Shirley Griffith
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Jungleland
Old_Debris
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Shirley Griffith
Avec un nom pareil on eut pu croire qu'il s'agissait d'une femme mais il n'en est rien, il s'agit bien d'un "Bluseman" entre guillemets parce qu'il semble bien que la musique n'était pas sa principale activité. C'était pourtant un grand guitariste et chanteur de blues.
Né en 1908 il décède en 1974, il à grandit dans le centre du Mississippi, mais a passé la plus grande partie de sa vie d'adulte à Indianapolis.
En plus de jouer une série de chansons de Tommy Johnson,comme "Big Road Blues", "Maggie Campbell Blues", et "Bye Bye Blues", Shirley a également fait une grande version d'Ishmon Bracey's "Saturday Blues", quelques chansons influencées par son voisin de Naptown, Scrapper Blackwell, et au moins deux airs sensationnels qui lui étaient propres : "River Line Blues" and "Shaggy Hound Blues".
Shirley avait perdu l'index de sa main gauche, lors d'un jeu malheureux avec sa sœur plus âgée alors qu'ils étaient les deux enfants.
Il a enregistré des albums solos pour Prestige Bluesville ("Saturday Blues") et Blue Goose Records ainsi qu' un album en duo avec son ami J.T. Adams pour Prestige Bluesville.
J.T. Adams and Shirley Griffith;
photographer: Art Rosenbaum
Né en 1908 il décède en 1974, il à grandit dans le centre du Mississippi, mais a passé la plus grande partie de sa vie d'adulte à Indianapolis.
En plus de jouer une série de chansons de Tommy Johnson,comme "Big Road Blues", "Maggie Campbell Blues", et "Bye Bye Blues", Shirley a également fait une grande version d'Ishmon Bracey's "Saturday Blues", quelques chansons influencées par son voisin de Naptown, Scrapper Blackwell, et au moins deux airs sensationnels qui lui étaient propres : "River Line Blues" and "Shaggy Hound Blues".
Shirley avait perdu l'index de sa main gauche, lors d'un jeu malheureux avec sa sœur plus âgée alors qu'ils étaient les deux enfants.
Il a enregistré des albums solos pour Prestige Bluesville ("Saturday Blues") et Blue Goose Records ainsi qu' un album en duo avec son ami J.T. Adams pour Prestige Bluesville.
J.T. Adams and Shirley Griffith;
photographer: Art Rosenbaum
Re: Shirley Griffith
là j'avoue mon ignorance je ne connais point ce brave homme.
je connais un petit peu Admas mais point du tour Griffith. Et c'est pas gagné pour découvrir je n'ai rien trouvé sur mamazone
je connais un petit peu Admas mais point du tour Griffith. Et c'est pas gagné pour découvrir je n'ai rien trouvé sur mamazone
_________________
The blues are the roots
The rest are the fruits
http://aupaysdublues.free.fr/index.php
Re: Shirley Griffith
Comme je l'ai écouté tantôt, Odé, permets-moi d’ajouter cet album-ci:
Pressé à l’origine par Prestige/Bluesville
Et contenant les titres suivants:
Face A
-Meet me in the bottom
-River line blues
-Shirley(s jump
-Take me back to mama
-Saturday blues
Face B
-Big road blues
-Bye bye blues
-Hard pill to swallow
-Maggie Campbell blues
-My baby’s gone
'Hard pill to swallow'
Et au verso duquel quelques notes d'Arthur Rosenbaum, au sujet de Griffith, ajoutent un complément d’informations.
On y apprend notamment qu’étant encore enfant, il est parti pour Fannin (MS) avec sa famille, où il est allé à l’école, tout en assurant évidemment les travaux de la ferme.
Dès l’âge de dix ans, Shirley apprend les rudiments de la guitare d’une tante et d’un oncle.
Il apprend à jouer et chanter le blues ainsi que le Two-step, musiques jouées toutes deux aux alentours de Jackson, à l’époque.
'River line blues'
Vers l’âge de dix-huit ans, il fait la connaissance de Tommy Johnson, bluesman déjà dans la cinquantaine. Ce dernier est alors localement renommé pour la puissance avec laquelle il chante et joue les vieux blues ruraux comme ’C.C.Rider' ou ’Canned Heat Blues’ en pleine période de ‘Prohibition’.
