Morris Pejoe
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Morris Pejoe
Morris Pejoe
(11 Avril 1927 - 27 Juillet 1982)
(Morris Pejoe en Nov. 1969 - Cliché de Jimmy Dawkins)
Morris Pejas alias Morris Pejoe, né à Palmetto (Louisiane) en 1924, apprend d'abord le violon et tente un moment sa chance dans la Country music avant de s'installer à Beaumont (Texas), en 1949.
Alors inspiré par des piliers texans comme Lightnin' Hopkins, T-Bone Walker et tout particulièrement par Clarence 'Gatemouth' Brown, il se consacre entièrement à la guitare.
Le Jump blues, alors très présent dans la musique de Gatemouth et de T-Bone, restera chez Pejoe une influence majeure durant toute sa carrière.
En 1951, Morris s'établit à Chicago. Au club Upstairs Lounge, il fait la connaissance du pianiste Henri Gray (lui-même originaire de Louisiane), avec lequel il jouera les quatre années suivantes.
Et Gray profite de leur collaboration pour le présenter aux frères Chess.
En 1952, Pejoe grave chez Checker (une filiale de Chess records) son premier single 'Tired of crying over you'.
Il est suivi par 'Can't get along' qui n'atteindra pas le succès du précédent, avec pour conséquence de reléguer tous les autres enregistrements 1953-54 du guitariste-chanteur aux oubliettes, tout comme l'une des sessions de Henri Gray enregistrée chez Chess où il accompagne son ami pianiste à la guitare.
Pejoe tire donc sa révérence aux frères Chess, rupture de contrat que, par la suite, Pejoe regrettera amèrement. ''J'étais jeune et vert, en ce temps-là, et ne savais pas encore ce qui était bon pour moi.'' déclarera-t-il plus tard.
Ses sessions de 1954 pour United records subissent le même sort, bien que sept morceaux, allant du pur Chicago blues au R'n'b bien trempé, ait été produits durant cette courte collaboration, ainsi que deux prises du très balançant 'Let's get high')
A partir de là, Pejoe signe chez Vee Jay, et grave en 1955 'You gonna need me'/'Hurt my feelings', son unique sortie pour ce label, puis il se tourne vers ABCO records (une filiale du label Cobra d'Eli Toscano, spécialisée dans le Rhythm' n' blues) en 1956 et enregistre 'Screaming and crying'.
Il reprend le chemin des studios deux ans plus tard et après quatre années sans qu'aucun disque n'ait vu le jour, il grave enfin chez Atomic-H une paire de titres, dont 'She walked right in', un vibrant hommage à 'Gatemouth' Brown.
Pendant la même période, Pejoe apparaît occasionnellement dans le très populaire programme radio de Big Bill Hill.
Et, mis à part un dernier effort sur Kaytown records à la toute fin des années 60, avec deux titres 'Pejoe soul strings'/'You're going away', single resté confidentiel, voilà résumée toute la carrière discographique de Morris Pejoe, soit une trentaine de titres enregistrés pour seulement une petite moitié éditée.
C'est aussi à cette époque qu'il épouse Mary Lane, admirable chanteuse de blues, rencontrée vers la fin des années 50 à Waukegan (Illinois) où Pejoe et son groupe se produisaient alors fréquemment.
Au cours des années 60, il accompagnera souvent sa femme sur scène. Il la soutiendra également instrumentalement avec le Morris Pejae's band sur deux faces gravées au milieu des années 60 sous le pseudonyme de Little Mary (chez Friendly Five records).
Deux de leurs enfants, Lynne Lane et Morris Pejoe Jr deviendront eux-même chanteurs de blues.
Pejoe demeure encore semi-actif au cours des années 70.
Il s'installe à Westland, dans la banlieue ouest de Detroit (Michigan), au tournant des 80's, où il décédera le 27 juillet 1982.
Morris Pejoe fut l'un des rares musiciens chicagoans à mélanger de fortes influences Cajun, Zydeco et New-Orleans à son House rocking blues. Il continuera à faire figurer des cuivres dans ses morceaux, au point de parfois voir sa formation comparée à un big band.
