MUSIQUES A CUBA

par BAYOU Jeu 1 Mai 2008 - 0:08

Je rentre de deux semaines de vacances à CUBA.
Je vais raconter l'ambiance musicale et les concerts...
Chapitre I

Je ne suis pas un grand connaisseur de la musique cubaine, bien sur j’ai vu et revu le film Buena Vista Social Club, je connais quelques groupes de salsa, et j’ai quelques notions des musiques jouées sur l’île.
Et là pendant presque deux semaines, je vais les entendre live!

Santiago, est une ville pauvre, les gens s’entassent dans les camions bondés qui assurent les transports en commun, mais dans le grand cimetière de la ville, la tombe de Compay Segundo figure en bonne place ?
C’est qu’il est devenu une idole, une référence, le Compay sorti sa fabrique de cigares par Ry Cooder et Wim Wenders, connaissant tardivement, les tournées mondiales et les concerts bondés….
Et le premier soir, direction Casa de la Trova, ces maisons des troubadours initiées par Fidel où les groupes se produisent chaque soir.
La nuit est noire, accrue par le manque d’éclairage, la Casa est dans le centre ville presque désert malgré l’heure (21 heures), l’entrée est de 1CUC (1E =1,40CUC), et le groupe se nomme Sol y Sol. Une dizaine de personnes dans la salle, sans plafond.
Aucun instrument électrique, mais guitare acoustique, contrebasse, percussions, chant.
Que c’est beau, les voix qui s’élèvent soutenues discrètement par les percussions, la guitare qui chuchote, c’est bien en place, l’ambiance est chaleureuse, il semble que les musiciens jouent que pour moi.
Ils demandent à un touriste-spectateur de choisir un titre, Cha Cha Cha dans une longue version bourrée de feeling, de relances, de bonne humeur.
Ils vendent un CD, en fin un CDR 10CUC, vu le prix de l’entrée c’est plutôt le produit des ventes qui les fait vivre.
A la fin du show, nous passons devant eux et ils nous serrent la main !
Le percussionniste a les mains musclés;
Première soirée magique dans un Santiago pauvre, désert et un peu déprimant….
A suivre…

chapitre 2 LES PAYS DE TRINIDAD

Quelques jours plus tard...Trinidad. Autant Santiago donne l'impression de pauvreté, autant le centre historique de Trinidad rayonne de soleil, d ebrauté avec ses façades aux couleurs claires et magnifiques.
Au hasard des rues, un patio, un groupe de papys joue, personne ne les écoute.
Je m'approche, là encore, tout est acoustique, ils sont âgés avec un look à la Compay Segundo, le groupe se nomme Los Pinos et son chanteur/directeur/guitariste est le senor Amada Reina Zuiueta. Ils semblent figés comme des statues de cire du Musée Grévin, pourtant, ils jouent une musique douce, harmonique, avec toujours des voix superbes parfaites, qui s'élèvevent dans la semi pénombre. Plusieurs personnes arrivent, écoutent en silence, pas de bruit, seulement cette musique quasi murmurée, authentique, belle, ils chantent des compositions du groupe, pas de concessions.
Plus tard, en repassanr devant la maison, les papys jouent toujours, avec cette fausse indolence de statues, avec cette nonchalance unique, mais ils jouent leur musique, éternelle, intemporelle, loin, très loin de toute considération matérielle. Ils ne connaitront jamais la gloire, l'ivresse des concerts devant des salles combles et surchauffés, mais ils jouent pour nous, pour eux, pour Cuba, pour vivre, pour manger, en ramassant les pesos qui tombent dans le chapeau, en vendant leur CD.
Merveilleux papys !