Johnson habitait à cette époque une grande maison de Jackson (MS) sur ‘River front street’, qui devint le lieu de réunion privilégié pour les jeunes musiciens du pays.
Parmi eux, Shirley Griffith reste son favori, et le seul à qui il en viendra à enseigner les subtilités de son propre accompagnement guitare.
A la même période, Griffith fait également la connaissance d’ Isham Bracey, un autre chanteur jacksonien très apprécié, duquel il apprendra aussi beaucoup.
'Saturday Blues'
En bon mentor qu’il était, et alors qu’en 1928 il enregistrait déjà pour Victor Records, Johnson propose à son jeune ami de l’aider à démarrer dans le métier. Mais Shirley est encore d’une "nature sauvage et imprudente", aussi écarte-t-il cette proposition.
Il décide de tenter seul sa chance dans le Nord et arrive à Indianapolis le jour de Noël 1928, où il s’installe définitivement.
Pendant un temps, il essaie de vivre de sa musique, en chantant dans les tavernes de ‘Bright street’ ou celles de ’Indiana avenue’ qui était déjà l’endroit le plus ‘sportif’ du ghetto de la ville.
Shirley conquiert notamment clients et propriétaire d’un petit magasin de musique, en jouant ’Big road blues’ aussi brillamment que Tommy Johnson sur son propre disque.
Lorsque la grande ‘Dépression’ arrive, la compétition musicale devient moins intense et il continue à jouer.
Il fait la connaissance de Leroy Carr, qui est alors probablement le chanteur le plus populaire des Etats-Unis.
Celui-ci, en 1935, l’invite à participer à une de ses prochaines sessions d’enregistrement sur New-York.
Mais Carr décède soudainement peu de temps après, et le voyage ne se fera donc jamais.
Ce qui fait que Griffith n’enregistrera deux LPs pour Bluesville que vingt-six ans plus tard!
'Shirley's jump'
Dans le même temps, il rencontre Scrapper Blackwell, le partenaire privilégié de Leroy, avec lesquel il se lie aussi d’amitié.
Celle-ci durera jusqu’à la fin de sa vie. Il a appris et absorbé de Scrapper son sens tout personnel du jeu guitaristique.
(Shirley Griffith en photo)
Certains vendredi soir, Blackwell passait chez lui, le réveillait, et ils partaient ainsi vagabonder à travers la ville tout le week-end durant.
Dans les années 60, les gens se rappelaient encore deux hommes parcourant les rues en jouant, lors des chaudes nuits d’été.
Quelques autres se souviennent des chrétiens attirés, au sortir de la messe dominicale, par le chant clair et puissant d’un Griffith assis sous un porche face à l’église.
Les vingt années précédant cette période sixties, il a travaillé au sein de la firme Chevrolet, dans divers départements de la conception automobile.
En 1965, il y assurait encore un job de maintenance. Il a aussi toujours continué à jouer.
A cette époque, il vivait tranquillement avec sa femme dans une petite maison sur ‘California St’ et y conservait une pièce entièrement dédiée à la musique.
Là étaient entreposés ses vieux disques de blues, ses deux guitares, mais aussi son magnétophone avec lequel il gardait l’habitude d’enregistrer les jams intra-muros entre amis. Parfois même, en soirée, il sortait ampli et guitare dans la cour, et jouait ainsi des heures juste pour le plaisir.
Assez souvent, il partait chanter, avec son autre ami JT Adams à quelques ‘parties’ ou autres rassemblements populaires.
Arthur Rosenbaum, l’auteur de ces présentes notes, atteste, qu’avec cet art consommé qui caractérisait aussi bien son jeu que son expression vocale, il pouvait jouer avec brio beaucoup de blues différents. Mais toujours lorsqu’il entamait un blues du style Mississippi, il collait au plus près le son originel, si profondément ancré en lui.