Il aimait toujours autant jouer du violon bien qu'il n'ait jamais pu s'en servir sur scène, le public de Chicago ne considérant pas cet instrument comme majeur en blues urbain, ou, tout du moins, loin de véhiculer d'aussi puissantes émotions que la guitare.
Sources: Notes de Bill Dahl figurant au verso de l'album compilation de Morris Pejoe & Arthur 'Big boy' Spires : 'Wrapped in my baby Chicago blues !' (Pearl/ 1989) ; propos tenus par Jimmy Dawkins au dos de l'album compilation 'Chicago ain't nothin' but a blues band' (Delmark / 1972) , plus quelques éléments tirés de la bio d'Eugene Chadbourne consacrée à Morris Pejoe sur le site web 'Allmusic;com' ; site web 'American music' de Stephan Wirz.
Discographie:
Parmi les nombreuses compilations où Morris Pejoe apparaît, celle qu'il partage avec Big Boy Spires,
Morris Pejoe/ Arthur 'Big boy' Spires – 'Wrapped in my baby' (Pearl - 1989 / Delmark - 1998)
est la plus complète (10 titres sur 14, dans la deuxième édition).
Extraits musicaux :
'Tired of crying over you' (1952)
'Gonna buy me a telephone' (1952)
'Can't get along' (1953)
'Hurt my feelings' (1955)
'Screaming and crying' (1956)
'Maybe blues' (1956)
'Let's get high' (1960)
'You gone away' (1960)
Little Mary Lane with Morris Pejae's band - 'He don't want my lovin' no more' (1966)
(11 Avril 1927 - 27 Juillet 1982)
(Morris Pejoe en Nov. 1969 - Cliché de Jimmy Dawkins)
Morris Pejas alias Morris Pejoe, né à Palmetto (Louisiane) en 1924, apprend d'abord le violon et tente un moment sa chance dans la Country music avant de s'installer à Beaumont (Texas), en 1949.
Alors inspiré par des piliers texans comme Lightnin' Hopkins, T-Bone Walker et tout particulièrement par Clarence 'Gatemouth' Brown, il se consacre entièrement à la guitare.
Le Jump blues, alors très présent dans la musique de Gatemouth et de T-Bone, restera chez Pejoe une influence majeure durant toute sa carrière.
En 1951, Morris s'établit à Chicago. Au club Upstairs Lounge, il fait la connaissance du pianiste Henri Gray (lui-même originaire de Louisiane), avec lequel il jouera les quatre années suivantes.
Et Gray profite de leur collaboration pour le présenter aux frères Chess.
En 1952, Pejoe grave chez Checker (une filiale de Chess records) son premier single 'Tired of crying over you'.
Il est suivi par 'Can't get along' qui n'atteindra pas le succès du précédent, avec pour conséquence de reléguer tous les autres enregistrements 1953-54 du guitariste-chanteur aux oubliettes, tout comme l'une des sessions de Henri Gray enregistrée chez Chess où il accompagne son ami pianiste à la guitare.
Pejoe tire donc sa révérence aux frères Chess, rupture de contrat que, par la suite, Pejoe regrettera amèrement. ''J'étais jeune et vert, en ce temps-là, et ne savais pas encore ce qui était bon pour moi.'' déclarera-t-il plus tard.
Ses sessions de 1954 pour United records subissent le même sort, bien que sept morceaux, allant du pur Chicago blues au R'n'b bien trempé, ait été produits durant cette courte collaboration, ainsi que deux prises du très balançant 'Let's get high')
A partir de là, Pejoe signe chez Vee Jay, et grave en 1955 'You gonna need me'/'Hurt my feelings', son unique sortie pour ce label, puis il se tourne vers ABCO records (une filiale du label Cobra d'Eli Toscano, spécialisée dans le Rhythm' n' blues) en 1956 et enregistre 'Screaming and crying'.
Il reprend le chemin des studios deux ans plus tard et après quatre années sans qu'aucun disque n'ait vu le jour, il grave enfin chez Atomic-H une paire de titres, dont 'She walked right in', un vibrant hommage à 'Gatemouth' Brown.
Pendant la même période, Pejoe apparaît occasionnellement dans le très populaire programme radio de Big Bill Hill.
