre les hostilités enchainant deux autres morceaux de “Grizzly” avant que la soirée ne bascule dans le délire total avec un classique de Téléphone à savoir “Cendrillon”. Tout le monde reprend en choeur et rajeunit à vue d’oeil, la guitare de Louis hurle à l’unisson de la foule. Les classiques justement on va y rester puisque suivent “On the road again”, “Wonderful tonight”, “So lonely”, “Redemption song” ou encore un “Won’t get fooled again” apocalyptique. L’heure limite de fin du concert approche, mais le père Bertignac n’est pas d’accord du tout et menace de continuer sur la plage sous les acclamations du public. C’est alors que va se produire ce que tout le monde secrètement espérait : Nono déboule sur scène et la va débuter une jam absolument hallucinante. “Jumpin jack flash” sert de trame à un duel de guitares d’anthologie qui va se poursuivre sur “Un autre monde” où tout le public lâche ses dernières forces vocales en soutien. Et ça chante et ça danse dans une ambiance de feu ! Sur un dernier riff rageur les deux complices quittent la scène sous d’interminables ovations, y a pas à dire, ces gars là ils sont terribles et des soirées comme ça on en redemande.

Un dernier mot pour louer l’extrême gentilesse et la disponibilité de Nono et Bertignac pour leur public à l’issue du concert. Se prêtant de très bonne grâce à une longue séance photos et dédicaces avec force sourires et plaisanteries.

Allez un petit bonus, "Jumping Jack Flash" par nos deux compères : https://www.youtube.com/watch?v=XLF1_FRsPIE

Je vais voir Nono à L'Empreinte (Savigny-le-Temple 77), samedi. Mais je ne suis pas sur que berti vienne faire un boeuf.

Nono sera au Divan du Monde (Paris), le samedi 08/10 et j'y serais peut-être aussi.