Rosenbaum se souvient d’un après-midi d’Août, peu après l’enregistrement de ‘Saturday Nights’, où Griffith, alors en visite chez Blackwell, avait chanté ’Bye bye blues’ avec une telle intensité que tous ceux présents en étaient restés profondément remués, même s’ils l’avaient entendus de nombreuses fois auparavant.
'Bye bye blues'
Scrapper Blackwell jouait aussi, ce jour-là, et le petit meublé retentissait de toutes ces troublantes sonorités.
Quand il terminèrent, un silence assourdissant se fit, comme si tous se sentaient gênés. Griffith le rompit finalement en disant, dans un sourire:
"The blues’ll kill you. And make you live, too. *"…
Pressé à l’origine par Prestige/Bluesville
Et contenant les titres suivants:
Face A
-Meet me in the bottom
-River line blues
-Shirley(s jump
-Take me back to mama
-Saturday blues
Face B
-Big road blues
-Bye bye blues
-Hard pill to swallow
-Maggie Campbell blues
-My baby’s gone
'Hard pill to swallow'
Et au verso duquel quelques notes d'Arthur Rosenbaum, au sujet de Griffith, ajoutent un complément d’informations.
On y apprend notamment qu’étant encore enfant, il est parti pour Fannin (MS) avec sa famille, où il est allé à l’école, tout en assurant évidemment les travaux de la ferme.
Dès l’âge de dix ans, Shirley apprend les rudiments de la guitare d’une tante et d’un oncle.
Il apprend à jouer et chanter le blues ainsi que le Two-step, musiques jouées toutes deux aux alentours de Jackson, à l’époque.
'River line blues'
Vers l’âge de dix-huit ans, il fait la connaissance de Tommy Johnson, bluesman déjà dans la cinquantaine. Ce dernier est alors localement renommé pour la puissance avec laquelle il chante et joue les vieux blues ruraux comme ’C.C.Rider' ou ’Canned Heat Blues’ en pleine période de ‘Prohibition’.
Johnson habitait à cette époque une grande maison de Jackson (MS) sur ‘River front street’, qui devint le lieu de réunion privilégié pour les jeunes musiciens du pays.
Parmi eux, Shirley Griffith reste son favori, et le seul à qui il en viendra à enseigner les subtilités de son propre accompagnement guitare.
A la même période, Griffith fait également la connaissance d’ Isham Bracey, un autre chanteur jacksonien très apprécié, duquel il apprendra aussi beaucoup.
'Saturday Blues'
En bon mentor qu’il était, et alors qu’en 1928 il enregistrait déjà pour Victor Records, Johnson propose à son jeune ami de l’aider à démarrer dans le métier. Mais Shirley est encore d’une "nature sauvage et imprudente", aussi écarte-t-il cette proposition.
Il décide de tenter seul sa chance dans le Nord et arrive à Indianapolis le jour de Noël 1928, où il s’installe définitivement.
Pendant un temps, il essaie de vivre de sa musique, en chantant dans les tavernes de ‘Bright street’ ou celles de ’Indiana avenue’ qui était déjà l’endroit le plus ‘sportif’ du ghetto de la ville.
Shirley conquiert notamment clients et propriétaire d’un petit magasin de musique, en jouant ’Big road blues’ aussi brillamment que Tommy Johnson sur son propre disque.
Lorsque la grande ‘Dépression’ arrive, la compétition musicale devient moins intense et il continue à jouer.
Il fait la connaissance de Leroy Carr, qui est alors probablement le chanteur le plus populaire des Etats-Unis.
Celui-ci, en 1935, l’invite à participer à une de ses prochaines sessions d’enregistrement sur New-York.
Mais Carr décède soudainement peu de temps après, et le voyage ne se fera donc jamais.
Ce qui fait que Griffith n’enregistrera deux LPs pour Bluesville que vingt-six ans plus tard!
'Shirley's jump'
Dans le même temps, il rencontre Scrapper Blackwell, le partenaire privilégié de Leroy, avec lesquel il se lie aussi d’amitié.
Celle-ci durera jusqu’à la fin de sa vie. Il a appris et absorbé de Scrapper son sens tout personnel du jeu guitaristique.
(Shirley Griffith en photo)
Certains vendredi soir, Blackwell passait chez lui, le réveillait, et ils partaient ainsi vagabonder à travers la ville tout le week-end durant.