Et, mis à part un dernier effort sur Kaytown records à la toute fin des années 60, avec deux titres 'Pejoe soul strings'/'You're going away', single resté confidentiel, voilà résumée toute la carrière discographique de Morris Pejoe, soit une trentaine de titres enregistrés pour seulement une petite moitié éditée.
C'est aussi à cette époque qu'il épouse Mary Lane, admirable chanteuse de blues, rencontrée vers la fin des années 50 à Waukegan (Illinois) où Pejoe et son groupe se produisaient alors fréquemment.
Au cours des années 60, il accompagnera souvent sa femme sur scène. Il la soutiendra également instrumentalement avec le Morris Pejae's band sur deux faces gravées au milieu des années 60 sous le pseudonyme de Little Mary (chez Friendly Five records).
Deux de leurs enfants, Lynne Lane et Morris Pejoe Jr deviendront eux-même chanteurs de blues.
Pejoe demeure encore semi-actif au cours des années 70.
Il s'installe à Westland, dans la banlieue ouest de Detroit (Michigan), au tournant des 80's, où il décédera le 27 juillet 1982.
Morris Pejoe fut l'un des rares musiciens chicagoans à mélanger de fortes influences Cajun, Zydeco et New-Orleans à son House rocking blues. Il continuera à faire figurer des cuivres dans ses morceaux, au point de parfois voir sa formation comparée à un big band.
Il aimait toujours autant jouer du violon bien qu'il n'ait jamais pu s'en servir sur scène, le public de Chicago ne considérant pas cet instrument comme majeur en blues urbain, ou, tout du moins, loin de véhiculer d'aussi puissantes émotions que la guitare.
Sources: Notes de Bill Dahl figurant au verso de l'album compilation de Morris Pejoe & Arthur 'Big boy' Spires : 'Wrapped in my baby Chicago blues !' (Pearl/ 1989) ; propos tenus par Jimmy Dawkins au dos de l'album compilation 'Chicago ain't nothin' but a blues band' (Delmark / 1972) , plus quelques éléments tirés de la bio d'Eugene Chadbourne consacrée à Morris Pejoe sur le site web 'Allmusic;com' ; site web 'American music' de Stephan Wirz.
Discographie:
Parmi les nombreuses compilations où Morris Pejoe apparaît, celle qu'il partage avec Big Boy Spires,
Morris Pejoe/ Arthur 'Big boy' Spires – 'Wrapped in my baby' (Pearl - 1989 / Delmark - 1998)
est la plus complète (10 titres sur 14, dans la deuxième édition).
Extraits musicaux :
'Tired of crying over you' (1952)
'Gonna buy me a telephone' (1952)
'Can't get along' (1953)
'Hurt my feelings' (1955)
'Screaming and crying' (1956)
'Maybe blues' (1956)
'Let's get high' (1960)
'You gone away' (1960)
Little Mary Lane with Morris Pejae's band - 'He don't want my lovin' no more' (1966)
Dernière édition par Flovia le Ven 16 Nov 2018 - 22:55, édité 1 fois
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Morris Pejoe
Belle découverte! Merci
Willie Brown- At The Crossroad
- Nombre de messages : 87
Age : 35
Localisation : Marne
Date d'inscription : 05/02/2012
Re: Morris Pejoe
Encore une pépite Flovia Moi qui aime le blues West Coast c'est du miel à mes oreilles, j'aime beaucoup sa voix par contre la guitare est souvent en retrait Curieux pour un guitariste ! Par contre dans le Screamin' and Cryin' c'est bien lui qui joue ? Si oui j'adore
Re: Morris Pejoe
Heureuse que Morris Pejoe vous plaise!
Oui, c'est en effet regrettable! Mais tu sais, dans le jump blues, il y a surtout une prédominance du piano (qui donne d'ailleurs le tempo, la plupart du temps) et du chant (style shouter), la guitare de Pejoe venant juste renforcer la mélodie.
Son jeu de guitare, sommaire, il est vrai, se fait pourtant plus appuyé, par moments, comme c'est par ex. le cas dans son intro sur 'Hurt my feeling', son final sur 'Can't get along', ou encore son chorus décentré sur:
'It'll plumb get it':
Sur le single original, Morris Pejoe est crédité aux vocaux et à la guitare (comme sur tous ses titres chantés), le deuxième
guitariste étant ici déclaré inconnu.
