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LITTLE JOE WASHINGTON

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Message par Invité Lun 23 Juil 2012 - 18:48

LITTLE JOE WASHINGTON
LITTLE JOE WASHINGTON Little10
Je connais pas mais j'ai entendu un titre de lui sur JAZZ RADIO BLUES qui m'a bien emballé !
Le titre: IKE, j'ai rien trouvé pour vous le faire écouter... Mad
Voici une Bio que j'ai trouvé ici:
...
http://virusdeblues.free.fr/n7_Little%20Joe%20Washington.htm
...

Né Marion ‘Little Joe’ Washington d’une jeune maman célibataire le premier mars 1939 à Houston, c’est dans le quartier du ‘Third Ward' (Southeast) où réside également Lightnin’ Hopkins que va grandir Joe. Sans autre formalité administrative et pour des raisons qui demeurent inconnues, c’est auprès d’un oncle barbier à l’occasion saxophoniste et violoniste qu’il se trouve bientôt placé. Cet oncle tient un petit bar le long de la voie ferrée dans lequel des jams improvisées sont régulièrement données. Le contact des musiciens présents, l’alcool et la fréquence des passages de trains constituent l’arrière-plan sociologique des premières années de sa vie.

En 1944, à l’âge de cinq ans, Marion-Joe aime à marteler les touches du piano qui occupe un coin du salon-café ; quelque temps après, c’est la trompette qu’il taquine et remplit plus souvent qu’à son tour les heures qui devraient être consacrées aux tâches scolaires… D’ailleurs, il quitte définitivement l’école (neuvième grade / équivalent troisième dans le système scolaire français) vers l’âge de quatorze ans pour s’adonner à la batterie.

En 1954, il est derrière les fûts d’une petite formation dont le leader et voisin n’est autre qu’Albert Collins ; il découvre alors les aléas du métier : démonter le matériel à la fin d’un set occupe davantage le batteur que les autres musiciens qui peuvent plus promptement se tourner vers les filles… Ce n’est bien sûr pas la seule raison qui va le conduire vers la guitare mais à quinze ans, cela compte ! D’autant qu’à la même époque, Joe "Guitar" Hugues devient comme un grand frère, un mentor lui découvrant les diverses facettes du métier, style et mise en place en tant que lead guitar compris. C’est alors qu’il devient "Little Joe" non seulement pour signifier sa taille relativement modeste (cent-soixante centimètres) mais surtout pour rendre hommage à celui qui a suscité en lui le désir de creuser ce sillon et pourquoi pas de composer un jour sous son propre nom.

De 1955 à 1959, Little Joe poursuit ses années d’apprentissage dans les clubs de Houston, travaille avec différents groupes tels que ceux de Roscoe Gordon, Cecil Harvey, tourne du Texas au Nevada. A vingt ans, il s’immerge dans le circuit des bars texano-mexicains d’El Paso au ‘Lobby Bar’ de Juarez, rencontre The Champs avec qui il joue, remonte un temps vers la Californie où il enregistre "Hard Way Four" et "The Last Tear" pour le label Donna en 1961. ‘Gulf Coast Rhythm’ Blues’ marqué de réminiscences à la Johnny "Guitar" Watson, mais plus sûrement encore ébauche d’écriture personnelle et de compositions prometteuses. C’est sans doute à cette époque que remonte l’usage immodéré d’alcools en tous genres, sinon de substances aisément accessibles dans ce contexte aride et sauvage.

En 1963, direction Los Angeles pour y graver sur Federal "Somesone Loves Me", "I Feel Alright", "Bossa Nova & Grits" et encore "She’s Mine" ; il participe en outre à des jams nombreuses, joue avec Big Mama Thornton, Sonny Stitt, Wes Montgomery ainsi que The Platters et d’autres formations, reste-t-il quelque chose de ces rencontres sur d’inespérés vinyles vintage ? Ont-elles fait seulement l’objet d'enregistrements même sommaires ou partiels ? Qui en aurait été le témoin avisé pour en transcrire le souvenir, raconter ? L’histoire dit aussi que Little Joe aurait ‘bœuffé’ avec T-Bone Walker, Lightnin’ Hopkins à qui il rend hommage en 2005, Clarence "Gatemouth" Brown aussi ; difficile de n’y voir autre chose que des amitiés, d’heureuses opportunités d’un soir, sans lendemain ni prolongement sur le plan discographique.