Dans les années 60, les gens se rappelaient encore deux hommes parcourant les rues en jouant, lors des chaudes nuits d’été.
Quelques autres se souviennent des chrétiens attirés, au sortir de la messe dominicale, par le chant clair et puissant d’un Griffith assis sous un porche face à l’église.
Les vingt années précédant cette période sixties, il a travaillé au sein de la firme Chevrolet, dans divers départements de la conception automobile.
En 1965, il y assurait encore un job de maintenance. Il a aussi toujours continué à jouer.
A cette époque, il vivait tranquillement avec sa femme dans une petite maison sur ‘California St’ et y conservait une pièce entièrement dédiée à la musique.
Là étaient entreposés ses vieux disques de blues, ses deux guitares, mais aussi son magnétophone avec lequel il gardait l’habitude d’enregistrer les jams intra-muros entre amis. Parfois même, en soirée, il sortait ampli et guitare dans la cour, et jouait ainsi des heures juste pour le plaisir.
Assez souvent, il partait chanter, avec son autre ami JT Adams à quelques ‘parties’ ou autres rassemblements populaires.
Arthur Rosenbaum, l’auteur de ces présentes notes, atteste, qu’avec cet art consommé qui caractérisait aussi bien son jeu que son expression vocale, il pouvait jouer avec brio beaucoup de blues différents. Mais toujours lorsqu’il entamait un blues du style Mississippi, il collait au plus près le son originel, si profondément ancré en lui.
Rosenbaum se souvient d’un après-midi d’Août, peu après l’enregistrement de ‘Saturday Nights’, où Griffith, alors en visite chez Blackwell, avait chanté ’Bye bye blues’ avec une telle intensité que tous ceux présents en étaient restés profondément remués, même s’ils l’avaient entendus de nombreuses fois auparavant.
'Bye bye blues'
Scrapper Blackwell jouait aussi, ce jour-là, et le petit meublé retentissait de toutes ces troublantes sonorités.
Quand il terminèrent, un silence assourdissant se fit, comme si tous se sentaient gênés. Griffith le rompit finalement en disant, dans un sourire:
"The blues’ll kill you. And make you live, too. *"…
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Shirley Griffith
Très bon tout ça, Flovia et OD votre érudition m'épatera toujours.
Loic- Fever In The Bayou
- Nombre de messages : 715
Age : 48
Localisation : Alençon
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Shirley Griffith
Ha oui très bon chanteur Shirley Griffith, une piqure de rappel est de bon aloi f'lo'
Re: Shirley Griffith
Belle découverte pour moi aussi que ce Shirley Griffith que je ne connaissais pas du tout (merci OD et Flovia le couple encyclopédique du forum !)
Vraiment un très bon et intéressant chanteur-guitariste même si son style ressemble parfois un peu trop à celui de son maître Tommy Johnson.
Cela dit, j'apprécie beaucoup ses efforts pour trouver un petit arrangement spécifique à chacun des morceaux, ce qui les différencient fortement. Ce n'était pas toujours le cas chez les Bluesmen "ruraux"de son époque.
Vraiment un très bon et intéressant chanteur-guitariste même si son style ressemble parfois un peu trop à celui de son maître Tommy Johnson.
Cela dit, j'apprécie beaucoup ses efforts pour trouver un petit arrangement spécifique à chacun des morceaux, ce qui les différencient fortement. Ce n'était pas toujours le cas chez les Bluesmen "ruraux"de son époque.
Phil cotton color- Chicago Hero
- Nombre de messages : 5303
Age : 69
Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Shirley Griffith
, Odé et Flo!!!!!, Merci à vous, pour ce travail!!!
Bien sûr, une découverte de plus pour Tiji!
Bien sûr, une découverte de plus pour Tiji!
T.Jiel- ça marche pô chez moi
- Nombre de messages : 3381
Age : 68
Localisation : Le Mans
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Shirley Griffith
Non on ne l'oublie pas et puis cette collection Bluesville mmmmhh et puis la guitare semble égrainer quelques notes semblables à celle que Brassens semait lui même. Brassens et le blues, une filliation ?????
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