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Smokey Wilson

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Message par Flovia Lun 14 Nov 2016 - 21:36

Comme je voulais évoquer l'album '88th street blues', je profite de cette occasion pour joindre une rapide biographie du bluesman, qui, semblerait-il, n'en bénéficie pas encore ici.

Smokey Wilson

Smokey Wilson 161114083351672505
(Cliché signé Jeannette Clarke-Lodovici - Site Bob Corritore)


Né à Glen Allan, près de Greenville-Mississippi, en juillet 1936, Robert Lee Wilson a découvert la guitare tout jeune, en suivant son père dans les juke-joints environnants. Sa pratique de l'instrument débuta dès que son père lui offrit une guitare acoustique, pour son huitième anniversaire.
Charley Booker et Boyd Gilmore lui enseignèrent beaucoup en la matière, mais il apprit également par lui-même les basiques du blues en écoutant notamment la radio. Il admirait plus particulièrement Peetie Wheatstraw et Smokey Hogg.
Durant les moments de loisirs de son adolescence, il travailla dur à peaufiner jeu blues et chant.
En 1961, Smokey intégra le 'Junior Green & the Blues Searchers band'. Cette formation, plutôt orientée soul, devint vite populaire, ce qui permit à Smokey de tourner dans tout le sud du pays.
Après quelques années à leurs côtés, Smokey quitta le groupe pour rejoindre celui de Roosevelt Booba Barnes. Il demeura avec lui environ quatre années.
Puis, en 1970, suite au décès de sa mère, Wilson décida de gagner Los Angeles, cité où il pensait que son blues du Mississippi serait apprécié.
Il vit juste puisqu'il se trouva bientôt engagé dans plusieurs clubs de la ville, dont 'Le Patio', le 'Bradley's' et le 'R & C Cafe'.
Plus tard, Smokey devint à moitié propriétaire du 'Casino Club' de L.A. où il se produisait lui-même régulièrement.
Il revendit sa part du club en 1972, et acheta le 'Pioneer's club', situé dans la partie centrale sud de L.A.
Au fil des années, bon nombre des meilleurs artistes de blues y ont joué à ses côtés, parmi lesquels Percy Mayfield, Lowell Fulson, Ted Taylor, George 'Harmonica' Smith, Big Joe Turner ou Big Mama Thornton.

Smokey fit sa première apparition sur microsillons en 1977 en  enregistrant pour le label Big Town Records l'album 'Blowin' smoke'. Puis il récidiva un an après avec 'Smokey Wilson sings the blues' (deux 30 cms qui furent par la suite regroupés dans une rétrospective 'Round like an apple').
Cependant, Wilson ne fut pas satisfait du résultat de ces deux productions, dont la plupart des soli guitare avaient été confiés, semblerait-il, à un guitariste de rock.  Smokey pensait pourtant avoir clairement démontré ses aptitudes, à l'occasion des rares moments où il a pu s'en charger.

En 1982, il reprit néanmoins le chemin des studios, via Murray brothers records, pour graver son troisième album, '88 th St. blues', dans lequel, cette fois, il endossait la guitare lead à plein temps. Et malgré l'entourage de fins musiciens dont il disposait alors, avec lesquels il n'était toutefois pas habitué à jouer, l'enregistrement ne lui convint pas entièrement.

Ce n'est qu'en 1986, à l'issue de son quatrième album, paru chez Black Magic, 'Smokey Wilson with the William Clarke Band' , formation avec laquelle il s'était auparavant souvent produit, qu'il s'estima enfin sastifait.

Smokey Wilson s'est éteint l'an dernier, à l'âge de 79 ans.