Les décennies suivantes, Little Joe Washington reste basé sur la zone Houston-Juarez, se démène fréquemment pour s’associer aux groupes de passage, ni blues band régulier ni cachet garanti, afin de jouer, toujours et encore, le plus souvent de manière ponctuelle, à la demande dans les juke joints et bouges transfrontaliers. Mais les habitudes prises dans ces bars malfamés, l’itinérance quotidienne sans horizon autre que la subsistance journalière et l’addiction (alcool et drogues diverses) le conduisent bientôt à mener une existence marginale faite d’errance, à même la rue, à devoir parfois se priver de sa guitare, remise au clou, quitte à emprunter celle d’un autre musicien, le temps d’enchaîner deux ou trois titres.

Parodie espiègle, ténacité fièrement affirmée à s’exprimer comme artiste malgré tout, en même temps peut-être qu’une certaine auto-dépréciation, une forme d’anti-conformisme, une déréliction à laquelle il consent mais qui isolent et éloignent le moment où le bluesman pourrait voir son horizon s’ouvrir enfin. Progressivement et sous l’effet conjugué de l’alcool et des soucis quotidiens, Little Joe en est réduit à ces expédients tactiques pour survivre : il demande aux musiciens présents sur scène de lui laisser pendant un petit quart d’heure faire usage de l’amplification et des instruments pour ensuite passer le chapeau, à la bonne grâce du public présent ! Quand une centaine de dollars tombe dans son escarcelle, quelle figure font alors les membres du groupe lorsqu’ils reprennent place, si leur cachet n’atteint même pas cet objectif !

Cruelle ironie sans conséquence sinon celle de s’attirer quelquefois la colère et les reproches de ceux qui s’estiment floués de le voir surgir à l’improviste et de leur voler la vedette ; il s’en défend, estimant quant à lui jouer ses propres titres, sans rien dérober à quiconque ! Fanfaronnade ? Pauvre satisfaction que celle-ci, à la sauvette et remise jour après jour en question. Toujours est-il qu’aujourd’hui encore Little Joe se montre inflexible quand on l’interroge sur ses éventuelles influences musicales : personne hormis celle de son oncle et de sa mère ! Quant à son chant guttural aux intonations rauques, souffle court, c’est comme si l’économie de mots accentuait leur hypnotique pouvoir d’invocation.

Jusque dans les années quatre-vingt-dix, il vivote sur le lieu délabré de son enfance, le bar-salon de rasage déserté de l’oncle qui brûle en 1997 et ne lui laisse pas d’autre solution que d’occuper une vieille carcasse d’automobile abandonnée où il trouve refuge. Quand il se remémore ces moments difficiles, Little Joe évoque ce qui le fait tenir et soutient ses efforts musicaux pour ne pas sombrer : la constance et la permanence des riffs impromptus du merle moqueur, les aboiements des chiens livrés à eux-mêmes et au loin le hurlement sinistre d’un vent froid à plier l’échine ! Un expressionnisme plutôt lugubre !

D’autres anecdotes sont significatives : de retour d’Europe, il se retrouve sans logement, proprement éjecté de celui qu’il occupait au-dessus du Continental Club à Houston : ce n’est pas le club mais le voisinage qui s’est plaint des odeurs désagréables et de la prolifération inquiétante d’insectes semblant provenir de son lieu de résidence : poubelles débordantes de déchets, résidus de canettes de bière et de boîtes de conserve, bric-à-brac insolite d’objets accumulés ici ou là : la peur de manquer, la difficulté à communiquer, l’orgueil de celui qui s’est trouvé socialement déclassé tout en ayant conscience de l’ingratitude du sort et de ses capacités musicales intactes à préserver rendent parfois les relations humaines aléatoires, la cohabitation délicate !

Depuis lors, Little Joe Washington semble avoir retrouvé sérénité et stabilité, la seule dépendance qu’il tolère encore est celle du ‘Kentucky Fried Country’ Chicken, ses difficultés d’argent moins criantes ne l’ont pas mis à l’aise financièrement pour autant mais les années 2000 vont se montrer plus souriantes. Eddie Stout, le patron de Dialtone lui a enfin donné sa chance, il joue et tourne régulièrement, a aiguisé sa technique au ‘thumbpicking’ ; sa voix plaintive, aux accents volontiers goguenards, en phase avec les aspérités du passé, distille un blues chaleureux tonique avec de réels moments de plénitude, de grâce, de légèreté, indice clair d’une reconnaissance tardive désormais en voie d’être acquise.

Son implication scénique parfois déconcertante voire hilarante pour les musiciens qui l’accompagnent, confortée par un style guitaristique très singulier donnent à ses récents shows au pays du soleil levant une bonne dose d’humeur badine et de décontraction attisant le plaisir des spectateurs. La force et l’émotion rafraîchissante que propage sa musique nous laissent envisager d’autres possibilités pour cet homme de soixante-six ans ayant su aussi fermement dominer son propre chaos intérieur.