Toutefois, sur la compil 'Fishin' my ponds'- Chicago Blues bands (Flyright/Cobra-1981), il est indiqué,
concernant 'Screaming & Crying', qu'il pourrait éventuellement s'agir de Wayne Bennett à la lead.
Et ma foi, à l'oreille (enfin.... la mienne, et elle vaut ce qu'elle vaut... ), il y a de fait, dans le chorus central, une certaine similitude de jeu avec ce très réputé sideman ...
Alors, vrai ou faux? Sans doute notre très cher Phil, spécialiste es-guitaristes de blues, pourra-t-il nous en dire plus, et confirmer ou infirmer cette thèse Flyright.
Jipes a écrit:j'aime beaucoup sa voix par contre la guitare est souvent en retrait Curieux pour un guitariste !
Oui, c'est en effet regrettable! Mais tu sais, dans le jump blues, il y a surtout une prédominance du piano (qui donne d'ailleurs le tempo, la plupart du temps) et du chant (style shouter), la guitare de Pejoe venant juste renforcer la mélodie.
Son jeu de guitare, sommaire, il est vrai, se fait pourtant plus appuyé, par moments, comme c'est par ex. le cas dans son intro sur 'Hurt my feeling', son final sur 'Can't get along', ou encore son chorus décentré sur:
'It'll plumb get it':
Moi aussi! Et néanmoins, j'en doute.Jipes a écrit:Par contre dans le Screamin' and Cryin' c'est bien lui qui joue ? Si oui j'adore
Sur le single original, Morris Pejoe est crédité aux vocaux et à la guitare (comme sur tous ses titres chantés), le deuxième
guitariste étant ici déclaré inconnu.
Toutefois, sur la compil 'Fishin' my ponds'- Chicago Blues bands (Flyright/Cobra-1981), il est indiqué,
concernant 'Screaming & Crying', qu'il pourrait éventuellement s'agir de Wayne Bennett à la lead.
Et ma foi, à l'oreille (enfin.... la mienne, et elle vaut ce qu'elle vaut... ), il y a de fait, dans le chorus central, une certaine similitude de jeu avec ce très réputé sideman ...
Alors, vrai ou faux? Sans doute notre très cher Phil, spécialiste es-guitaristes de blues, pourra-t-il nous en dire plus, et confirmer ou infirmer cette thèse Flyright.
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Morris Pejoe
Et bien le "spécialiste" ( ) aurait tendance à confirmer que c'est bien Wayne Bennet. Pour cela je compare avec le superlatif "The 12 years boy old" d'Elmore James enregistré en 1957 (soit à peine un an plus tard que ce très bon "Screaming & crying") et dans lequel la partie lead guitar est généralement attribuée à Wayne (l'autre guitariste de la session Eddie Taylor n'ayant pas du tout le même style). Et là, à mes oreilles même son, même type de phrases, même attaque de notes, même feeling… Bref ça ne me semble faire aucun doute. Mais juge par toi-même…Flovia a écrit:Toutefois, sur la compil 'Fishin' my ponds'- Chicago Blues bands (Flyright/Cobra-1981), il est indiqué,
concernant 'Screaming & Crying', qu'il pourrait éventuellement s'agir de Wayne Bennett à la lead.
Et ma foi, à l'oreille (enfin.... la mienne, et elle vaut ce qu'elle vaut... ), il y a de fait, dans le chorus central, une certaine similitude de jeu avec ce très réputé sideman ...
Alors, vrai ou faux? Sans doute notre très cher Phil, spécialiste es-guitaristes de blues, pourra-t-il nous en dire plus, et confirmer ou infirmer cette thèse Flyright.
Cela dit, très bien ce Morris Pejoe que je connaissais un peu, mais maintenant beaucoup mieux grâce à toi ! Encore un demi inconnu qui aurait pu faire une carrière bien plus gratifiante.
Phil cotton color- Chicago Hero
- Nombre de messages : 5303
Age : 69
Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Morris Pejoe
Ah oui, excellent exemple de comparaison! ...Mes propres repères sur Wayne Bennett étaient plus tardifs, mais à l'appui de ce single 1957, la concordance de jeu m'est à moi aussi manifeste. Merci pour ton éclairage, Phil!
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
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