Smokey Wilson 161114083507785725
(1982 - Cliché pris au 'Pioneer's club'  et signé Honey Alexander)

Il nous a laissé une dizaine d'albums, dont, à mon avis, le très réussi

Smokey Wilson - 88th street blues (1983 - Murray brothers records/ Blind Pig records)

Smokey Wilson Mini_161114083624419463

Enregistré au Vinnick studio - Riverside CA

Personnel:
Smokey Wilson/guitare lead & chant; Rod Piazza/harmonica; Honey Alexander/piano; Hollywood Fats/guitare rythmique; Larry Taylor/ basse; Richard Innes/batterie

Liste des titres:

Face A:
1- Standing at the crossroads
2- You better watch yourself
3- Sun is shining
4- I didn't know
5- You know what my body needs

Face B:
1- Going back down south
2- I got something on you baby
3- you don't love me
4- 88th street blues


Nous en avions sommairement parlé avec Jungle à l'occasion de la présentation de 'Round like an apple' (une compilation de ses deux premiers vinyles).

Wilson y reprend Elmore James, Howlin' Wolf, Jimmy Reed, Koko Taylor, Willie Cobbs, et signe les quatre titres restants.

C'est effectivement pêchu, notamment grâce à la section rythmique Taylor-Fats-Innes qui tient vraiment la route (et par rapport à la rétrospective  'R.l.a.a.', quelle différence, surtout au niveau des drums!) comme à  l'énergie déployée par Rod Piazza, dont les chorus harmo sont toujours placé à bon escient. Quant à Alexander, il est loin d'être en reste au piano.
La formation fait preuve d'une jolie connivence, les regrets de Wilson, énoncés plus haut, n'étant à mon avis pas vraiment fondés.

La belle voix de Smokey, ample, claire, porte loin. Il y chante avec grand talent, je trouve.
Et puis, il y a chez lui une autre singularité peu à peu découverte au fil de sa disco : son don d'imitateur.
Ses pastiches vocaux du Wolf, d'Elmore James, et même ses similarités avec Lowell Fulson, sans oublier Muddy, ou encore BB qu'il lui arrive de parodier avec beaucoup d'humour en live, et dont il reproduit aussi sans le moindre effort le célèbre vibrato guitare) me semblent plus relever de l'admiration affective pour ses inspirateurs et anciens équipiers de scène que du plagiat pur.

L'ambiance de l'album est à la fois Chicago blues et 'Down home' Mississippi, mais également empreinte d'une décontraction toute californienne, le choix des morceaux participant également à créer cette atmosphère particulière. Le jeu de  Smokey s'y faire tantôt incisif, tantôt plus cajoleur. Et je me suis aperçue qu'il savait visiblement tout faire avec une guitare, car bien évidemment, il slide sur 'Standing at the crossroads'.

'You better watch yourself' affiche d'emblée sa désinvolture. Tonalité laid-back et registre de chant mi-figue mi-raisin (Smokey y singe tour à tour l'innocence et l'offuscation de sa petite-amie) sont à savourer.

Dans 'Going back down south', une sorte de mix revisité, à mi-chemin entre deux monuments du répertoire de Howlin' Wolf,  'Smokestack lightnin' et 'Spoonful', l'influence du maître se fait encore plus frappante, aussi bien dans l'interprétation vocale de Smokey (laquelle pastiche, dans les limites de sa propre tessiture, l'emphase, les hurlements de loup très caractéristiques du Wolf, voire même, plus loin sur le titre, l'âpreté rocailleuse de son timbre) que dans l'orchestration du morceau, joué mid tempo dans une veine assez similaire à 'Spoonful'.
Soit une compo à considérer comme un touchant hommage au Loup hurlant du blues.

D'abord locale, la reconnaissance de Smokey Wilson à l'échelle internationale (au Japon, en particulier) a été longue à venir. Mais ses multiples talents en font un artiste aussi complet qu'appréciable.
Et ses petites facéties de caméléon me le rendent personnellement encore plus sympathique.

Allez, hop, place au son!

'Standing at the crossroads'


'88th street' + 'I got something on you baby'


'You better watch yourself'
https://youtu.be/9J4cB1E3YAw

'You don't love me'
https://youtu.be/R30Q3wkvdI4
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