Avec de nouvelles combinaisons de rhythm’n'blues, de Texas jump, de slow-blues, d’instantanées fulgurances de la guitare, tantôt jazzy tantôt complice de l’une ou l’autre partie de son anatomie…, au jeu parfois peu orthodoxe certes mais mesuré à l’aune d’une forme d’expression sauvage, débridée et révélatrice du chemin parcouru, d’une intégrité qui nous apparaît sans faille.

"I’m getting younger" proclame aujourd’hui Little Joe Washington, ses récentes prestations au Japon nous apportent la confirmation éclatante de ces propos ; il nous appartient alors peut-être, nous, Européens, de désirer éprouver la même sensation de joie et de rajeunissement qu’offre le blues, régénérateur d'une 'vie en lambeaux', d’un possible accomplissement de soi en pleine liberté, de gratitude à l’égard des faiblesses surmontées ; que celle-ci vienne du son et de notre lucidité pour en féconder l’expérience !
:

EDDIE QUIGNON





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Message par Flovia Lun 23 Juil 2012 - 20:40

Je ne le connaissais pas non plus, mais voilà un phénomène! Laughing
Ensuite, dire que son jeu n'a rien de conventionnel relève de l'euphémisme (rire), et pourtant ça fonctionne! C'est même parfois excellent (le premier morceau jump/jazzy, en particulier)!
Quelques cabrioles hautement stylistiques qu'il entreprenne, il retombe toujours sur ses pattes. Sûr qu'il a un sens inné de la musique, et de l'énergie à revendre. Very Happy

Après, il y a une bonne rythmique derrière lui, ça aide...

Très sympa, cette bio ! Et plus qu'utile avant de se plonger dans le bain 'Little Joe'. Elle nous met en conditions plus que favorables. Réceptivité : 5/5 !

Après l'autre phénomène 'hobo', Seasick Steve, il a toutes ses chances! Wink

Merci pour ce bout de ballade en sa compagnie, Moustique! LITTLE JOE WASHINGTON 792681
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Message par Invité Lun 23 Juil 2012 - 21:38

Oui il a eu une sacrée vie " Little Joe " ... Shocked

Son site ! Smile
...
http://www.littlejoewashington.com/
...

Le titre IKE se trouve sur cet Album !

LITTLE JOE WASHINGTON 06889210

«TEXAS FIRE LINE» est le nouvel album du légendaire chanteur-guitariste de Houston, LITTLE JOE WASHINGTON. Avec ses « dreadlocks (coiffure rasta), son jeu intense et incisif dans la lignée de JOHNNY COPELAND et ALBERT COLLINS, il est une véritable star locale. WASHINGTON enregistre des 45 tours et des albums depuis 1962. « TEXAS FIRE LINE » est son deuxième album pour DIALTONE. Il est accompagné du guitariste JOHNNY MOELLER, du batteur JASON MOELLER, du bassiste CHRIS HENRICH et du pianiste NICK CONNELLY. Au programme, 8 nouvelles chansons de WASHINGTON et 6 reprises (SAM COOKE, HERBIE HANCOCK, BIG MAMA THORNTON, CHUCK WILLIS.).

C est mon coup de coeur de cette fin de printemps ! Le nouveau compact de Lil joe Washington intitulé Texas Fire Line est un véritable petit bijou. Une nouvelle fois, coup de chapeau à l'ami Eddie Stout pour la tenue de son catalogue Dialtone et à l'habileté de sa production. Lil Joe est un vétéran de la scène de Houston qui a écumé les scènes sudistes aux côtés d' Albert Collins, Gatemouth Brown, R.L. Griffin ou encore le sous estimé Big Roger Collins. Vivant dans les années 80 comme un sans abri, on doit sa résurrection au label Dialtone qui lui fait alors retrouver une seconde jeunesse, l'emmenant pour une série de concerts sur le vieux continent. Pour ce nouveau compact Lil Joe est aux côtés de Johnny et Jason Moeller, Kaz Kazanoff et consorts. Incontestablement une belle réussite !
...
http://jukejointblues.blogspot.fr/2009/05/little-joe-washington.html
...

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Message par michael_bxl Lun 23 Juil 2012 - 22:52

Sympa ! Very Happy

(c'est la première fois que je vois un gars jouer de la gratte avec ses cheveux Very Happy)
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Delta King
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Message par Christina.M Dim 23 Nov 2014 - 13:56

Paix à son âme, d'ailleurs.

Texas Fire Line est un excellent album, hypnotique.
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